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Politique Publié le vendredi 17 décembre 2010 | AFP

Sarkozy appelle Gbagbo à partir avant la fin de la semaine

© AFP
Nicolas Sarkozy
Le président proclamé ivoirien Laurent Gbagbo doit partir "avant la fin de la semaine" sinon il figurera sur la liste des personnes visées par des sanctions de l`Union européenne, a déclaré vendredi le président français Nicolas Sarkozy à Bruxelles.

"Laurent Gbagbo et son épouse ont leur destin entre leurs mains. Si avant la fin de la semaine Laurent Gbagbo n`a pas quitté le poste qu`il occupe en
violation de la volonté du peuple ivoirien, ils seront nommément sur la liste
des sanctions", a déclaré M. Sarkozy à l`issue d`un sommet européen.

"Ce qui se passe en Côte d`Ivoire est parfaitement inadmissible (...), des
élections ont eu lieu, sous le contrôle des Nations unies, elles ont été
validées par les Nations unies. Mieux, la totalité des Etats africains ont
reconnu l`élection d`Alassane Ouattara", a-t-il poursuivi.

"En violation de la volonté du peuple ivoirien, qui avait déjà été privé
d`élection pendant dix ans, M. Gbagbo se maintient au pouvoir, ses partisans
tirent, il y a eu des morts dans les rues d`Abidjan hier, c`est un scandale",
a martelé le président français.

"C`est à lui (Laurent Gbagbo) de choisir quelle est l`image qu`il veut laisser dans l`histoire. S`il veut laisser l`image d`un homme de paix, il est encore temps mais le temps presse et il doit partir", a-t-il insisté.

"Ou est-ce qu`il veut laisser l`image de quelqu`un qui a tiré sur des civils parfaitement innocents ? Et, dans ce cas-là, il y a des juridictions internationales et une cour pénale (internationale). Le procureur (de la CPI)
a lui-même indiqué qu`il regardait de très près la situation et que ceux qui
avaient fait tirer auraient à en rendre compte", a poursuivi M. Sarkozy.

"Il n`y a pas d`autre possibilité pour M. Gbagbo que de quitter à bref délai un pouvoir qu`il usurpe", a-t-il estimé, indiquant que sa position était partagée par l`Union européenne, le Conseil de sécurité des Nations unies et les Etats-Unis.

Selon des sources diplomatiques à Bruxelles, l`UE prépare une liste de 18
ou 19 noms, essentiellement des proches de Laurent Gbagbo, qui seront l`objet
de sanctions comme un gel d`avoirs et des restrictions de visas. Le placement
ou non du dirigeant ivoirien lui-même sur la liste fait encore débat jeudi,
selon des diplomates européens.

La liste devrait être décidée lundi prochain par les représentants permanents des 27 gouvernements européens, selon ces diplomates.

Interrogé sur la situation des ressortissants français en Côte d`Ivoire, le
chef de l`Etat français a répondu "nous veillons à leur sécurité", sans donner
plus de détail. "Le souci, c`est que les Ivoiriens aient le droit d`avoir le
président qu`il ont élu, c`est cela qui compte et c`est cela que nous essayons
de faire mettre en oeuvre", a-t-il conclu.

Les violences survenues jeudi à Abidjan pour le contrôle de la télévision d`Etat ivoirienne ont fait de 9 à une trentaine de morts, selon les bilans, et
au moins 80 blessés.
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