L`ex-président sud-africain Thabo Mbeki, dépêché en urgence à Abidjan par l`Union africaine, s`est entretenu dimanche avec Laurent Gbagbo en quête d`une solution à la grave crise en Côte d`Ivoire, où le sortant et son rival Alassane Ouattara revendiquent tous deux la présidence.
"Nous voulons entendre le point de vue de tout le monde dans cette affaire
avant de faire des recommandations sur ce qu`il convient de faire", a déclaré
à la presse M. Mbeki, après s`être entretenu à la mi-journée pendant environ
1H30 avec Laurent Gbagbo à sa résidence du quartier chic de Cocody.
L`émissaire de l`Union africaine, qui a échangé auparavant avec le
représentant spécial de l`ONU dans le pays, Youn-jin Choi, devait rencontrer
ensuite Alassane Ouattara ainsi que la Commission électorale indépendante
(CEI) et le Conseil constitutionnel.
Ironie de l`histoire: c`est sous la pression de M. Mbeki, alors médiateur,
que M. Gbagbo avait validé en 2005 la candidature présidentielle de
l`ex-Premier ministre Ouattara, dont l`exclusion pour "nationalité douteuse"
du scrutin de 2000 est au coeur de la crise ivoirienne.
M. Gbagbo a été proclamé vainqueur de la présidentielle avec 51,45% des
suffrages par un Conseil constitutionnel acquis à sa cause, qui avait invalidé
les résultats de la CEI donnant son rival en tête avec 54,1%.
Investi samedi lors d`une cérémonie au palais présidentiel, M. Gbagbo se
pose en garant du "droit" et en défenseur intraitable de la souveraineté du
pays qu`il dirige depuis dix ans, face aux "ingérences" étrangères.
Mais son rival ne désarme pas et, nouveau coup de théâtre d`une folle
semaine, a lui aussi prêté serment samedi par un courrier adressé au président
du Conseil constitutionnel.
Alassane Ouattara s`appuie sur un très large soutien international.
L`ONU, les Etats-Unis, la France, l`Union européenne, la Grande-Bretagne,
la Francophonie mais aussi l`Union africaine et la Communauté économique des
Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao) ont avalisé les résultats de la CEI et
reconnu sa victoire.
La Cédéao, dont la Côte d`Ivoire est membre, doit tenir un sommet mardi à
Abuja consacré à cette crise.
L`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), qui contrôle le nord du pays
depuis son putsch manqué de septembre 2002, est également du côté d`Alassane
Ouattara.
Chef du gouvernement de M. Gbagbo depuis l`accord de paix de 2007, le
leader des FN Guillaume Soro a reconnu l`élection de M. Ouattara, à qui il a
remis sa démission et celle de son gouvernement. Il a été aussitôt reconduit
dans ses fonctions.
Il y a urgence à trouver une solution alors que le pays, coupé en deux
depuis huit ans, se retrouve avec deux présidents et que leurs partisans
pourraient être tentés de se radicaliser, plongeant le pays dans le chaos.
Déjà, des violences ont fait samedi au moins deux morts à Abidjan, mais des
bilans non confirmés de source indépendante font état de victimes plus
nombreuses.
Dans la capitale économique, des centaines de sympathisants d`Alassane
Dramane Ouattara ont crié samedi leur colère de ne pas voir "ADO" président,
comme ils le surnomment, dressant des barricades et incendiant des pneus.
Dimanche, des dizaines de pneus calcinés dans les rues rappelaient
l`ambiance électrique de la veille, mais les quartiers populaires étaient
calmes.
Signe de l`inquiétude que la crise inspire à l`étranger, les Etats-Unis et
la Belgique ont déconseillé à leurs ressortissants de se rendre en Côte
d`Ivoire.
