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Politique Publié le vendredi 10 décembre 2010 | Le Temps

Prise de pouvoir par les armes : Ouattara pris à son propre piège de la violence

© Le Temps
Mercredi 8 décembre 2010. Abidjan. Hôtel du Golf. Le Président de la République Alassane Ouattara
Le président des rebelles et du Rdr, Alassane Dramane Ouattara, est un bleu en politique. C’est un ignare. Il compense son inculture politique par la violence et d’autres moyens peu recommandables.
Le président du Rassemblement des républicains (Rdr), Alassane Dramane Ouattara, vit un drame intérieur, en ce moment. Celui que ses passionnés de partisans ont malheureusement surnommé « bravetchè », s’est lourdement fourvoyé. Il s’est mis dans une impasse dont l’issue risque de lui être fatale s’il n’y prend garde. Aujourd’hui, retranché comme un chef de guerre à l’Hôtel du Golf depuis la victoire de Laurent Gbagbo à la présidentielle de novembre 2010, Ouattara baigne dans l’illusion. Il s’est autoproclamé Président de la République et a formé un gouvernement fantoche et illégal. Dont le premier ministre parce que premier des rebelles, n’est autre que son poulain, Guillaume Soro. Ouattara croit dur comme fer, à un revirement de la situation en sa faveur. Parce qu’il compte sur ses soutiens extérieurs. Dont le premier est la France de Nicolas Sarkorzy, parrain du mariage d’Alassane et de Dominique. Mais que peuvent faire espérer ces soutiens à Alassane ? Quand celui-ci est l’incarnation suprême de l’imposture, du faux, du mensonge, de l’illégalité, de la violence, des coups d’Etat, etc. La réalité du pouvoir présidentiel, s’exerce au palais de la présidence de la République au Plateau et non dans un hôtel. L’exercice du pouvoir des ministres, est effectif dans les tours administratives et autres bâtiments de l’Etat de Côte d’Ivoire et non dans un hôtel. Il ne faut pas se voiler la face. La communauté internationale aura beau crier sur tous les toits, la Côte d’Ivoire ne cédera pas à ses desiderata. Parce que la Côte d’Ivoire est jalouse de son indépendance, de sa souveraineté, et du respect de ses Institutions ainsi que de ses lois. Le seul schéma qu’elle pourrait envisager, dans les semaines à venir, serait peut-être de fomenter un coup d’Etat en vue d’installer Alassane Ouattara au pouvoir. Cette voie ne la servira pas du tout. Parce que ce sera la plus grande humiliation que la communauté internationale n’aura jamais connue dans l’histoire de l’humanité. Car elle trouvera en face d’elle des Ivoiriens et l’Armée de Côte d’Ivoire pour lui barrer la route.
Ouattara, l’incarnation du mal et de la violence
Mais ce schéma de violence est l’expression la plus parfaite de l’homme qu’est Alassane Ouattara. C’est la première facette de ce mythomane. Ce pseudo politicien est violent dans l’âme. Son arrivée en Côte d’Ivoire, pour dit-on sauver l’économie ivoirienne, a rimé avec bastonnades, arrestations arbitraires, chasse à l’homme, viols, répression sanglante. Souvenez-vous le 18 février 1992, comment alors Premier ministre de Côte d’Ivoire, cet apatride a réprimé la marche pacifique organisée par le Fpi dans les rues du Plateau. Le président de ce parti en ce moment, Laurent Gbagbo, son épouse et plusieurs responsables ont été pourchassés comme des bandits par les forces de l’ordre, sur instruction d’Alassane Ouattara. Laurent Gbagbo a été arrêté. Parce que selon, Ouattara, il a été surpris en train de casser des magasins. Quel mensonge. Ce sont des loubards recrutés et payés par le Premier ministre d’alors pour casser, piller, voler et incendier des véhicules au Plateau. C’est encore lui qui a fait battre les étudiants à la cité universitaire de Yopougon. Ouattara, un homme insensible, a enchaîné le nouveau ministre de la Jeunesse, de la Formation professionnelle et de l’Emploi, Charles Blé Goudé sur un lit d’hôpital. Son parcours politique n’est guère extraordinaire et ne peut servir d’exemple à un étudiant en science politique de n’importe quelle Université au monde. Après la mort d’Houphouët-Boigny en 1993, parce que Premier ministre, Ouattara a voulu opérer un coup d’Etat institutionnel. Pour se proclamer Président de la République. Alors que le dauphin constitutionnel n’était autre que Henri Konan Bédié, président de l’Assemblée nationale d’alors. Ce bras de fer va tourner à l’avantage du second. Qui va lancer un mandat d’arrêt international contre Alassane Ouattara pour faux et usage de faux sur la nationalité ivoirienne. Car Bédié a la preuve que Mossi Dramane est bel et bien un Burkinabé pur sang. Cette humiliation, Alassane Ouattara ne la pardonnera jamais à Bédié, son allié contre nature d’aujourd’hui. C’est pourquoi, en 1999, le président du Rdr a annoncé la chute du régime Bédié. « Quand je frapperai, ce régime va tomber comme un fruit mûr », a déclaré Alassane lors d’une de ses tournées au nord. Effectivement, la violence des armes aura raison de Bédié. Il va quitter le pouvoir à la suite d’un coup d’Etat commandité par Ouattara le 24 décembre 1999. La suite sera aussi jalonnée d’une série de tentatives de coups d’Etat des hommes d’Alassane jusqu’en 2002. Date à laquelle, il va faire assassiner celui qui devait le propulser au pouvoir, feu le Général Guéi Robert. La Côte d’Ivoire va enregistrer des milliers de morts à cause de la boulimie du pouvoir de cet apatride. Son arrivée en Côte