C’est une grande première. L’élection du candidat du RHDP, Alassane Ouattara à la magistrature suprême du pays à l’occasion du second tour de la présidentielle qui s’est tenue le 28 novembre dernier, a été saluée à travers le monde entier. A l’unanimité, toutes les organisations ont salué la victoire d’ADO. L’Union européenne (UE), l’Union africaine (UA), l’Organisation des Nations Unies ONU), la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), n’ont pas fait de mystères pour reconnaître que le nouveau président de la République de Côte d’Ivoire n’est autre que Alassane Ouattara. Comme si elles se sont passé le message, toutes ces organisations internationales ont salué à sa juste valeur, la brillante élection du candidat du RHDP. De leurs côtés, les grandes puissances économiques et militaires mondiales ont donné de la voix. Les USA, la France, l’Allemagne, la Grande Bretagne, ont adressé des messages de félicitation au nouveau numéro un ivoirien. Même les alliés de Gbagbo au Conseil de Sécurité de l’ONU, c’est-à-dire, la Chine et la Russie lui ont tourné dos. Ces deux pays qui ont usé de leur droit de veto au Conseil de Sécurité ont finalement tourné casaque. Ils se sont alignés sur l’avis des autres membres. En un mot comme en mille, jamais une élection d’un candidat à la tête d’un Etat n’a été autant saluée et soutenue. Et pour joindre l’acte à la parole, les organisations et les chefs de l ‘Etat ont annoncé des mesures, notamment le gel des avoirs de Gbagbo et son clan accompagné d’interdiction de sorite du territoire ivoirien. Par la voix de Johnny Carlson son Secrétaire d’Etat Adjoint aux Affaires africaines, les USA ont été très clairs sur la question: «Si Monsieur Gbagbo ne se retire pas, les Etats-Unis songent à prendre des mesures supplémentaires contre lui. Sa famille, son épouse, ses enfants, son entourage immédiat et toutes les personnes qui l’aident à se maintenir au pouvoir de façon illégale. Nous réfléchissons à l’instauration d’interdictions de voyager, à sa famille et ses proches, à l’imposition de sanctions économiques contre lui et son entourage. L’ère où l’on pouvait voler les élections en Afrique est révolue. Cela devrait être un exemple de toute l’Afrique entière et cela ne sera plus toléré.» En outre, la Résolution 1572 de l’ONU dispose que «tous les États doivent prendre les mesures nécessaires pour empêcher l'entrée ou le passage en transit sur leur territoire des personnes que le Comité a identifiées comme devant figurer sur la liste des personnes visées par une interdiction de voyager et par le gel des avoirs». Seulement voilà, en dépit de cette pluie de condamnations et de sanctions, Laurent Gbagbo est impassible. On aurait dit toutes ces menaces lui glissent sur le dos, pour emprunter l’expression au langage populaire ivoirien. Le candidat battu qu’il est, ne veut pas entendre parler de qui que ce soit. Il refuse de quitter le pouvoir comme l’exige tout le monde. Et c’est l’hebdomadaire panafricain ‘’Jeune Afrique’’ qui traduit l’état d’esprit de l’ancien chef de l ‘Etat. «Pour qu’il ait le pouvoir, Ouattara devra passer sur mon corps.» Tels sont les propos de Gbagbo rapportés par le journal dans son édition de la semaine dernière. Alors question : maintenant que l’on sait que Gbagbo n’est pas prêt à céder son fauteuil au vainqueur, on fait quoi?
Yves-M. Abiet
Yves-M. Abiet