Les chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest n'ont pas tergiversé. Hier, au cours du sommet extraordinaire de l'organisation qui les a réunis à Abuja, capitale du Nigeria, ils ont apporté un soutien sans réserve au président proclamé par la Commission électorale indépendante (Cei), Alassane Ouattara. Mais, ils ont fait mieux. Ils ont suspendu la Côte d'Ivoire, pour avoir fait entorse au processus électoral et demandé à Laurent Gbagbo de plier bagages. Selon le secrétaire exécutif de l'organisation, James Victor, c'est au terme de l'article 45 qui régit son fonctionnement, que la Cedeao a pris cette décision extrême contre la Côte d'Ivoire. C'est donc un désaveu supplémentaire pour le chef de file de La majorité présidentielle dont les partisans, avec un brin d'optimisme, attendaient que la réunion d'Abuja reconnaisse le bien-fondé de la décision du président du Conseil constitutionnel, Paul Yao-N'Dré. Le camouflet est d'autant plus grand dans le camp-Gbagbo sera d'autant plus grande que pour les chefs d'Etats notamment Blaise Compaoré, Abdoulaye Wade, Goodluck Jonathan, il ne devrait avoir aucune médiation. Le président nigerian, un des tenants de cette thèse (qui a été mentionnée dans le communiqué final) estime, en effet, que le scrutin du 28 novembre dernier « n'a eu qu'un seul vainqueur », c'est-à-dire Alassane Ouattara.
Marc Dossa
Marc Dossa