Nous pas bouger. C’est la réponse donnée par les Nations Unies à l’injonction faite par le président Laurent Gbagbo aux casques bleus de quitter la Côte d’Ivoire. Lundi dernier, l’Onu a en effet décidé du maintien des forces impartiales de la Licorne et de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (Onuci) et même prolongé leur mandat de six mois. Six mois qui s’annoncent périlleux pour les casques bleus, désormais indésirables sur le territoire ivoirien depuis que le gouvernement Laurent Gbagbo a exigé leur départ. En les maintenant en Côte d’Ivoire contre le gré de Laurent Gbagbo, l’Onu a clairement choisi d’engager le bras de fer avec l’homme fort d’Abidjan. Exposant ainsi les casques bleus à des actes d’hostilité, qui risquent de rendre pénibles les prochains jours qu’ils auront à passer en Côte d’Ivoire. Dure, dure sera désormais la mission des forces de l’Onuci et de la Licorne. Comment poursuivre, dans ce contexte aussi hostile, leurs patrouilles à travers les rues d’Abidjan et de l’intérieur et les activités quotidiennes entrant dans le cadre de leur mission? Comment faire l’économie d’une confrontation en cas d’entrave à la circulation des éléments de l’Onuci ou de la Licorne ?
D’ailleurs, à l’Onu, l’on est bien conscient du péril. « La situation est à la fois très délicate, dangereuse… », a admis le chef des opérations de maintien de la paix de l’Onu, Alain Le Roy. Et il ne croit pas si bien dire. Le séjour des soldats onusiens sur le sol ivoirien est d’autant plus dangereux pour eux qu’ils sont considérés désormais comme des « forces ennemies », selon le ministre de l’Intérieur, Emile Guiriéoulou. Si la mission « choisit d’avoir des interlocuteurs autres que les autorités légales du pays, elle se met dans la rébellion et elle sera traitée comme telle », a-t-il prévenu. Dans ces conditions, comment l’Onuci et la Licorne peuvent-elles poursuivre leurs activités habituelles sans risquer d’être prises à partie ? En cas d’éventuels accrochages au cours de leurs patrouilles, les casques bleus pourraient essuyer la colère des jeunes patriotes, appelés par leur leader Charles Blé Goudé, « à se tenir prêts pour le combat ». Même si pour le porte-parole de l’Onuci, Hamadoun Touré, la mission ne s’inscrit pas dans une logique de confrontation avec les Ivoiriens. « Si on nous attaque, nous répliquerons », ajoute-il toutefois. Rappelant la réaction de la sentinelle de l’Onuci lors de l’attaque de leur Qg dans la nuit du vendredi à samedi dernier. Dans un contexte où il suffit d’une buchette d’allumette pour mettre le feu aux poudres, les casques blues devront désormais marcher sur des œufs. Tout comme du reste le locataire du Boulevard Angoulvant du Plateau. Laurent Gbagbo joue gros en effet dans cette guerre des nerfs qu’il a engagée avec l’Onu. Le maintien de l’Onuci et de la Licorne apparaît comme un défi de trop à son autorité, qu’il pourrait ne pas tolérer. « Quoi que ça nous coûte, nous ne céderons pas », a averti son ministre de l’Intérieur. Mais Gbagbo va-t-il se donner les moyens de pousser dehors ces désormais indésirables soldats onusiens ? Jusqu’où ira-t-il ? En cas de clash avec les casques bleus, il court pourtant le risque d’effaroucher un peu plus une communauté internationale qui pourrait décider de passer à la vitesse supérieure. C’est d’ailleurs conscient de ce péril que l’on redouble de vigilance dans le camp de Gbagbo pour faire échec à tout projet pouvant servir de prétexte aux Nations Unies pour lancer une offensive contre les forces de sécurité ivoiriennes. C’est ainsi qu’il faut comprendre le communiqué pondu par le chef d’état-major des Armées, Philippe Mangou lundi dernier, dans lequel il dénonçait un complot visant à dresser les Etats-Unis et la France contre l’armée ivoirienne.
Assane NIADA
D’ailleurs, à l’Onu, l’on est bien conscient du péril. « La situation est à la fois très délicate, dangereuse… », a admis le chef des opérations de maintien de la paix de l’Onu, Alain Le Roy. Et il ne croit pas si bien dire. Le séjour des soldats onusiens sur le sol ivoirien est d’autant plus dangereux pour eux qu’ils sont considérés désormais comme des « forces ennemies », selon le ministre de l’Intérieur, Emile Guiriéoulou. Si la mission « choisit d’avoir des interlocuteurs autres que les autorités légales du pays, elle se met dans la rébellion et elle sera traitée comme telle », a-t-il prévenu. Dans ces conditions, comment l’Onuci et la Licorne peuvent-elles poursuivre leurs activités habituelles sans risquer d’être prises à partie ? En cas d’éventuels accrochages au cours de leurs patrouilles, les casques bleus pourraient essuyer la colère des jeunes patriotes, appelés par leur leader Charles Blé Goudé, « à se tenir prêts pour le combat ». Même si pour le porte-parole de l’Onuci, Hamadoun Touré, la mission ne s’inscrit pas dans une logique de confrontation avec les Ivoiriens. « Si on nous attaque, nous répliquerons », ajoute-il toutefois. Rappelant la réaction de la sentinelle de l’Onuci lors de l’attaque de leur Qg dans la nuit du vendredi à samedi dernier. Dans un contexte où il suffit d’une buchette d’allumette pour mettre le feu aux poudres, les casques blues devront désormais marcher sur des œufs. Tout comme du reste le locataire du Boulevard Angoulvant du Plateau. Laurent Gbagbo joue gros en effet dans cette guerre des nerfs qu’il a engagée avec l’Onu. Le maintien de l’Onuci et de la Licorne apparaît comme un défi de trop à son autorité, qu’il pourrait ne pas tolérer. « Quoi que ça nous coûte, nous ne céderons pas », a averti son ministre de l’Intérieur. Mais Gbagbo va-t-il se donner les moyens de pousser dehors ces désormais indésirables soldats onusiens ? Jusqu’où ira-t-il ? En cas de clash avec les casques bleus, il court pourtant le risque d’effaroucher un peu plus une communauté internationale qui pourrait décider de passer à la vitesse supérieure. C’est d’ailleurs conscient de ce péril que l’on redouble de vigilance dans le camp de Gbagbo pour faire échec à tout projet pouvant servir de prétexte aux Nations Unies pour lancer une offensive contre les forces de sécurité ivoiriennes. C’est ainsi qu’il faut comprendre le communiqué pondu par le chef d’état-major des Armées, Philippe Mangou lundi dernier, dans lequel il dénonçait un complot visant à dresser les Etats-Unis et la France contre l’armée ivoirienne.
Assane NIADA