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Politique Publié le vendredi 24 décembre 2010 | Notre Voie

Comité d’évaluation sur la crise post-électorale L’histoire secrète d’une idée originale

© Notre Voie Par DR
Politique : Le Président Laurent Gbagbo livre son 1er discours.
Mardi 21 decembre 2010 - Laurent Gbagbo a livré son premier discours radio-télévisé et proposé un "comité d`évaluation" international sur la crise ivoirienne.
La naissance du Comité d’évaluation sur la crise post-électorale que propose Laurent Gbagbo pour régler la crise ivoirienne ressemble un peu à celle du Dialogue direct inter-ivoiriens. On se rappelle que c’est après la pluie des résolutions et autres condamnations intempestives de la communauté internationale qui a pris fait et cause pour la rébellion que le chef de l’Etat a proposé l’instauration d’un dialogue direct entre lui et la rébellion qui le combat. On se souvient aussi, comme si c’était hier, que c’est sur recommandation de ses alliés à l’international et sur conseil du médiateur d’alors, Thabo Mbeki, que cette lumineuse idée a vu le jour. Elle avait surpris plus d’un, les rebelles y compris, mais elle a fini par s’imposer et se faire un chemin. Le Comité d’évaluation sur la crise post-électorale qu’il a proposé mardi soir sur les antennes de la RTI est né de la même façon. Depuis la proclamation des résultats de la présidentielle qui le donnent vainqueur par les bons soins du Conseil constitutionnel, les condamnations ont repris à tomber sur la Côte d’Ivoire. Une fois de plus, la communauté internationale condamne fermement le fait que le droit ait été dit. Elle a choisi de se ranger du côté de la roublardise, de la fraude, de la violence électorale, des tueries et de la méconnaissance des lois du pays. D’ailleurs, pour montrer combien elle n’est pas intéressée par la promotion de la démocratie dont elle se dit le chantre, l’Union européenne qui fait partie de cette communauté internationale a interdit de séjour sur son territoire, le président du Conseil constitutionnel ivoirien pour avoir dit le droit et non leur droit. Comme a son habitude, Laurent Gbagbo a attendu que les tintamarres et les grelots cessent avant de prendre la parole pour être sûr d’être entendu. Seulement, pendant que des chefs d’Etat africains, européens, américain et autres criaient sur tous les toits sans savoir toujours de quoi ils parlaient, Laurent Gbagbo travaillait sur son projet. Il écoutait tout le monde. En tout cas, tous ceux qui voulaient l’écouter. Et Dieu seul sait combien ils sont nombreux. Ils sont Européens, Africains, Sud-Américains, Américains, Ivoiriens. Ils sont de toutes les couches socio-professionnelles. Artistes, hommes d’affaires, opérateurs économiques, hommes politiques, chefs d’Etat, société civile, hommes de Dieu, diplomates, journalistes, communicateurs politiques, barons du RHDP et sans aucun doute l’envoyé de l’Union africaine et le président de la Commission de l’UA. Selon une source diplomatique, de tous ces échanges, il est ressorti un point commun : faire quelque chose, dire un mot qui aille dans le sens de l’apaisement et de la réconciliation comme en 2007, pour la main tendue à la rébellion. Le chef de l’Etat qui s’était déjà inscrit dans cette dynamique en appelant “les personnalités du Golf” à s’asseoir pour discuter, n’y a trouvé aucune objection majeure. D’autant qu’il a toujours dit : “J’écoute beaucoup et tout le monde. Mais la décision, je la prends seul”. Il s’est donc retiré avec son shadow cabinet pour sortir ce concept nouveau auquel les Ivoiriens et le monde entier devront s’habituer dès maintenant : le Comité d’évaluation sur la crise-post-électorale. Une fois encore, cette proposition a surpris plus d’un et a, surtout, coupé l’herbe sous le pied de ses adversaires qui ne pensent qu’à la force des armes pour parvenir au pouvoir d’Etat. Très franchement, quelle personne sérieuse, soucieuse de faire la paix et du devenir de l’humanité peut passer outre une telle proposition pour se lancer à l’assaut des hommes, fusils, kalasch et autres bazoukas à l’épaule ? Il est vrai que ça va bouleverser les plans de ceux qui, parce qu’ils ne sont pas dans le vrai, font du bruit pour noyer la vérité. Mais ont-ils d’autres choix que de s’asseoir après avoir tonné, vociféré ? D’ailleurs, qui a cette capacité de passer des jours et des jours, sans repos, à faire du tapage ? La fatigue finit toujours par avoir raison de lui, mettant ainsi fin au tapage pour laisser venir la vérité au grand jour. Ils ne savaient pas ça !n Abdoulaye Villard Sanogo
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