Ce 14 décembre, après un tour des différents quartiers d’Abidjan pour un panel en notre compagnie, Kady Sidibé avait pris congé de ses collègues. Son au revoir, on l’aura compris au petit matin de ce 25 décembre, jour de Noël, n’était en réalité qu’un Adieu. En effet, rentrée chez elle après un jour de travail, notre collègue ne s’est plus présentée à son poste. La direction du journal et ses collaborateurs n’ont pas accordé de crédit à cette absence. En effet, depuis la crise née de l’élection présidentielle où chaque reportage est quasiment un saut dans l’incertitude, la présence de tous les journalistes, n’est pas exigée. On l’apprendra un peu plus tard, Kady était malade. Une maladie, qui pour ses collègues ne pouvait être que passagère comme les précédentes crises auxquelles elle nous a habitués ces dernières années. C’est pourquoi, malgré l’état de santé, de celle que nous appelions affectueusement « Pépita », nous avons gardé espoir. Et, malgré le coma dans lequel elle a sombré ce vendredi, pour tout le monde, un miracle était toujours possible et notre Kady, espérions-nous, pouvait nous revenir. Surtout que cette veille de Noël, des prières ont été dites pour le bonheur de tous ceux qui souffrent dans leur chair. Malheureusement, Dieu en a décidé autrement, en rappelant notre collègue à ses côtés. Par ce panel, Kady S, venait hélas, de signer son dernier reportage au Patriote, une équipe avec laquelle elle a eu une longue histoire. C’est très tôt, en 1992, que celle qui a été piquée par le virus de la communication, a intégré l’équipe an tant que photographe, du Patriote dans sa version hebdomadaire, alors qu’elle suivait des cours de photographie à l’Institut national des arts (INA) devenu par la suite INSAAC. Depuis, jusqu’à son dernier souffle, Kady Sidibé qui venait de finir un diplôme supérieur en communication audiovisuelle, était à tous les rendez-vous du Patriote. C’est aujourd’hui, lundi, que notre regrettée collègue, serra mise en terre. Kady nous quitte dans la fleur de l’âge, laissant derrière elle son unique fille, Pépita. Que la terre te soit légère, chère collègue.
Thiery Latt
Thiery Latt