Un discours sans saveur, ni cohérence sémantique, à la limite du « réchauffé » et du « déjà entendu ». Le message du chef de l’Etat sortant, Laurent Gbagbo, mardi dernier, aux Ivoiriens, se révèle plutôt une adresse à ses partisans visiblement tourmentés par l’allure que prend sa tentative de confiscation du pouvoir d’Etat. Aussi, ce discours, à la va-vite, n’est pas à une incongruité près. Mais, pour qui connaît le leader de la Refondation, cela n’étonne ni n’émeut guère.
Tout le monde aura compris que, par ce discours, le chef de l’Etat sortant entendait engager le président légitime, Alassane Ouattara et son Gouvernement, dans du dilatoire. Sa stratégie consiste comme tout le monde l’a compris, de desserrer l’étau des sanctions et pressions tous azimuts de la Communauté internationale qui tend à l’asphyxier. Il veut alors se positionner comme un homme de compromis en proposant la mise en place d’un « comité d’évaluation sur la crise postélectorale ».
Première incongruité : ce comité, selon son propre vouloir, devra être composé d’organisme internationaux et de représentants de puissance en l’occurrence les Etats-Unis, la Russie et la Chine. Et pourtant, Gbagbo n’a de cesse de clamer et réclamer la souveraineté nationale de la Côte d’Ivoire. C’est donc vouloir à la fois une chose et son contraire. Une attitude d’autant plus incongrue que c’est le même Gbagbo qui accuse constamment la communauté « d’ingérence inacceptable dans les affaires intérieures de la Côte d’Ivoire ». On se demande ce que Gbagbo ferait des conclusions d’un tel comité si par extraordinaire il venait à voir le jour. Et pis, si celles-ci étaient selon ses propres termes « en contradiction avec des dispositions de la Constitution ». En outre, Gbagbo n’est pas à une autre incongruité près lorsqu’il fait appel, pour résoudre cette crise, à l’ONU, UE, UA, CEDEAO, des organisations qui ont accompagné et certifié toutes les étapes de l’élection présidentielle.
Vouloir une chose et son contraire
A travers le représentant spécial du Secrétaire général de l’organisation des Nations-Unis, la Communauté internationale dont fait partie toutes ces organisations sous-régionales, a certifié l’élection du 28 novembre 2010 qui donne gagnant Alassane Dramane Ouattara. Une autre contrevérité gravissime c’est que Gbagbo se fait passer pour la victime alors qu’il sait consciemment qu’il est le vrai bourreau du peuple ivoirien. Il se dit victime d’un vaste complot international. « On veut nous terroriser » dit-il, en faisant allusion aux pressions et sanctions de la Communauté internationale. Or, c’est bien la soldatesque à sa solde appuyée de mercenaires, qui a réprimé dans le sang, jeudi dernier, les manifestants aux mains nues du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix. Dans sa campagne de manipulation en vue de retourner l’opinion en sa faveur, Gbagbo se fait passer pour le gagnant de l’élection du 28 novembre dernier au détriment de Ouattara. Aussi, la litanie pour justifier ce hold-up électoral est-elle la même. « Le Conseil constitutionnel est une juridiction suprême dont l’arrêt est inattaquable ». L’incongruité est au summum quand le chef de l’Etat sortant considère que « le pouvoir ne peut pas servir de moyens pour faire souffrir le peuple ». C’est exactement ce qu’il fait en s’accrochant désespérément au pouvoir. Qui se sert du pouvoir pour faire souffrir le peuple de Côte d’Ivoire ? Qui a fait tuer les manifestants du RHDP en vue de sauvegarder son pouvoir ? Les tristes épisodes du charnier de Yopougon, des événements de mars 2004, de février 2010, sont la preuve tangible que l’ex-chef de l’Etat a toujours servir du pouvoir comme « moyen pour faire souffrir le peuple ».
En vérité, Laurent Gbagbo n’a certainement rien à dire à ses compatriotes qui l’ont mis au garage en préférant le Dr. Alassane Dramane Ouattara à lui. Depuis le déclenchement de cette crise postélectorale, il y a eu plus de 100 morts et des centaines de blessés Le bilan de cette folie meurtrière est très lourd, à telle enseigne que la Cour pénale internationale se dit prête à s’en saisir. Les jeunes patriotes à la solde de Gbagbo menacent les Casques bleus de l’ONUCI. « Toute atteinte ou agression de ces Casques bleus, les empêchant d’exercer librement leur mandat, tombe sous le coup de la juridiction de la CPI », a prévenu avec force le Procureur Luis Moreno Occampo. Un avertissement que Blé Goudé et ses affidés devront prendre au sérieux.
