Ce vendredi, ce sera presse morte. Aucun des Quotidiens de la presse privée ne sera dans les kiosques à journaux ce matin. Du moins, pour ce qui est de la presse libre. Celle proche du RHDP. Le Général de brigade Dogbo Blé Brunot, patron de la Garde républicaine et Commandant militaire du Palais, en a décidé ainsi. Dans la nuit d’hier, l’officier militant du FPI, a envoyé certains de ses éléments faire le tour des imprimeries pour y menacer les travailleurs. L’imprimerie Olympe s’est vue intimer l’ordre de ne pas tirer la parution des journaux qui ne chantent pas la gloire du Roi Gbagbo, autoproclamé Président élu de la République de Côte d’Ivoire. Puis, ils se sont rendus à Sud actions médias, une autre imprimerie de la place, pour y prononcer la même sentence. Dans leur main, la kalachnikov toute menaçante, mais aussi une liste de journaux que le patron de la GR ne veut plus voir paraître. Sur cette liste noire figurent les quotidiens : Le Patriote, Le Nouveau Réveil, L’expression, Le Mandat, Nord Sud Quotidien, Le Jour Plus et l’Intelligent d’Abidjan. Bien avant les imprimeries, les hommes de Dogbo Blé se sont rendus, toujours nuitamment, chez l’unique distributeur qu’est EDIPRESSE. Le message était le même : « si vous vous entêtés à tirer et à distribuer ces journaux, vous en assumerez les conséquences. Ce sont des journaux rebelles. La guerre est déclarée. Les lignes de front sont ouvertes et le pays est coupé. Nous ne voulons plus de journaux rebelles dans la zone gouvernementale ». Sentencieux, les hommes en armes ont menacé d’incendier à l’imprimerie les journaux déjà livrés. Bien évidemment, ils sont restés contemplatifs devant les journaux de couleurs bleus qui dénonçaient « la chienlit à Abidjan. » « Quelle est le fondement juridique d’une telle action ?, a-t-on demandé aux militaires » ? Il n’y en a pas, bien évidemment. Selon nos sources, des responsables du Conseil nationale de la presse, réveillés de leur sommeil par les appels incessants de la société de distribution, auraient marqué leur indignation devant une telle mesure illégale et arbitraire. Même l’Etat-major des armées encore en poste n’a pas été avisé. Toutefois, la pullule amère doit être avalée, du moins pour cette journée de vendredi.
Ainsi vit la démocratie sous la refondation. A sens unique. Le bâillonnement de la liberté de la presse a toujours fait partie des plans secrets de Gbagbo pour réussir son passage en force contre le peuple ivoirien. Ce que l’ancien chef de l’Etat et sa soldatesque oublient, c’est que comme le vent qui est insaisissable, la vérité ne peut pas être étouffée. Jamais. Tôt ou tard, la communauté internationale saura pourquoi le général Dogbo Blé Brunot, s’agite tant pour ne pas que Laurent Gbagbo quitte le Pouvoir. Tôt ou tard, avec ou sans la presse de l’opposition, sera su le rôle qu’il a eu à jouer dans les secondes qui ont précédé le dernier souffle du Général Guei Robert. Tôt ou tard, les enquêtes révéleront l’identité de l’officier qui a tiré, à bout portant, dans la tête de l’ancien chef de l’Etat.
Charles Sanga
Ainsi vit la démocratie sous la refondation. A sens unique. Le bâillonnement de la liberté de la presse a toujours fait partie des plans secrets de Gbagbo pour réussir son passage en force contre le peuple ivoirien. Ce que l’ancien chef de l’Etat et sa soldatesque oublient, c’est que comme le vent qui est insaisissable, la vérité ne peut pas être étouffée. Jamais. Tôt ou tard, la communauté internationale saura pourquoi le général Dogbo Blé Brunot, s’agite tant pour ne pas que Laurent Gbagbo quitte le Pouvoir. Tôt ou tard, avec ou sans la presse de l’opposition, sera su le rôle qu’il a eu à jouer dans les secondes qui ont précédé le dernier souffle du Général Guei Robert. Tôt ou tard, les enquêtes révéleront l’identité de l’officier qui a tiré, à bout portant, dans la tête de l’ancien chef de l’Etat.
Charles Sanga