Le temps est un autre nom de Dieu. Ce dicton est l’un des préférés de l’ex-chef d’Etat, Laurent Gbagbo. Il l’a même répété à l’occasion de son soi disant investiture, le samedi 4 décembre 2010. Une manière pour le putschiste institutionnel de dire qu’avec le temps, la vérité finira par éclater et que l’on saura de quel côté se trouve cette vérité. Eh bien, avec le temps, la vérité éclate, mais, malheureusement elle n’est pas du côté du clan Gbagbo. En effet, alors que la communauté internationale dans sa quasi-totalité avait condamné dès les premières heures la tentative de confiscation du pouvoir par Gbagbo, la Russie avait été l’un des rares puissances mondiales à avoir posé son droit de veto pour la prise de sanction par le conseil de sécurité de l’ONU. Cette prise de position du pays de Dimitri Melvedev avait été bruyamment saluée par Gbagbo et son clan. Pour eux, cela prouvait qu’une partie de la communauté internationale était avec eux et donc que la vérité était de leur côté. Mais leur joie n’aura été que de courte durée. Après avoir été bien briffé par la mission onusienne sur la réalité ivoirienne, Moscou va se ranger du côté de la vérité en votant les sanctions. Et si le président autoproclamé de la lagune Ebrié doutait encore d’avoir été lâché par l’ex-puissance soviétique, le vote de la dernière résolution de l’ONU lui a enlevé la dernière illusion. Alors qu’il avait réclamé le départ de l’organisation internationale de la Côte d’Ivoire, les 15 membres du conseil de sécurité, y compris la Russie, ont voté à l’unanimité le prolongement du mandant onusienne en terre ivoirienne. Cela, à la demande du président élu par les ivoiriens et reconnu par l’ensemble de la communauté internationale, Alassane Ouattara. Avec cette résolution, on peut donc le dire sans se tromper, les promesses de contrat d’armement n’auront pas suffi, la Russie déçue de Laurent Gbagbo a fini par le lâcher. A lui d’en tirer les leçons en se retirant, si bien sûr il lui reste encore un minimum de sagesse.
Dao Maïmouna
Dao Maïmouna