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Politique Publié le vendredi 3 décembre 2010 | AFP

Abidjan: barricades et pneus brûlés pour les partisans en colère de Ouattara

© AFP
2nd tour des Présidentielles 2010 : Protestation de la population de Marcory après la proclamation des résultats
Des partisans d`Alassane Ouattara ont dressé
vendredi des barricades et brûlé des pneus dans des quartiers populaires
d`Abidjan, pour protester contre la proclamation de Laurent Gbagbo comme
vainqueur de la présidentielle ivoirienne, a constaté l`AFP.
Alors que certains d`entre eux avaient explosé de joie la veille quand la
Commission électorale indépendante (CEI) avait donné M. Ouattara vainqueur,
des jeunes sont sortis par centaines vendredi après-midi pour exprimer leur
colère après l`annonce du Conseil constitutionnel.
Dans les quartiers populaires de Koumassi et Marcory (sud), ses partisans,
parfois vêtus de T-shirts à l`effigie de leur héros, ont dressé des barricades
sur des voies et mis le feu à des pneus ou des bouts de bois. De nombreuses
colonnes de fumée s`élevaient au-dessus de la ville, a-t-on constaté.
"On nous vole notre victoire!", criait l`un d`eux.
Les policiers restaient à distance sans intervenir et à l`approche du
couvre-feu à 19H00 GMT, ces sympathisants amers étaient rentrés chez eux, ont
témoigné des habitants.
Mais à Yopougon (ouest), fief du chef de l`Etat où les forces de l`ordre
s`étaient déployées en nombre aux points stratégiques, ses inconditionnels
avaient exulté aux cris de "Gbagbo président" et "on a installé Gbagbo".
"On s`en fout de l`ONU, on s`en fout des Blancs", lançaient quelques-uns au
bord d`une route, alors que le chef des Nations unies Ban Ki-moon a reconnu la
victoire de M. Ouattara.
A Bouaké, "capitale" de l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) et bastion
de M. Ouattara - et dont les résultats ont été invalidés par le Conseil
constitutionnel - des jeunes partisans de l`opposant ont également dressé des
barricades en différents points de la ville, en scandant "Gbagbo voleur".
Elles ont été levées en fin de journée, a-t-on constaté.
"Gbagbo a supprimé le vote de Bouaké parce que selon lui Bouaké ne fait pas
partie de la Côte d`Ivoire", a assuré à l`AFP Nassaba Koné, mère de famille de
45 ans. "Qu`il parte, on ne veut plus de lui!"
"C`est de la dictature!", s`est indigné Daouda Diallo. Pour ce commerçant,
"la communauté internationale va trancher, sinon le pays va rester divisé".
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