L’ambassadeur de la paix Kima Emile sort de sa réserve et dénonce la démarche employée par la Cedeao dans le dossier ivoirien.
Quelle lecture faites-vous de la crise socio-politique consécutive au scrutin présidentiel du 28 novembre ?
Kima Emile : Ce qui se passe est triste. N’ayons pas peur des mots. Ce n’est pas France ou les Etats-unis qui vont régler nos problèmes. Nous-mêmes, Africains, pouvons régler nos problèmes. Je pense que chaque pays africain a ses institutions et ses lois. Dès l’instant où vous ne respectez pas tout ça, vous êtes hors-la-loi. Je pense que dans le dossier ivoirien, la Cedeao n’est pas solidaire. Et c’est bien dommage. Je le dis haut et fort. Je pense que la Cedeao doit former une famille. Quand dans une famille, un membre est malade, on va lui rendre visite pour lui demander ce qui s’est passé pour qu’il arrive à tomber malade. Ensemble, on essaie de déterminer comment faire pour obtenir la guérison du malade. Je pense que la Cedeao n’a pas observé cette démarche. Dès les premières heures, elle aurait dû se rendre sur place et chercher à comprendre le problème. Je dis qu’il n’est pas normal que la Cedeao n’ait
pas agi ainsi. N’oublions pas qu’il existe sur le territoire ivoirien des millions de ressortissants de pays de la sous-région : burkinabè, guinéen, malien…sénégalais. Il n’y a pas autant d’Ivoiriens au Burkina, au Mali ou au Sénégal. Je demande à la Cedeao de se ressaisir très rapidement. Qu’elle tende la main aux frères ivoiriens de sorte que nous trouvions une solution.
Quel type de solution vous préconisez ?
K. E. : La solution, on peut la trouver. J’ai écouté, hier (avant-hier, ndlr), le président Laurent Gbagbo qui disait : asseyons-nous et discutons ! Il n’y a pas de raison que nous ne suivions pas celui qui œuvre pour la paix à travers la discussion. C’est ici encore que j’appelle la Cedeao à se ressaisir. Je demande à la France ainsi qu’aux Etats-Unis de se raviser. La Côte d’Ivoire est un Etat de droit où on trouve des intellectuels et des gens réfléchis. On retrouve en Côte d’Ivoire les mêmes institutions qu’on a en France. Ce sont les mêmes intelligences. Le droit ne se dit pas de plusieurs façons. A ce stade, je lance un appel à Blaise Compaoré, président du Faso, facilitateur dans le règlement de la crise ivoirienne. Il a beaucoup fait pour la sortie de crise en Côte d’Ivoire. Je pense que dès les premières heures, lui également, aurait pu réagir. Réagir comment ? La veille des élections, il se
trouvait en Côte d’Ivoire. Il peut toujours appeler son frère Laurent Gbagbo ou encore venir sur place, entendre les uns et les autres. Mais c’est un silence que nous trouvons troublant. Si nous ne pouvons pas aider la Côte d’Ivoire, je ne sais pas qui le fera à notre place. Ce ne sont pas ni les Etats-Unis, ni la France encore moins la Russie. Je demande- en tant que membre de la société civile- à nouveau, à la Cedeao de redescendre sur terre. Je crois que ce pays a assez souffert pour que l’on fasse des réunions sans chercher préalablement à savoir ce qui se passe. Cela est gênant.
Vous en voulez à la Cedeao. N’est-ce pas qu’elle est allée dans le sens des autres membres de la Communauté internationale : la France, les Etats-Unis…
K. E. : Je ne sais pas si la Cedeao travaille sous les ordres de la France ou bien des Etats-Unis. Non, je ne crois pas. La Cedeao est une réunion d’Etats, de pays. J’estime qu’il s’agit d’une organisation souveraine. La France peut adopter une certaine position. Et la Cedeao peut adopter une position contraire. Il s’agit de la famille Cedeao. Elle est indivisible. Qu’elle vienne en Côte d’Ivoire toucher la réalité. Il ne faudrait pas juger ce pays de loin… Je ne suis pas d’accord avec la Cedeao. Ne restons pas dans les préjugés. J’en appelle au sens de la mesure de tous.
Le président de l’Assemblée nationale Koulibaly Mamadou paraît favorable à un gouvernement d’union. Que dites-vous ?
