Le Parti socialiste a appelé au calme et au respect du vote en Côte d`Ivoire, mais plusieurs de ses responsables, liés amicalement et historiquement au "camarade" Gbagbo, soutiennent plus ou moins ouvertement le président sortant.
Face à la situation explosive en Côte d`Ivoire, où les deux camps en
présence revendiquent la victoire à la présidentielle, le PS, membre comme le
FPI (Front populaire ivoirien) de Laurent Gbagbo, de l`Internationale
socialiste, marche sur des oeufs.
Dans un communiqué publié jeudi soir, avant que le Conseil constitutionnel
ne déclare M. Gbagbo vainqueur et invalide les chiffres qui donnaient son
rival, Alassane Ouattara, gagnant, le PS a appelé "chacun, et en particulier
le pouvoir en place, à respecter les résultats de l`élection".
Un message répété vendredi soir par son numéro deux Harlem Désir, après que
l`ONU a reconnu la victoire de M. Ouattara. "Gbagbo doit se conformer à la
demande de l`ONU. Quand on demande au peuple de voter, on respecte son choix",
a-t-il écrit sur Twitter.
Officiellement, le PS et M. Gbagbo n`entretiennent plus de relations depuis
2004, année où le numéro un socialiste de l`époque, François Hollande, avait
déclaré le chef de l`Etat ivoirien "infréquentable".
Après 2000 et l`élection de M. Gbagbo, "les relations se sont dégradées, il
y a eu des zones d`ombre", rappelle M. Hollande à l`AFP, citant l`assassinat
du journaliste de RFI Jean Hélène, en octobre 2003, et surtout les événements
de novembre 2004: bombardement de l`aviation ivoirienne causant la mort de 9
soldats français à Bouaké, affrontements à Abidjan où plus de 50 manifestants
ivoiriens étaient tombés sous les balles françaises, départ en catastrophe de
8.000 Français.
"Tout ça m`a amené à déclarer Gbagbo infréquentable. C`était une position
assez forte à l`époque, mais je pense qu`il fallait être très clair", ajoute
M. Hollande.
Toutefois, cette position sera loin de faire l`unanimité au PS.
Plusieurs personnalités socialistes, au premier rang desquelles les députés
Henri Emmanuelli, Jack Lang, et Jean-Marie Le Guen, entretiennent des
relations personnelles avec M. Gbagbo, et ne lui ont jamais retiré leur
soutien. Au contraire. Le 28 octobre dernier, trois jours avant le premier
tour de la présidentielle, M. Emmanuelli déclare à France 24 qu`il "souhaite
que Gbagbo soit réélu".
Une dizaine de jours auparavant, trois personnalités socialistes, le
secrétaire à l`international Jean-Christophe Cambadélis accompagné de M. Le
Guen, et, séparément, Jack Lang, ont fait le voyage à Abidjan. Dans un
entretien à Rue 89, M. Lang ne se cache pas d`être venu apporter "son soutien
amical" à Gbagbo, "un camarade socialiste, un progressiste".
"Il faut distinguer les prises de position individuelles et les prises de
position officielles", assure à l`AFP M. Cambadélis, "je m`étais rendu en Côte
d`Ivoire pas pour donner des consignes de vote mais pour soutenir le processus
électoral".
Vendredi, M. Emmanuelli est revenu à la charge, signant un communiqué
dénonçant "les donneurs de leçons" en France, qui mènent selon lui "une
campagne de suspicion et de dénigrement à sens unique dirigée contre les
autorités ivoiriennes", autrement dit le camp Gbagbo.
Les relations entre M. Gbagbo et certains au PS sont "complexes parce que
personnelles", souligne un dirigeant socialiste.
"Dans l`intimité (c`)est un garçon cultivé, agréable, sympathique, pas plus
infréquentable que Ouattara", juge cette source, rappelant que M. Gbagbo,
opposant historique de Felix Houphouët Boigny, s`était exilé dans les années
80 à Paris où s`étaient noués les liens d`amitiés.
