Les ivoiriens qui ne manquent pas d'humour ont trouvé le moyen de tourner en dérision la situation de blocage politique que vit la Côte d'Ivoire depuis une semaine."Il y a deux gouvernements, donc nous aurons deux salaires pour fêter la fin de l'année" dit en souriant un professeur dans un collège d'Abengourou. Pourtant, derrière cette apparente sérénité se cache un agacement et une peur face à des lendemains incertains. Dans la cité royale, si certains adeptes de la refondation se font siens les arguments nationalistes et légalistes de leur leader pour justifier sa tentative de hold up électoral, beaucoup d'autres, à mots couverts n'osent pas soutenir son acte qu'ils savent antidémocrate. Ainsi, ce professeur de philosophie, militant de LMP qui, sans avoir le courage de dénoncer l'acte de Gbagbo semble ne pas comprendre son obsession du pouvoir: « je n'ai pas d'avis à donner car chacun sait qui a gagné », fait-il comme pour confirmer le résultat des urnes. D'autres encore embouchent la trompette du haro sur les "blancs" qui ne laisseraient pas l'Afrique régler seule ses problèmes à l'image de G.G: « ce sont les blancs qui ne veulent plus de Gbagbo et qui soutiennent certains contre lui », dit-il. De leur côté, les militants du RHDP soutiennent en bloc Ouattara Alassane. Pour eux, Gbagbo est en situation de rébellion et de putchiste à qui il faut empêcher de faire basculer le pays dans la guerre à nouveau. Et ils ont leur petite idée. Les uns comme C.M préconisent que tout soit mis en oeuvre pour "libérer" la RTI condition pour faire partir le Président résistant. Les autres sont plus méthodiques dans leur jugement:"Gbagbo confond cette situation à celle de 2002 où tout le monde était ligué contre les rebelles. Aujourd'hui, c'est lui le rebelle et le putchiste et il a tout le monde contre lui" tranche une enseignante qui reconnaît que le Président sortant ne quittera pas facilement la palais: « Gbagbo a l'occasion de troubler le sommeil de son ennemi ADO. Il s'y adonne à coeur joie. Et puis il s'est toujours présenté comme le woody, l'homme intrepide qui préfère la mort à la honte. C'est son orgueil qui le fait tenir avec le risque d'entraîner des morts », continue-t-elle. Pour l'heure, si les activités économiques et que l'administration a rouvert, les élèves ont été vidés des classes par la fesci jusqu'à nouvel ordre .
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