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Économie Publié le mercredi 29 décembre 2010 | Nord-Sud

Protestation contre l’imposture de Gbagbo - Commerçants et transporteurs entrent en fanfare dans la danse

A l’appel des nouvelles autorités, les transporteurs et les commerçants ont fortement paralysé l’activité dans plusieurs communes d’Abidjan.


L’opération de désobéissance civile prend véritablement corps à Abidjan avec l’entrée dans la danse des organisations professionnelles de transports terrestres urbains et interurbains. Sur le terrain, notamment, le mouvement est largement suivi par non seulement les propriétaires et chauffeurs de gbaka, mais aussi par la majorité de la population. Et pourtant personne, visiblement, ne dirige les opérations sur le terrain. Aucun homme politique, encore moins des leaders syndicaux n’ont été aperçus à travers les rues de la capitale économique en train de piloter les opérations. Les populations qui souffrent de l’imposture de Laurent Gbagbo et de son groupe donnent l’impression de vouloir reprendre leur destin en main.

Le ras-le-bol

En effet, cet arrêt de travail organisé à travers les principales villes du pays est la manifestation d’un ras-le-bol généralisé vis-à-vis du régime qui tente de s’imposer par la force aux Ivoiriens qui l’ont rejeté à 54 % lors du scrutin du 28 novembre. Les différentes tentatives de manipuler l’opinion dans les médias à capitaux publics et même privés, ont aussi irrité la population notamment à Abobo. Sur le réseau des bus de la Société des transports abidjanais (Sotra), toutes les lignes étaient à l’arrêt. Les mercenaires libériens et les milices mis à contribution pour réprimer les manifestants ont tiré par endroits dans la bruyante commune. Les premiers signes de la grève se sont ressentis dès les premières heures de la journée. Des dizaines d’usagers attendent désespérément des véhicules pour être transportés. Fatigués d’attendre, certains ont préféré retourner chez eux quand d’autres ont choisi la marche à pied. Sur les trottoirs, de longues files étaient visibles sur l’autoroute du nord ainsi qu’à Abobo même. Ce scénario était le même pour la plupart des habitants de Williamsville. Les derniers véhicules, à bord desquels se trouvent des passagers, se précipitent pour déposer leurs clients et aller garer. Aux environs de 8 heures, aucun gbaka n’est plus visible dans la ville. Mais quelques conducteurs de taxis réfractaires vaquent à leurs occupations. Ce qui soulève le courroux de ceux qui veulent le respect scrupuleux de l’appel du gouvernement du président Ouattara. Certains ont été brutalement interpellés. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, des véhicules privés et clandestins ont tenté de transporter les passagers en rade. Ils ont été simplement stoppés et vidés de leurs occupants. D’autres ont même été pourchassés par les manifestants. Dans la soirée, la circulation restait difficile pour tous véhicules sur les principaux axes autoroutiers et sur certains réseaux secondaires. Les fonctionnaires récalcitrants ont énormément souffert du mouvement populaire. A l’intérieur du pays, beaucoup de perturbations sur le trafic routier ont été enregistrées à San Pedro, à Daloa, à Abengourou où la population a spontanément adhéré à l’initiative de salut public. Du côté des commerçants, la situation était également très compliquée, avec des milliers de magasins fermés prin­ci­palement à Adjamé. Cette situation n’est pas sans conséquences sur les petites et moyennes entreprises. Elles tournent au ralenti d’autant que le personnel éprouve des difficultés à se rendre au travail, surtout en zone portuaire. «Si ça devait continuer, on risque assez vite, d’ici la semaine prochaine, d’avoir un ralentissement ou des arrêts de production à droite et à gauche », observe Vincent Koffi, un docker. Dans certains secteurs, comme la restauration et l’hôtellerie, le commerce de bétail ou les loisirs, les opérateurs sont en pleurs. «Nous n’en pouvons plus. Il faut que M. Gbagbo libère notre pays. Qu’il arrête de faire subir les conséquences de son entêtement à accepter la démocratie », plaide un industriel, membre de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire. Ce matin encore, la situation ne risque pas de s’améliorer. Les transports terrestres, ainsi que l’ensemble de l’activité économique ayant une nouvelle fois décidé de remettre le couvert. En fait, Laurent Gbagbo n’a pas donné de suite favorable à la demande de retrait formulée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao).


Lanciné Bakayoko

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