ABIDJAN, 5 déc 2010 (AFP) - La Côte d`Ivoire s`est retrouvée samedi avec
deux présidents, le sortant Laurent Gbagbo et l`ex-Premier ministre Alassane
Ouattara qui ont tour à tour prêté serment, saisissant résumé de l`immense
division d`un pays abîmé par une décennie de crises.
"Devant le peuple souverain de Côte d`Ivoire, je jure solennellement et sur
l`honneur de respecter et de défendre fidèlement la Constitution", a lancé M.
Gbagbo lors de sa prestation de serment au palais présidentiel à Abidjan.
Dix ans après son élection déjà controversée, il a été investi devant
environ 200 personnes, parmi lesquelles les ambassadeurs de pays africains
alliés comme l`Angola, ainsi que du Liban.
Il avait été proclamé vendredi vainqueur de la présidentielle du 28
novembre avec 51,45% des suffrages par le Conseil constitutionnel, qui avait
invalidé les résultats de la Commission électorale indépendante (CEI) donnant
son rival en tête avec 54,1%.
Mais, fort du soutien de l`ONU et de grandes capitales occidentales, M.
Ouattara a lui aussi prêté serment "en qualité de président", cette fois par
courrier adressé au Conseil et déposé "samedi matin", selon son entourage.
L`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), qui tient le nord du pays depuis
le putsch manqué de septembre 2002, lui a apporté son appui.
Chef du gouvernement depuis l`accord de paix de 2007, le leader des FN
Guillaume Soro a remis sa démission à M. Ouattara, qui l`a reconduit dans ses
fonctions.
La Côte d`Ivoire "sera désormais en paix", a promis M. Ouattara, au terme
d`une journée marquée par des violences.
Durant le couvre-feu nocturne, au moins deux personnes ont été tuées après
des tirs nourris des forces de l`ordre, certains "à l`arme lourde" selon des
habitants du quartier de Port-Bouët (sud), où s`affrontaient partisans des
deux concurrents, ont indiqué des riverains.
A la lisière du quartier populaire d`Abobo et de la banlieue d`Anyama, au
nord d`Abidjan, des tirs à l`arme légère s`étaient longuement fait entendre
pendant la nuit.
Dans la journée, des quartiers d`Abidjan avaient été livrés à la colère de
sympathisants de M. Ouattara, furieux que leur champion ait été mis hors
course.
Le quartier de Treichville, où des dizaine de pneus avaient été incendiés
le long des rues, était alors noyé sous un énorme nuage de fumée. La police a
procédé à des tirs de sommation.
M. Gbagbo se retrouve seul contre une bonne partie de la communauté
internationale, comme il l`avait été après l`éclatement de la crise
politico-militaire de 2002.
Mais, se posant en garant de la "loi" et de la "souveraineté" de son pays,
il a fustigé les "ingérences" venues du "dehors".
Le secrétaire général de l`ONU Ban Ki-moon a exprimé sa "profonde
inquiétude" devant cette impasse, "en dépit du résultat transparent et
crédible" du scrutin.
De façon très ferme, le représentant de l`ONU dans le pays, Youn-jin Choi,
avait contesté les résultats du Conseil constitutionnel. La réplique n`a pas
tardé, le pouvoir menaçant d`expulser cet "agent de déstabilisation".
Les Etats-Unis - qui ont déconseillé à leurs ressortissants tout voyage en
Côte d`Ivoire -, l`Union européenne et la Grande-Bretagne ont aussi reconnu
l`élection de M. Ouattara.
La France, ex-puissance coloniale, a pris fortement position, alors que
parmi les partisans de M. Gbagbo les sentiments antifrançais et anti-"Blancs"
se réveillaient. Le président Nicolas Sarkozy a appelé au respect de "la nette
et incontestable" élection de M. Ouattara. Quelque 15.000 Français vivent en
Côte d`Ivoire.
La première secrétaire du Parti socialiste français, Martine Aubry, a elle
jugé que M. Gbagbo "se devait de respecter le choix de son peuple" et de "tout
faire pour garantir la paix civile".
Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique
Strauss-Kahn, a souligné que son institution, dont Abidjan attend un
considérable allègement de dette, ne travaillerait pas avec un gouvernement
non reconnu par l`ONU, comme celui de Laurent Gbagbo.
Quant au Conseil de paix et de sécurité de l`Union africaine, il a
également avalisé la victoire d`Alassane Ouattara et a rejeté "toute tentative
visant à créer un fait accompli".
