Dans un centre commercial d`Abidjan aux couleurs de Noël, on croise quelques Ivoiriennes en tenue de lutin distribuant des tracts, et des Français inquiets: la crise politique fait fuir nombre de leurs compatriotes et eux se préparent à "un Noel vraiment seuls".
"Je n`ai pas envie de partir", confie devant une boutique une jeune femme
de 24 ans née en Côte d`Ivoire.
Elle avait quitté le pays en 2002, après le coup d`Etat manqué et les
affrontements qui avaient suivi. Avec la nouvelle épreuve que traverse la Côte
d`Ivoire - deux présidents proclamés se disputent le pouvoir - elle redoute
que sa famille en France ne puisse venir à Abidjan pour les fêtes.
Alors que l`ex-puissance coloniale - comme la communauté internationale -
soutient Alassane Ouattara, l`adversaire du président sortant Laurent Gbagbo,
la rhétorique antifrançaise, parfois virulente, a refait surface dans la rue
et dans des médias qui n`hésitent pas à évoquer "coup d`Etat" ou "génocide" de
la France.
Si les Français ne sont pour l`heure pas directement menacés, certains
d`entre eux ne peuvent pourtant pas s`empêcher de penser à novembre 2004, aux
violences contre les "Blancs" et aux affrontements sanglants entre militaires
français et "jeunes patriotes" pro-Gbagbo. Quelque 8.000 Français avaient
alors dû fuir.
"J`étais parti pendant deux mois et demi", raconte un chef d`entreprise de
58 ans, qui témoigne lui aussi sous couvert d`anonymat. Il avait été évacué à
contre-coeur pour la seconde fois. En 2003, il avait déjà été contraint de
rentrer en France brièvement, après avoir pris une balle dans le bras, attaqué
par des bandits dans le climat d`insécurité de l`époque.
Aujourd`hui, il ne veut pas non plus quitter le pays et mettre en péril sa
société de travaux maritimes. "A moins que la situation ne se dégrade
réellement".
"Depuis dix jours, beaucoup de Français sont partis", souligne-t-il. "Mon
voisin a fait partir sa femme et ses deux filles au Cameroun".
Aux dires de ceux qui restent, le quartier résidentiel de Cocody-Riviéra se
vide de ses habitants français depuis que les frontières du pays ont rouvert
en début de semaine, après une fermeture temporaire décrétée par Laurent
Gbagbo.
"On va passer Noël vraiment seuls, les voisins sont partis", avançant
parfois leurs vacances prévues en France, constate un père de trois jeunes
enfants.
"On a fait les sacs des enfants pour tenir 24 heures, la trésorerie est
prête pour acheter les billets d`avion, au cas où", dit-il.
Le plus difficile, explique ce patron de PME de 44 ans venu en Côte
d`Ivoire en 2008, "c`est de ne pas savoir ce qui va se passer le lendemain, de
ne pas savoir à quelle sauce on va être mangé".
Paris s`est dit "prêt" jeudi à évacuer les 15.000 Français et binationaux
sur place, si nécessaire. Mais cet entrepreneur souhaite surtout que le
président Nicolas Sarkozy se fasse plus discret, pour ne pas exciter les
sentiments antifrançais: "qu`il se taise!".
Après quelques manifestations de jeunes pro-Ouattara, la capitale
économique a retrouvé un semblant d`activité normale ces derniers jours. Le
lycée français Blaise Pascal a rouvert ses portes. A la sortie des classes, on
aperçoit une patrouille de la force française Licorne (environ un millier
d`hommes au total).
Aux craintes se mêle un sentiment de gâchis et de frustration pour de
nombreux Français attachés à leur pays d`accueil.
"C`est franchement dommage, il y a tout en Côte d`Ivoire", regrette l`un
d`eux.
"Je n`ai pas envie de partir", confie devant une boutique une jeune femme
de 24 ans née en Côte d`Ivoire.
Elle avait quitté le pays en 2002, après le coup d`Etat manqué et les
affrontements qui avaient suivi. Avec la nouvelle épreuve que traverse la Côte
d`Ivoire - deux présidents proclamés se disputent le pouvoir - elle redoute
que sa famille en France ne puisse venir à Abidjan pour les fêtes.
Alors que l`ex-puissance coloniale - comme la communauté internationale -
soutient Alassane Ouattara, l`adversaire du président sortant Laurent Gbagbo,
la rhétorique antifrançaise, parfois virulente, a refait surface dans la rue
et dans des médias qui n`hésitent pas à évoquer "coup d`Etat" ou "génocide" de
la France.
Si les Français ne sont pour l`heure pas directement menacés, certains
d`entre eux ne peuvent pourtant pas s`empêcher de penser à novembre 2004, aux
violences contre les "Blancs" et aux affrontements sanglants entre militaires
français et "jeunes patriotes" pro-Gbagbo. Quelque 8.000 Français avaient
alors dû fuir.
"J`étais parti pendant deux mois et demi", raconte un chef d`entreprise de
58 ans, qui témoigne lui aussi sous couvert d`anonymat. Il avait été évacué à
contre-coeur pour la seconde fois. En 2003, il avait déjà été contraint de
rentrer en France brièvement, après avoir pris une balle dans le bras, attaqué
par des bandits dans le climat d`insécurité de l`époque.
Aujourd`hui, il ne veut pas non plus quitter le pays et mettre en péril sa
société de travaux maritimes. "A moins que la situation ne se dégrade
réellement".
"Depuis dix jours, beaucoup de Français sont partis", souligne-t-il. "Mon
voisin a fait partir sa femme et ses deux filles au Cameroun".
Aux dires de ceux qui restent, le quartier résidentiel de Cocody-Riviéra se
vide de ses habitants français depuis que les frontières du pays ont rouvert
en début de semaine, après une fermeture temporaire décrétée par Laurent
Gbagbo.
"On va passer Noël vraiment seuls, les voisins sont partis", avançant
parfois leurs vacances prévues en France, constate un père de trois jeunes
enfants.
"On a fait les sacs des enfants pour tenir 24 heures, la trésorerie est
prête pour acheter les billets d`avion, au cas où", dit-il.
Le plus difficile, explique ce patron de PME de 44 ans venu en Côte
d`Ivoire en 2008, "c`est de ne pas savoir ce qui va se passer le lendemain, de
ne pas savoir à quelle sauce on va être mangé".
Paris s`est dit "prêt" jeudi à évacuer les 15.000 Français et binationaux
sur place, si nécessaire. Mais cet entrepreneur souhaite surtout que le
président Nicolas Sarkozy se fasse plus discret, pour ne pas exciter les
sentiments antifrançais: "qu`il se taise!".
Après quelques manifestations de jeunes pro-Ouattara, la capitale
économique a retrouvé un semblant d`activité normale ces derniers jours. Le
lycée français Blaise Pascal a rouvert ses portes. A la sortie des classes, on
aperçoit une patrouille de la force française Licorne (environ un millier
d`hommes au total).
Aux craintes se mêle un sentiment de gâchis et de frustration pour de
nombreux Français attachés à leur pays d`accueil.
"C`est franchement dommage, il y a tout en Côte d`Ivoire", regrette l`un
d`eux.