Les activités économiques et celles des administrations ont repris hier à Abidjan malgré les actions de déstabilisation des militants du RDR. A Yopougon-Sicogi, secteur Lavage. Il est 7 h 30. En cette matinée de lundi 6 décembre 2010, de nombreux habitants de la plus grande commune de Côte d'Ivoire déambulent et tentent d'emprunter un wôrô wôrô, un bus ou un gbaka qui pour rejoindre son lieu de travail, qui son établissement. “J'espère que la situation provoquée par Alassane Ouattara va prendre fin et que nous allons travailler tranquillement. Je vais voir un peu au bureau et prendre le pouls de la situation”, a déclaré M. Blaise Sianni, informaticien. Comme celui-ci de nombreux abidjanais ont regagné le centre des affaires, Plateau, pour effectuer des courses. Les embouteillages occasionnés par les véhicules étaient perceptibles au niveau du carrefour de l'Indénié, à la montée du pont de la Carena, à la Sorbonne et aux feux tricolores de l'immeuble Sciam. Selon les vigiles rencontrés au bas de la tour administrative D qui regroupe entre autres les ministères de l'Education nationale, de l'environnement, des eaux et forêts, de la construction et de l'urbanisme, les fonctionnaires ont afflué en masse ce matin. “Vers 7 h, des gendarmes postés à l'entrée avaient refusé l'accès à tout le monde. Pour des raisons de sécurité. Peu après , ils se sont repliés vers la sortie de la cité administrative, du côté de l'état-major des armées pour laisser les gens entrer. Certains agents, après avoir fait un tour au bureau, sont redescendus. Les ministres ne sont pas venus. Ce sont plutôt les directeurs de cabinet qui sont venus gérer les affaires courantes”, ont indiqué en chœur les vigiles qui veillaient au grain. A la direction des concours de la Fonction publique, les agents étaient à leurs postes, très affairés. Tandis que dans la cour, des fonctionnaires (peu nombreux), étaient venu prendre les résultats de leurs concours, qui n'étaient par affichés, à leur grande déception. Le train-train quotidien des embouteillages était perceptible au carrefour de la Solibra, au grand carrefour de Koumassi aux environs de 9 h. Au niveau de l'aéroport Félix Houphouet Boigny, a port-Bouët, les halls “départ” et "arrivée” reprennent vie après la fermeture de l'espace aérien, la semaine dernière. Les agents de police et les éléments de la gendarmerie à des endroits stratégiques suivaient les passages de quelques visiteurs et passagers. Sous l'œil vigilant du commissaire Touré Lanzeni, chef de service du commissariat spécial de l'aéroport. Selon les informations recueillies, les passagers de Air France et d'Air Ivoire ont pu voyager hier matin. Suivront peu après ceux d'autres compagnies aériennes qui, dans l'ensemble, ont réamenagé les horaires de vol. Aux environs de midi, une folle rumeur d'attaque du Plateau a amené les agents de l'Etat et autres visiteurs du centre des affaires à quitter les lieux et déserter les bureaux. Ce même vent de panique s'est propagé à Adjamé, où des commerçants ont fermé boutique et des usagers courant dans tous les sens. C'est que des militants du RDR ont simultanément posé des barricades et jeté des pneus enflammés sur la voie publique à Adjamé, au niveau de la mairie et de la grande mosquée. Alertés, les éléments du Cecos ont dispersé les manifestants à coups de gaz lacrymogène. Toujours dans leur volonté de créer la confusion au sein des populations, les partisans d'Alassane Ouattara ont usé de la même stratégie à Treichville et à Bingerville. Heureusement les forces de l'ordre, très promptes, ont rétabli le calme. Les écoles, qui avaient ouvert, ont fermé peu après pour des raisons de sécurité.
Didier Kéï
Coll. Sanogo Mariam (stagiaire)
Didier Kéï
Coll. Sanogo Mariam (stagiaire)