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Politique Publié le lundi 6 décembre 2010 | Le Patriote

Le président alassane ouattara : “La Côte d’Ivoire est en de bonnes mains”

© Le Patriote
Le Président Alassane Ouattara a prêté serment
Lors de sa prestation de serment, samedi dernier au Golf Hôtel, le Président élu de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara et son Premier ministre, Guillaume Soro, ont échangé. Nous vous proposons l’intégralité de leurs propos
Monsieur le Premier ministre, mesdames et messieurs les ministres,
Mesdames et messieurs,
Je voudrais tout d’abord féliciter monsieur le Premier ministre, pour l’excellente conduite du processus électoral. Depuis plus de 3 ans et demi, vous avez suivi avec détermination, avec neutralité, l’aboutissement de ce processus. C’était un travail difficile. Mais à aucun moment, vous ne vous êtes découragé, vous avez été à la mesure de la tâche. Je voudrais vous dire que vous avez fait preuve, non seulement de beaucoup de compétence, mais également de beaucoup de patriotisme. Parce que vous tenez à ce que la Côte d’Ivoire retrouve la paix. Ceci est quelque chose de considérable, car notre pays a été en crise pendant des années. Nous étions tous malheureux de cette situation. Nous avons à un moment pensé que jamais, nous ne sortirons de cette crise. Mais grâce à vous, grâce à votre courage, grâce à votre détermination, grâce à votre compétence, nous avons pu tenir cette élection. Et le peuple de Côte d’Ivoire s’est souverainement exprimé de manière libre et transparente. Monsieur le Premier ministre, je voulais saluer votre esprit républicain et j’accepte votre démission.
Je voudrais dire à la nation que je vous reconduis dans vos fonctions de Premier ministre (applaudissements dans la salle, ndlr). Je vous demande immédiatement de prendre en main, la conduite des affaires courantes. Je vous demande également de me proposer un nouveau gouvernement dans les meilleurs délais. Je voudrais dire à mes compatriotes que cette élection est historique. Nous en sommes fiers. Malheureusement, ces derniers jours ont été difficiles. Mais ce n’est qu’une parenthèse. Je voudrais vous dire que la Côte d’Ivoire est maintenant en de bonnes mains. Je voudrais, en notre nom à tous, que nous puissions remercier la communauté internationale, qui s’est fortement impliquée dans cette sortie de crise. Je pense tout particulièrement à son Excellence Monsieur Blaise Compaoré, Président du Faso, facilitateur du dialogue inter-ivoirien, qui n’a managé aucun effort pour nous permettre de sortir de cette situation. Il y a une semaine exactement, il était à Abidjan pour s’assurer que nous ferions une bonne élection. Nous avons fait une bonne élection, maintenant, la suite, vous la connaissez. Je voudrais saluer l’organisation des Nations unies. Je salue l’Union africaine. Je salue l’Union européenne, tous les pays amis de la Côte d’Ivoire qui nous ont donné les moyens et qui nous a fait confiance. Et qui se sont dit que les Ivoiriens feraient preuve de maturité et que nous pourrions aboutir à une élection transparente.
Merci de nous avoir fait confiance. Je demande à mes compatriotes d’être sereins. Soyez sereins, la Côte d’Ivoire sera désormais en paix. Je voudrais ordonner aux Forces de Défense et de Sécurité d’assurer, dans l’équité, la sécurité des populations sur l’ensemble du territoire national. Bien entendu, la Côte d’Ivoire est sous couvre-feu pour quelques heures. Mais je prends l’engagement de faire en sorte que tous les Ivoiriens soient protégés sur l’ensemble du territoire de Côte d’Ivoire. Je prends l’engagement de faire en sorte que toutes les tracasseries et tous les abus de pouvoirs soient arrêtés dans les plus brefs délais.
Je voudrais, chers compatriotes, vous remercier à nouveau pour cette grande confiance, de ce grand honneur. Je sais et je connais la lourde responsabilité que vous venez de me confier. Je peux vous dire que vous ne serrez pas déçus.
Vive la Côte d’Ivoire.
Je vous remercie !