d’Ivoire, a également amené la violence par les armes à feu, et armes blanches, les coups d’Etat, les exécutions sommaires dans les zones rebelles. Tout son programme politique se résume à la prise du pouvoir rien que par les armes. Pourtant, cette violence l’a piégé et ne le servira pas du tout. Le second tour de la présidentielle qui s’est tenu le 28 novembre dernier, illustre bien notre pensée. Soutenu par le Pdci-Rda de Bédié, Ouattara n’avait pas du tout à s’inquiéter dans les zones du Centre et du Nord. Le report des voix allait jouer en sa faveur. Aussi faut-il rappeler que les scores soviétiques qui ont eu lieu lors du premier tour du 31 octobre, pourraient également se reproduire. Mais, comme dit l’adage, « On a beau chasser le naturel, il revient au galop ». Alassane Ouattara est miné par la gangrène de la violence, de la barbarie. Il a pris peur des dispositions sécuritaires et administratives par les autorités ivoiriennes en vue de permettre à tous les citoyens de voter librement. Alassane a, alors lancé ses chiens à la chasse aux militants Lmp dans le Centre, le Nord et l’Ouest du pays. Les empêchant ainsi de voter librement et dans les conditions idoines. Cette attitude des rebelles et des militants de Ouattara a biaisé majoritairement le scrutin dans les zones sous contrôle de la rébellion. Aujourd’hui, Ouattara paie cash son amour démesuré pour la violence. Les fraudes massives enregistrées, les violences exercées sur les militants Lmp, ont desservi le mentor du Rdr. Le Conseil constitutionnel sur les requêtes déposées par le candidat Lmp, a invalidé la plupart des résultats enregistrés dans ces zones. En outre, l’exemple de la ville Sinfra est palpable. Le Rdr, qui pourtant avait gagné dans les urnes, a semé la mort et la désolation. En s’attaquant violemment aux militants Lmp de cette localité, les partisans de Ouattara, ont amené les autorités à annuler le vote là-bas. « Tel est pris qui croyait prendre », dit le proverbe. La seconde image que montre Ouattara aux Ivoiriens, est celle du pion de l’étranger. A savoir, la France et ses alliés, le Sénégal, le Burkina Faso etc. Alassane Ouattara est un passionné de la communauté dite internationale. Il compte et a toujours compté sur celle-ci pour assouvir ses sales besognes. C’est elle qu’il a alertée, en 2000 en disant ceci : « on ne veut pas que je sois candidat parce que je suis musulman et du Nord ». Ce grossier mensonge a mis en branle la communauté dite internationale. Elle a ainsi pris fait et cause pour cet étranger qui veut diriger un pays qui n’est pas le sien. C’est sur cet appui extérieur que Ouattara va obtenir sa candidature à titre exceptionnel, à l’élection présidentielle de 2005. C’est encore grâce à elle, que le mentor du Rdr a acquis toujours à titre exceptionnel, la nationalité ivoirienne. Ce soutien s’explique par le fait que Ouattara a promis à ses amis de l’étranger les richesses de ce pays. Ce soutien indéfectible le supporte aujourd’hui encore. La communauté dite internationale le pousse à un bras de fer sans succès pour lui contre Laurent Gbagbo, le Président réélu le 28 novembre 2010. L’illusion dans laquelle baigne, Ouattara est créée et entretenue par la communauté dite internationale. Elle croit pouvoir chasser Laurent Gbagbo du pouvoir par des pressions de toute sorte. C’est malheureusement peine perdue. En plus de la violence et de la communauté dite internationale, sur lesquelles Alassane Dramane Ouattara s’appuie pour tenter d’opérer un coup de force, il ne faut pas occulter la puissance de l’argent. A la mort du père de la Nation ivoirienne, Alassane Ouattara, en tant que président du comité interministériel et par la suite Premier ministre, a bradé tous les biens de l’Etat. Sa fortune est née de la privatisation sauvage des sociétés d’Etat, des secteurs clés de notre économie aux multinationales, de la vente de biens immobiliers et du matériel lourd. C’est avec cette manne financière qu’il va financer la rébellion en 2002. Koné Zacharia l’a avoué pendant un meeting à Bouaké. Il a dit ce jour-là devant leurs partisans, que Ouattara leur envoyait 25 millions de Fcfa par mois pour les entretenir lorsqu’ils étaient en formation au Burkina Faso. Cet appui financier d’Alassane à la rébellion s’est toujours poursuivi. Malheureusement, tous ces milliards n’ont pas pu et ne pourront pas déstabiliser le régime du Président Laurent Gbagbo. Le mentor du Rdr a cru pouvoir acheter la conscience des Ivoiriens pour arriver au pouvoir. Parce qu’économiste, il s’est toujours vanté d’avoir de très bonnes relations avec les Institutions de Bretton Woods. De ce fait, les appuis financiers du Fmi, de la Banque mondiale, de l’Union européenne, ne lui feraient pas défaut s’il était au pouvoir. Durant toute la campagne électorale du premier au second tour, il a mis l’argent au- devant. Des promesses de milliards ont été faites dans toutes les régions qu’il a visitées. Il n’a rien proposé de concret aux Ivoiriens. Car son projet de société et son programme de gouvernement sont la photocopie pâle de ceux du Président Laurent Gbagbo. La violence, la communauté dite internationale et l’argent, sont les seuls et vrais moyens de Ouattara pour accéder au pouvoir en Côte d’Ivoire. Car, la politique, le métier de politicien, sont les pires ennemis de cet apatride.

Fabrice Tété
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