La reconduction de Soro Kigbafori par Alassane Ouattara à la tête de son…gouvernement rebelle n’est pas du tout du goût de nombre des leurs. Certains cadors, le Général Soumaïla Bakayoko, le désormais ex-Chef d’état-major (Cema) de la rébellion, Ibrahima Bakayoko alias « Ib », l’un des précurseurs de la sale guerre en Côte d’Ivoire, le Colonel Bamba Sirima notamment et bien d’autres encore, s’opposent aux nominations de Alassane qu’ils trouvent fantaisistes. Pour ces derniers, en effet, il est inconcevable qu’après avoir donné leurs poitrines pour les soutenir dans leurs démarches lugubres au risque de leur vie, ce soit toujours les mêmes qui se la coulent douce. Et qui bénéficient des retombées de leur combat qui n’avait pas sa raison d’être. C’est ainsi que le Général Bakayoko qui a été débarqué de son poste de Cema au profit d’un certain Mathias Doué, n’en revient pas. Selon lui, en effet, leur mentor, Alassane Ouattara, qu’il adulait et louangeait jusque très récemment, étale ainsi son ingratitude et sa mauvaise foi sans précédent. Bakayoko se sent plus que jamais frustré par ce comportement qu’il juge d’intolérable. Ib, lui également, rumine sa vengeance, une riposte fatale. Pour lui, cet agissement d’Alassane dont il s’attendait le moins est la goût d’eau qui a fait déborder le vase. Il tient, de ce fait, à se faire entendre comme il sait le faire. Gauchement et violemment. Ces têtes fortes ne sont pas seules dans leur détermination à se faire justice face à ce qu’elles considèrent d’ultime haute trahison. Elles sont soutenues dans leurs actions qui s’annoncent hautement nuisibles, par les jeunes rebelles, ceux qu’on appelle abusivement, là-bas en zones Cno, soldats de rang. Ils ont décidé, pour leur part de retourner dans leurs villages respectifs avec leurs « malfa », leur fusils, leurs armes. Comme quoi, le partage inégal du gâteau mal acquis entraîne toujours le chaos, la chienlit interne. Ça ne fait que commencer !
Véronique Adjoumany
Véronique Adjoumany