Gbagbo est petit. Soro est grand. Le Premier ministre l’a démontré et vient encore de le démontrer samedi dernier, en remettant sa démission au Président élu, Alassane Ouattara. « En tant que Premier ministre, je peux affirmer que M. Alassane Ouattara a bel et bien gagné l’élection présidentielle. Je dois la vérité aux Ivoiriens et à moi-même… j’ai décidé d’aller lui rendre la démission du gouvernement et ma démission en tant que Premier ministre », s’est engagé samedi matin Guillaume Soro. De bonne source, il avait eu peu avant au téléphone l’ancien Chef de l’Etat Laurent Gbagbo. « Si tu lui remets ta démission, tu seras traité comme tel, comme un ennemi », aurait-il menacé. N’empêche, quelques heures après, Guillaume Soro remettait solennellement sa démission aux mains du Président élu, Alassane Ouattara. « Au regard de ma foi chrétienne et au regard de la vérité que je dois aux Ivoiriens, je ne peux pas accepter la manipulation des résultats (… ) Nous reconnaissons qu’Alassane Ouattara est vainqueur de cette élection». Puis il enchaine les « M. le Président de la République ». Il a été honnête avec sa mission, avec lui-même. Que de péripéties cependant. Dès 2005 déjà, le Secrétaire général des Forces Nouvelles souhaitait être le Premier ministre de sorite de crise. Ni le régime Gbagbo, ni l’opposition, avec laquelle il était en alliance pourtant, ne l’avait soutenu. Il restait néanmoins persuadé que lui et lui seul pouvait amener le pays aux élections. En 2007, surprise, il obtient par compromis avec le régime Gbagbo la Primature avec la signature de l’accord politique de Ouagadougou. Ouaga sceptique, nous étions nombreux à le croire en compromission. C’est vrai, que des fois, il en avait l’allure et l’attitude. Déroutant même certains de ses collaborateurs qui n’ont pas manqué de se compromettre totalement. Mais au finish, il faut reconnaitre que Guillaume Soro s’est révélé meilleur tacticien, meilleur manœuvrier politique que Laurent Gbagbo. Avec froideur, il a réussi à mettre Laurent Gbagbo dans ce tunnel électoral qui abouti aujourd’hui à ces résultats crédibles et incontestables. Sans doute, ces trois dernières années Guillaume Soro a été un Premier ministre partisan. Mais son parti était celui de la paix et des élections en Côte d’Ivoire. Un parti difficile à défendre dans l’atmosphère du pays. Il a néanmoins réussi. Merci à lui ! Vraiment Chapeau bas ! Ce n’est pas Ouattara qui doit de la reconnaissance à Guillaume Soro. C’est toute la Côte d’Ivoire qui lui doit de la reconnaissance.
KIGBAFORY Inza
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