Ibrahima B. Kamagaté
Tout le monde aura compris que, par ce discours, le chef de l’Etat sortant entendait engager le président légitime, Alassane Ouattara et son Gouvernement, dans du dilatoire. Sa stratégie consiste comme tout le monde l’a compris, de desserrer l’étau des sanctions et pressions tous azimuts de la Communauté internationale qui tend à l’asphyxier. Il veut alors se positionner comme un homme de compromis en proposant la mise en place d’un « comité d’évaluation sur la crise postélectorale ».
Première incongruité : ce comité, selon son propre vouloir, devra être composé d’organisme internationaux et de représentants de puissance en l’occurrence les Etats-Unis, la Russie et la Chine. Et pourtant, Gbagbo n’a de cesse de clamer et réclamer la souveraineté nationale de la Côte d’Ivoire. C’est donc vouloir à la fois une chose et son contraire. Une attitude d’autant plus incongrue que c’est le même Gbagbo qui accuse constamment la communauté « d’ingérence inacceptable dans les affaires intérieures de la Côte d’Ivoire ». On se demande ce que Gbagbo ferait des conclusions d’un tel comité si par extraordinaire il venait à voir le jour. Et pis, si celles-ci étaient selon ses propres termes « en contradiction avec des dispositions de la Constitution ». En outre, Gbagbo n’est pas à une autre incongruité près lorsqu’il fait appel, pour résoudre cette crise, à l’ONU, UE, UA, CEDEAO, des organisations qui ont accompagné et certifié toutes les étapes de l’élection présidentielle.
Vouloir une chose et son contraire
A travers le représentant spécial du Secrétaire général de l’organisation des Nations-Unis, la Communauté internationale dont fait partie toutes ces organisations sous-régionales, a certifié l’élection du 28 novembre 2010 qui donne gagnant Alassane Dramane Ouattara. Une autre contrevérité gravissime c’est que Gbagbo se fait passer pour la victime alors qu’il sait consciemment qu’il est le vrai bourreau du peuple ivoirien. Il se dit victime d’un vaste complot international. « On veut nous terroriser » dit-il, en faisant allusion aux pressions et sanctions de la Communauté internationale. Or, c’est bien la soldatesque à sa solde appuyée de mercenaires, qui a réprimé dans le sang, jeudi dernier, les manifestants aux mains nues du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix. Dans sa campagne de manipulation en vue de retourner l’opinion en sa faveur, Gbagbo se fait passer pour le gagnant de l’élection du 28 novembre dernier au détriment de Ouattara. Aussi, la litanie pour justifier ce hold-up électoral est-elle la même. « Le Conseil constitutionnel est une juridiction suprême dont l’arrêt est inattaquable ». L’incongruité est au summum quand le chef de l’Etat sortant considère que « le pouvoir ne peut pas servir de moyens pour faire souffrir le peuple ». C’est exactement ce qu’il fait en s’accrochant désespérément au pouvoir. Qui se sert du pouvoir pour faire souffrir le peuple de Côte d’Ivoire ? Qui a fait tuer les manifestants du RHDP en vue de sauvegarder son pouvoir ? Les tristes épisodes du charnier de Yopougon, des événements de mars 2004, de février 2010, sont la preuve tangible que l’ex-chef de l’Etat a toujours servir du pouvoir comme « moyen pour faire souffrir le peuple ».
En vérité, Laurent Gbagbo n’a certainement rien à dire à ses compatriotes qui l’ont mis au garage en préférant le Dr. Alassane Dramane Ouattara à lui. Depuis le déclenchement de cette crise postélectorale, il y a eu plus de 100 morts et des centaines de blessés Le bilan de cette folie meurtrière est très lourd, à telle enseigne que la Cour pénale internationale se dit prête à s’en saisir. Les jeunes patriotes à la solde de Gbagbo menacent les Casques bleus de l’ONUCI. « Toute atteinte ou agression de ces Casques bleus, les empêchant d’exercer librement leur mandat, tombe sous le coup de la juridiction de la CPI », a prévenu avec force le Procureur Luis Moreno Occampo. Un avertissement que Blé Goudé et ses affidés devront prendre au sérieux.
Ibrahima B. Kamagaté