L`UA a envoyé en "mission d`urgence" en Côte d`Ivoire l`ex-président
sud-africain Thabo Mbeki, médiateur dans la crise ivoirienne par le passé.
deux présidents, le sortant Laurent Gbagbo et l`ex-Premier ministre Alassane
Ouattara qui ont tour à tour prêté serment, saisissant résumé de l`immense
division d`un pays abîmé par une décennie de crises.
"Devant le peuple souverain de Côte d`Ivoire, je jure solennellement et sur
l`honneur de respecter et de défendre fidèlement la Constitution", a lancé M.
Gbagbo lors de sa prestation de serment au palais présidentiel à Abidjan.
Dix ans après son élection déjà controversée, il a été investi devant
environ 200 personnes, parmi lesquelles les ambassadeurs de pays africains
alliés comme l`Angola, ainsi que du Liban.
Il avait été proclamé vendredi vainqueur de la présidentielle du 28
novembre avec 51,45% des suffrages par le Conseil constitutionnel, qui avait
invalidé les résultats de la Commission électorale indépendante (CEI) donnant
son rival en tête avec 54,1%.
Mais, fort du soutien de l`ONU et de grandes capitales occidentales, M.
Ouattara a lui aussi prêté serment "en qualité de président", cette fois par
courrier adressé au Conseil et déposé "samedi matin", selon son entourage.
L`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), qui tient le nord du pays depuis
le putsch manqué de septembre 2002, lui a apporté son appui.
Chef du gouvernement depuis l`accord de paix de 2007, le leader des FN
Guillaume Soro a remis sa démission à M. Ouattara, qui l`a reconduit dans ses
fonctions.
La Côte d`Ivoire "sera désormais en paix", a promis M. Ouattara, au terme
d`une journée marquée par des violences.
Durant le couvre-feu nocturne, au moins deux personnes ont été tuées après
des tirs nourris des forces de l`ordre, certains "à l`arme lourde" selon des
habitants du quartier de Port-Bouët (sud), où s`affrontaient partisans des
deux concurrents, ont indiqué des riverains.
A la lisière du quartier populaire d`Abobo et de la banlieue d`Anyama, au
nord d`Abidjan, des tirs à l`arme légère s`étaient longuement fait entendre
pendant la nuit.
Dans la journée, des quartiers d`Abidjan avaient été livrés à la colère de
sympathisants de M. Ouattara, furieux que leur champion ait été mis hors
course.
Le quartier de Treichville, où des dizaine de pneus avaient été incendiés
le long des rues, était alors noyé sous un énorme nuage de fumée. La police a
procédé à des tirs de sommation.
M. Gbagbo se retrouve seul contre une bonne partie de la communauté
internationale, comme il l`avait été après l`éclatement de la crise
politico-militaire de 2002.
Mais, se posant en garant de la "loi" et de la "souveraineté" de son pays,
il a fustigé les "ingérences" venues du "dehors".
Le secrétaire général de l`ONU Ban Ki-moon a exprimé sa "profonde
inquiétude" devant cette impasse, "en dépit du résultat transparent et
crédible" du scrutin.
De façon très ferme, le représentant de l`ONU dans le pays, Youn-jin Choi,
avait contesté les résultats du Conseil constitutionnel. La réplique n`a pas
tardé, le pouvoir menaçant d`expulser cet "agent de déstabilisation".
Les Etats-Unis - qui ont déconseillé à leurs ressortissants tout voyage en
Côte d`Ivoire -, l`Union européenne et la Grande-Bretagne ont aussi reconnu
l`élection de M. Ouattara.
La France, ex-puissance coloniale, a pris fortement position, alors que
parmi les partisans de M. Gbagbo les sentiments antifrançais et anti-"Blancs"
se réveillaient. Le président Nicolas Sarkozy a appelé au respect de "la nette
et incontestable" élection de M. Ouattara. Quelque 15.000 Français vivent en
Côte d`Ivoire.
La première secrétaire du Parti socialiste français, Martine Aubry, a elle
jugé que M. Gbagbo "se devait de respecter le choix de son peuple" et de "tout
faire pour garantir la paix civile".
Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique
Strauss-Kahn, a souligné que son institution, dont Abidjan attend un
considérable allègement de dette, ne travaillerait pas avec un gouvernement
non reconnu par l`ONU, comme celui de Laurent Gbagbo.
Quant au Conseil de paix et de sécurité de l`Union africaine, il a
également avalisé la victoire d`Alassane Ouattara et a rejeté "toute tentative
visant à créer un fait accompli".
L`UA a envoyé en "mission d`urgence" en Côte d`Ivoire l`ex-président
sud-africain Thabo Mbeki, médiateur dans la crise ivoirienne par le passé.