Nicolas Sarkozy a demandé à son ministre de la Défense Alain Juppé, qui
devait l`accompagner en visite en Inde, de "rester en France en raison de la
situation en Côte d`Ivoire", où vivent environ 15.000 Français et où Paris
déploie les 900 hommes de la force militaire Licorne.
"Nous voulons entendre le point de vue de tout le monde dans cette affaire
avant de faire des recommandations sur ce qu`il convient de faire", a déclaré
à la presse M. Mbeki, après s`être entretenu à la mi-journée pendant environ
1H30 avec Laurent Gbagbo à sa résidence du quartier chic de Cocody.
L`émissaire de l`Union africaine, qui a échangé auparavant avec le
représentant spécial de l`ONU dans le pays, Youn-jin Choi, devait rencontrer
ensuite Alassane Ouattara ainsi que la Commission électorale indépendante
(CEI) et le Conseil constitutionnel.
Ironie de l`histoire: c`est sous la pression de M. Mbeki, alors médiateur,
que M. Gbagbo avait validé en 2005 la candidature présidentielle de
l`ex-Premier ministre Ouattara, dont l`exclusion pour "nationalité douteuse"
du scrutin de 2000 est au coeur de la crise ivoirienne.
M. Gbagbo a été proclamé vainqueur de la présidentielle avec 51,45% des
suffrages par un Conseil constitutionnel acquis à sa cause, qui avait invalidé
les résultats de la CEI donnant son rival en tête avec 54,1%.
Investi samedi lors d`une cérémonie au palais présidentiel, M. Gbagbo se
pose en garant du "droit" et en défenseur intraitable de la souveraineté du
pays qu`il dirige depuis dix ans, face aux "ingérences" étrangères.
Mais son rival ne désarme pas et, nouveau coup de théâtre d`une folle
semaine, a lui aussi prêté serment samedi par un courrier adressé au président
du Conseil constitutionnel.
Alassane Ouattara s`appuie sur un très large soutien international.
L`ONU, les Etats-Unis, la France, l`Union européenne, la Grande-Bretagne,
la Francophonie mais aussi l`Union africaine et la Communauté économique des
Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao) ont avalisé les résultats de la CEI et
reconnu sa victoire.
La Cédéao, dont la Côte d`Ivoire est membre, doit tenir un sommet mardi à
Abuja consacré à cette crise.
L`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), qui contrôle le nord du pays
depuis son putsch manqué de septembre 2002, est également du côté d`Alassane
Ouattara.
Chef du gouvernement de M. Gbagbo depuis l`accord de paix de 2007, le
leader des FN Guillaume Soro a reconnu l`élection de M. Ouattara, à qui il a
remis sa démission et celle de son gouvernement. Il a été aussitôt reconduit
dans ses fonctions.
Il y a urgence à trouver une solution alors que le pays, coupé en deux
depuis huit ans, se retrouve avec deux présidents et que leurs partisans
pourraient être tentés de se radicaliser, plongeant le pays dans le chaos.
Déjà, des violences ont fait samedi au moins deux morts à Abidjan, mais des
bilans non confirmés de source indépendante font état de victimes plus
nombreuses.
Dans la capitale économique, des centaines de sympathisants d`Alassane
Dramane Ouattara ont crié samedi leur colère de ne pas voir "ADO" président,
comme ils le surnomment, dressant des barricades et incendiant des pneus.
Dimanche, des dizaines de pneus calcinés dans les rues rappelaient
l`ambiance électrique de la veille, mais les quartiers populaires étaient
calmes.
Signe de l`inquiétude que la crise inspire à l`étranger, les Etats-Unis et
la Belgique ont déconseillé à leurs ressortissants de se rendre en Côte
d`Ivoire.
Nicolas Sarkozy a demandé à son ministre de la Défense Alain Juppé, qui
devait l`accompagner en visite en Inde, de "rester en France en raison de la
situation en Côte d`Ivoire", où vivent environ 15.000 Français et où Paris
déploie les 900 hommes de la force militaire Licorne.