La grogne continue de monter dans la Grande muette. Aujourd’hui, il existe une véritable cassure entre le commandement et la troupe. L’armée est plus que jamais divisée. Les soldats de plus en plus, expriment leur mécontentement. Ils ne sont pas du tout contents des officiers généraux qui ont décidé de suivre, vaille que vaille, Laurent Gbagbo dans sa folie suicidaire. Les hommes de troupe, selon nos sources, estiment qu’il ne sert à rien de protéger un homme qui a été lâché par la majorité des Ivoiriens. Depuis l’attaque avortée de l’hôtel du Golf par les hommes du général Dogbo Blé Brunot, le malaise s’est pour de bon installé dans les casernes. Dans les effectifs des FANCI, de la gendarmerie et de la police, on se plaint de plus en plus des libertés que se donne le comandant de la Garde républicaine dans la chaîne de commandement. Laurent Gbagbo, actuellement, confie tout à celui qui apparaît désormais comme le chef véritable des FDS. Dogbo Blé Brunot ne répond en ce moment que du candidat de LMP. De gros moyens financiers sont mis à sa disposition pour entretenir la cohorte de mercenaires sur lesquels compte le mari de Simone pour se maintenir au pouvoir. Les Forces de défense et de sécurité à qui Laurent Gbagbo doit encore individuellement 6 millions de FCFA, vivent difficilement cette situation. Pour eux, c’est la preuve que le patron de la refondation, non seulement, n’a plus le soutien du peuple, mais aussi n’est plus un interlocuteur crédible. Les militaires, gendarmes et policiers, dans leur grande majorité, même si actuellement, ils ne l’expriment pas haut, ont pris la résolution de ne s’opposer ni s’attaquer au peuple. Pour le moment, certains officiers et sous-officiers disent laisser faire le général Dogbo Blé et ses mercenaires. Mais ils menacent de réagir au cas où les mercenaires et les miliciens de Dogbo Blé s’en prenaient aux Ivoiriens qui ont décidé d’installer les institutions qu’ils se sont librement choisis. Aujourd’hui, avec l’atmosphère qui règne au sein des FDS, le temps est en faveur du camp de la légalité et de la légitimité. Car, par la faute de Laurent Gbagbo, l’ordre et la discipline ont foutu le camp. Quant à la chaîne de commandement, elle n’existe que de nom. Les heures qui suivent s’annoncent donc déterminantes.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly