Depuis le samedi 4 décembre donc, la seule élection présidentielle du 28 novembre a donné deux (2) présidents assermentés. Auparavant, cette même élection a fait l’objet de deux résultats proclamés par deux institutions républicaines constitutionnelles. Une situation inédite dans notre pays, même en Afrique et certainement dans le monde. Ce qui est pourtant universel et qui s’est produit une semaine plutôt, c’est que les Ivoiriens se sont prononcés dans les urnes. De façon largement démocratique, malgré quelques incidents et ont donné des chiffres lus différemment par les deux institutions. La première, la CEI a publié les chiffres issus de la compilation des procès-verbaux. La seconde, le Conseil Constitutionnel présidé par l’ami de trente ans de Gbagbo Laurent qui a tout bonnement exclu le vote de neuf départements pour obtenir la victoire de son ami. On connaît la suite. Gbagbo a appliqué son slogan "on gagne ou on gagne". Contre la réaction désapprobatrice de la communauté internationale, à travers les institutions internationales, régionales, sous-régionales, et mondiales, bien suivies par les Ambassadeurs à Abidjan, M. Gbagbo ressort l’éternel fibre nationaliste pour conclure que le peuple de Côte d’Ivoire est souverain pour designer son président. Même avec le 1/3 des électeurs en moins. En face de lui, le Président Alassane dont l’élection a été proclamée par la CEI. Le même samedi, il a fait signifier par courrier au Conseil Constitutionnel, qu’il assume désormais sa charge de Président élu. C’est lui que toute la communauté internationale reconnait et c’est sa signature qui vaut. Dès ce lundi, aucun Ambassadeur de la Côte d’Ivoire à l’étranger ne peut parler au nom de Gbagbo Laurent dont la signature est rejetée en même temps que ses prétentions de président élu. Aucun contrat signé au plan local par M. Gbagbo ne sera reconnu demain par le président Ado. Il en va ainsi dans l’administration comme dans le monde économique. Au plan national, la Côte d’Ivoire court inéluctablement vers l’affrontement. Qui des deux présidents peut décréter un couvre-feu et qui peut le lever ? L’armée pourra t-elle rester longtemps unie derrière un seul des deux ? Les militants RHDP majoritaire avec ceux qui ont voté leur candidat voudront-ils croiser les bras et regarder les usurpateurs de leur victoire continuer de se pavaner en ville et dilapider les privilèges de l’Etat ? La communauté internationale qui dépense tant d’énergie et d’argent regardera t-elle cette situation exploser ? Elle se doit de réagir, car si la locomotive économique de l’Uemoa prend feu, toute la région sera embrasée. Mais elle doit s’impliquer pour éviter que ce cas de monsieur Gbagbo fasse école, quand bien même il sera perdant. L’arrivée de monsieur Thabo Mbéki, l’ancien président de l’Afrique du Sud envoyé, spécial de l’Union Africaine dont la mission est de demander à M.Gbagbo d’arrêter la comédie, sera salutaire s’il parvient à persuader son ami. Sinon, la Côte d’Ivoire entrera dans une spirale de violences d’une ampleur insoupçonnée. Si Dieu aime la Côte d’Ivoire, comme on le chante dans les églises et maquis, c’est le moment de dissuader Gbagbo de continuer dans son entêtement à être président vaille que vaille !
G.A
G.A