Par Cécile FEUILLATRE
Face à la situation explosive en Côte d`Ivoire, où les deux camps en
présence revendiquent la victoire à la présidentielle, le PS, membre comme le
FPI (Front populaire ivoirien) de Laurent Gbagbo, de l`Internationale
socialiste, marche sur des oeufs.
Dans un communiqué publié jeudi soir, avant que le Conseil constitutionnel
ne déclare M. Gbagbo vainqueur et invalide les chiffres qui donnaient son
rival, Alassane Ouattara, gagnant, le PS a appelé "chacun, et en particulier
le pouvoir en place, à respecter les résultats de l`élection".
Un message répété vendredi soir par son numéro deux Harlem Désir, après que
l`ONU a reconnu la victoire de M. Ouattara. "Gbagbo doit se conformer à la
demande de l`ONU. Quand on demande au peuple de voter, on respecte son choix",
a-t-il écrit sur Twitter.
Officiellement, le PS et M. Gbagbo n`entretiennent plus de relations depuis
2004, année où le numéro un socialiste de l`époque, François Hollande, avait
déclaré le chef de l`Etat ivoirien "infréquentable".
Après 2000 et l`élection de M. Gbagbo, "les relations se sont dégradées, il
y a eu des zones d`ombre", rappelle M. Hollande à l`AFP, citant l`assassinat
du journaliste de RFI Jean Hélène, en octobre 2003, et surtout les événements
de novembre 2004: bombardement de l`aviation ivoirienne causant la mort de 9
soldats français à Bouaké, affrontements à Abidjan où plus de 50 manifestants
ivoiriens étaient tombés sous les balles françaises, départ en catastrophe de
8.000 Français.
"Tout ça m`a amené à déclarer Gbagbo infréquentable. C`était une position
assez forte à l`époque, mais je pense qu`il fallait être très clair", ajoute
M. Hollande.
Toutefois, cette position sera loin de faire l`unanimité au PS.
Plusieurs personnalités socialistes, au premier rang desquelles les députés
Henri Emmanuelli, Jack Lang, et Jean-Marie Le Guen, entretiennent des
relations personnelles avec M. Gbagbo, et ne lui ont jamais retiré leur
soutien. Au contraire. Le 28 octobre dernier, trois jours avant le premier
tour de la présidentielle, M. Emmanuelli déclare à France 24 qu`il "souhaite
que Gbagbo soit réélu".
Une dizaine de jours auparavant, trois personnalités socialistes, le
secrétaire à l`international Jean-Christophe Cambadélis accompagné de M. Le
Guen, et, séparément, Jack Lang, ont fait le voyage à Abidjan. Dans un
entretien à Rue 89, M. Lang ne se cache pas d`être venu apporter "son soutien
amical" à Gbagbo, "un camarade socialiste, un progressiste".
"Il faut distinguer les prises de position individuelles et les prises de
position officielles", assure à l`AFP M. Cambadélis, "je m`étais rendu en Côte
d`Ivoire pas pour donner des consignes de vote mais pour soutenir le processus
électoral".
Vendredi, M. Emmanuelli est revenu à la charge, signant un communiqué
dénonçant "les donneurs de leçons" en France, qui mènent selon lui "une
campagne de suspicion et de dénigrement à sens unique dirigée contre les
autorités ivoiriennes", autrement dit le camp Gbagbo.
Les relations entre M. Gbagbo et certains au PS sont "complexes parce que
personnelles", souligne un dirigeant socialiste.
"Dans l`intimité (c`)est un garçon cultivé, agréable, sympathique, pas plus
infréquentable que Ouattara", juge cette source, rappelant que M. Gbagbo,
opposant historique de Felix Houphouët Boigny, s`était exilé dans les années
80 à Paris où s`étaient noués les liens d`amitiés.
Par Cécile FEUILLATRE