Ce que dit l’article 39 de la Constitution
Art. 39. Les pouvoirs du Président de la République en exercice expirent à la date de prise de fonction du Président élu, laquelle a lieu dès la prestation de serment.
Dans les quarante huit heures de la proclamation définitive des résultats, le Président de la République élu prête serment devant le Conseil constitutionnel réuni en audience solennelle.
La formule du serment est:
"Devant le peuple souverain de Côte d'Ivoire, je jure solennellement et sur l'honneur de respecter et de défendre fidèlement la Constitution, de protéger les Droits et Libertés des citoyens, de remplir consciencieusement les devoirs de ma charge dans l'intérêt supérieur de la Nation.
Que le peuple me retire sa confiance et que je subisse la rigueur des lois, si je trahis mon serment".



Guillaume Soro au chef de l’Etat :
“Je me battrai pour la vérité”
Excellence monsieur le Président de la République,
Mes premiers mots sont des mots de remerciement, de reconnaissance et de gratitude.
Monsieur le Président, vous avez bien voulu accepter ma démission et aussi vous avez accepté de me reconduire dans les fonctions de Premier ministre. Je voudrais donc en des mots très simples mais venant du fond du cœur vous dire merci. Mais aussi, à cet instant, je mesure le poids des responsabilités qui nous incombent. Au lendemain d’une élection démocratique, une bonne élection transparente, en tant que maître d’ouvrage du processus de sortie de crise, qui a conduit l’ensemble des Ivoiriens à cette élection, j’avais des raisons d’être fiers, ces derniers jours.
Monsieur le Président de la République, c’est un processus que nous avons conduit depuis les audiences foraines, qui ont vu près de 800000 citoyens de ce pays sortir de l’anonymat administratif. Nous avons procédé à l’enrôlement des populations.
Monsieur le Président, plus de 5 millions de personnes ont reçu leur carte nationale d’identité et leur carte d’électeur. Dès lors, plus rien ne faisait obstruction à l’organisation d’une élection apaisée et transparente. Nous avons pu noter, que les Ivoiriens mobilisés, sont allés aux urnes. Au premier tour, nous avons enregistré 84% de taux de participation. Au second tour, nous avons enregistré 81% de taux de participation. Ceci montre bien la détermination du peuple ivoirien à prendre en main sa destinée et à se choisir un Président de la République.
Monsieur le Président, au nom de ma foi, au nom de mon propre serment, au nom de l’éthique, je peux vous dire qu’après tous les recoupements, les investigations, comptage et recomptage, des bulletins de vote, vous êtes le vainqueur de l’élection du 28 novembre (tonnerre d’applaudissement dans la salle).
Monsieur le Président, d’autres combats alors se sont installés en nous-même, le combat de nos propres convictions et le combat de la paix. Je l’ai affirmé aux Ivoiriens, nous ne pouvons pas manipuler les résultats de l’élection. Je ne suis pas homme à manipuler les résultats d’une élection. J’ai pris cet engagement devant les Ivoiriens, je ne peux pas me dédire. La Commission électorale indépendante a donné les résultats de l’élection présidentielle, en proclamant le vainqueur. Le Conseil constitutionnel dans son droit qui devrait prononcer les résultats définitifs a procédé à l’invalidation de 9 régions, de 9 départements que nous ne pouvons pas accepter. Pour la simple raison que les autorités de l’Etat, les préfets, sous-préfets, le Centre de commandement intégré (CCI), démembrement de l’Etat de Côte d’Ivoire, nous ont transmis des rapports qui prouvent sans conteste que le vote a été démocratique et que le vote a été sincère. S’il y a eu des incidents à déplorer ça et là, ces incidents ont eu lieu non seulement hors des bureaux de vote – ce qui établit clairement que ces incidents n’ont pas pu entacher la sincérité du vote des citoyens. C’est pourquoi, j’ai décidé en ce qui me concerne de m’aligner sur le résultat proclamer par la Commission électorale indépendante, sur le résultat certifié par le représentant spécial du secrétaire général de Nations unies et de m’aligner sur le résultat aussi établi par le représentant spécial du facilitateur. C’est pourquoi, j’ai pris cette décision importante. Bien entendu, certains y verront la fin d’une certaine neutralité. Je dis non, je suis libre de dire la vérité, de suivre la vérité et de me battre pour la vérité.
Je vous remercie

Recueillis par Thiery Latt
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