Dans quel état se trouve l'école ivoirienne de nos jours? Notamment dans cette situation de ni paix ni guerre où chaque heure qui passe nous rappelle les dures épreuves vécues par la nation tout entière ? La situation sociopolitique est de plus en plus dégradante et la situation de l'école n'est pas reluisante. Dans quel état d'esprit les élèves vont-ils à l'école, quelle est la situation de l'école de nos jours?
Appel à la reprise du chemin de l'école
Consciente de la situation peu reluisante, Mme le ministre de l'Education nationale, nommée dans le gouvernement de Gbagbo, Jacqueline Oble, a, dans un communiqué lu sur les antennes de la télévision nationale, invité l'ensemble de la communauté éducative à la reprise du travail. Ce communiqué ponctué par un autre appel, celui de la Fesci invitant les élèves et étudiants à reprendre le chemin de l'école, a-t-il été entendu?
Parents et élèves dans la psychose
Sur le terrain, c'est tout autre chose. Les grandes écoles n'ont pas toutes repris depuis la rentrée scolaire, situation électorale oblige. La rentrée est prévue pour certains établissements dans la première semaine de janvier 2011. Kouakou Désirée que nous avons aperçue à l'entrée d'une grande école dans la commune de Cocody nous indique: "Je suis venue me renseigner sur la reprise des cours. La rentrée a été reportée au 15 janvier, nous a dit un responsable de l'établissement". Au niveau de l'université, les nouveaux bacheliers attendent toujours. L'inscription électronique (la préinscription en ligne) a débuté depuis ce lundi, a-t-on appris de source universitaire. Quant aux anciens étudiants, certains font cours, d'autres non. Les cours sont programmés et quand les étudiants se pointent, il n'y a rien. Au niveau du primaire et du secondaire, les cours vont au ralenti dans une atmosphère de psychose, due à la situation actuelle, marquée par le couvre-feu, et les rumeurs les plus folles de début d'un affrontement entre les forces armées. Koné Carine, élève en classe de 3ème, nous explique : "Vraiment, la situation n'est pas faite pour nous arranger. On a peur que la situation se dégrade pendant que nous sommes en classe. Souvent, on reçoit des appels qui nous disent qu'on tire dans tel ou tel endroit. Donc vraiment, c'est avec la peur qu'on va à l'école". Tano Koffi est, quant à lui, parent d'élève. De l'analyse qu'il a faite de la situation, il affirme: "Cette situation ne peut garantir de bons résultats scolaires. Nous-mêmes, parents d'élèves, sommes troublés, à plus forte raison nos enfants qui vont à l'école. Dans des conditions pareilles, que peuvent-ils apprendre ? Il vaut mieux rester à la maison et attendre que tout aille pour le mieux. Nous vivons dans une psychose indescriptible", nous a-t-il indiqué.
Quelle solution pour les trois premiers mois de l'année scolaire?
Dans une pareille situation, quelle évaluation pour le premier trimestre de l'année scolaire ? Certains syndicalistes proposent que l'année soit divisée en deux semestres. Le premier partirait de la rentrée, de septembre jusqu'en février, tout en tenant compte des arrêts dus à la situation, notamment les élections. Certains envisagent la suppression pure et simple du 1er trimestre. Mais dans un cas pareil, il sera difficile de valider l'année scolaire qui comporte neuf mois. C'est dans cette situation d'incertitude que se trouve l'école ivoirienne dans son ensemble. Il ne faut pas s'attendre à des résultats moins catastrophiques en fin d'année.
Jean Prisca
Appel à la reprise du chemin de l'école
Consciente de la situation peu reluisante, Mme le ministre de l'Education nationale, nommée dans le gouvernement de Gbagbo, Jacqueline Oble, a, dans un communiqué lu sur les antennes de la télévision nationale, invité l'ensemble de la communauté éducative à la reprise du travail. Ce communiqué ponctué par un autre appel, celui de la Fesci invitant les élèves et étudiants à reprendre le chemin de l'école, a-t-il été entendu?
Parents et élèves dans la psychose
Sur le terrain, c'est tout autre chose. Les grandes écoles n'ont pas toutes repris depuis la rentrée scolaire, situation électorale oblige. La rentrée est prévue pour certains établissements dans la première semaine de janvier 2011. Kouakou Désirée que nous avons aperçue à l'entrée d'une grande école dans la commune de Cocody nous indique: "Je suis venue me renseigner sur la reprise des cours. La rentrée a été reportée au 15 janvier, nous a dit un responsable de l'établissement". Au niveau de l'université, les nouveaux bacheliers attendent toujours. L'inscription électronique (la préinscription en ligne) a débuté depuis ce lundi, a-t-on appris de source universitaire. Quant aux anciens étudiants, certains font cours, d'autres non. Les cours sont programmés et quand les étudiants se pointent, il n'y a rien. Au niveau du primaire et du secondaire, les cours vont au ralenti dans une atmosphère de psychose, due à la situation actuelle, marquée par le couvre-feu, et les rumeurs les plus folles de début d'un affrontement entre les forces armées. Koné Carine, élève en classe de 3ème, nous explique : "Vraiment, la situation n'est pas faite pour nous arranger. On a peur que la situation se dégrade pendant que nous sommes en classe. Souvent, on reçoit des appels qui nous disent qu'on tire dans tel ou tel endroit. Donc vraiment, c'est avec la peur qu'on va à l'école". Tano Koffi est, quant à lui, parent d'élève. De l'analyse qu'il a faite de la situation, il affirme: "Cette situation ne peut garantir de bons résultats scolaires. Nous-mêmes, parents d'élèves, sommes troublés, à plus forte raison nos enfants qui vont à l'école. Dans des conditions pareilles, que peuvent-ils apprendre ? Il vaut mieux rester à la maison et attendre que tout aille pour le mieux. Nous vivons dans une psychose indescriptible", nous a-t-il indiqué.
Quelle solution pour les trois premiers mois de l'année scolaire?
Dans une pareille situation, quelle évaluation pour le premier trimestre de l'année scolaire ? Certains syndicalistes proposent que l'année soit divisée en deux semestres. Le premier partirait de la rentrée, de septembre jusqu'en février, tout en tenant compte des arrêts dus à la situation, notamment les élections. Certains envisagent la suppression pure et simple du 1er trimestre. Mais dans un cas pareil, il sera difficile de valider l'année scolaire qui comporte neuf mois. C'est dans cette situation d'incertitude que se trouve l'école ivoirienne dans son ensemble. Il ne faut pas s'attendre à des résultats moins catastrophiques en fin d'année.
Jean Prisca