K. E. : Si cela peut ramener la paix, pourquoi pas. Je suis pour tout ce qui peut contribuer à ramener la paix.
Propos recueillis par Kisselminan COULIBALY
Quelle lecture faites-vous de la crise socio-politique consécutive au scrutin présidentiel du 28 novembre ?
Kima Emile : Ce qui se passe est triste. N’ayons pas peur des mots. Ce n’est pas France ou les Etats-unis qui vont régler nos problèmes. Nous-mêmes, Africains, pouvons régler nos problèmes. Je pense que chaque pays africain a ses institutions et ses lois. Dès l’instant où vous ne respectez pas tout ça, vous êtes hors-la-loi. Je pense que dans le dossier ivoirien, la Cedeao n’est pas solidaire. Et c’est bien dommage. Je le dis haut et fort. Je pense que la Cedeao doit former une famille. Quand dans une famille, un membre est malade, on va lui rendre visite pour lui demander ce qui s’est passé pour qu’il arrive à tomber malade. Ensemble, on essaie de déterminer comment faire pour obtenir la guérison du malade. Je pense que la Cedeao n’a pas observé cette démarche. Dès les premières heures, elle aurait dû se rendre sur place et chercher à comprendre le problème. Je dis qu’il n’est pas normal que la Cedeao n’ait
pas agi ainsi. N’oublions pas qu’il existe sur le territoire ivoirien des millions de ressortissants de pays de la sous-région : burkinabè, guinéen, malien…sénégalais. Il n’y a pas autant d’Ivoiriens au Burkina, au Mali ou au Sénégal. Je demande à la Cedeao de se ressaisir très rapidement. Qu’elle tende la main aux frères ivoiriens de sorte que nous trouvions une solution.
Quel type de solution vous préconisez ?
K. E. : La solution, on peut la trouver. J’ai écouté, hier (avant-hier, ndlr), le président Laurent Gbagbo qui disait : asseyons-nous et discutons ! Il n’y a pas de raison que nous ne suivions pas celui qui œuvre pour la paix à travers la discussion. C’est ici encore que j’appelle la Cedeao à se ressaisir. Je demande à la France ainsi qu’aux Etats-Unis de se raviser. La Côte d’Ivoire est un Etat de droit où on trouve des intellectuels et des gens réfléchis. On retrouve en Côte d’Ivoire les mêmes institutions qu’on a en France. Ce sont les mêmes intelligences. Le droit ne se dit pas de plusieurs façons. A ce stade, je lance un appel à Blaise Compaoré, président du Faso, facilitateur dans le règlement de la crise ivoirienne. Il a beaucoup fait pour la sortie de crise en Côte d’Ivoire. Je pense que dès les premières heures, lui également, aurait pu réagir. Réagir comment ? La veille des élections, il se
trouvait en Côte d’Ivoire. Il peut toujours appeler son frère Laurent Gbagbo ou encore venir sur place, entendre les uns et les autres. Mais c’est un silence que nous trouvons troublant. Si nous ne pouvons pas aider la Côte d’Ivoire, je ne sais pas qui le fera à notre place. Ce ne sont pas ni les Etats-Unis, ni la France encore moins la Russie. Je demande- en tant que membre de la société civile- à nouveau, à la Cedeao de redescendre sur terre. Je crois que ce pays a assez souffert pour que l’on fasse des réunions sans chercher préalablement à savoir ce qui se passe. Cela est gênant.
Vous en voulez à la Cedeao. N’est-ce pas qu’elle est allée dans le sens des autres membres de la Communauté internationale : la France, les Etats-Unis…
K. E. : Je ne sais pas si la Cedeao travaille sous les ordres de la France ou bien des Etats-Unis. Non, je ne crois pas. La Cedeao est une réunion d’Etats, de pays. J’estime qu’il s’agit d’une organisation souveraine. La France peut adopter une certaine position. Et la Cedeao peut adopter une position contraire. Il s’agit de la famille Cedeao. Elle est indivisible. Qu’elle vienne en Côte d’Ivoire toucher la réalité. Il ne faudrait pas juger ce pays de loin… Je ne suis pas d’accord avec la Cedeao. Ne restons pas dans les préjugés. J’en appelle au sens de la mesure de tous.
Le président de l’Assemblée nationale Koulibaly Mamadou paraît favorable à un gouvernement d’union. Que dites-vous ?
K. E. : Si cela peut ramener la paix, pourquoi pas. Je suis pour tout ce qui peut contribuer à ramener la paix.
Propos recueillis par Kisselminan COULIBALY