Les escadrons de la mort ne démordent pas dans leur sinistre projet d’arracher des vies humaines une fois la nuit tombée. Dans la nuit du dimanche 02 au lundi 03 janvier dernier, ils ont été freinés dans leur élan par les riverains d’Abobo Pk 18. Selon les témoignages recueillis sur les lieux, c’est aux environs de 01 heures du matin, qu’un véhicule de type 4x4 banalisé a été aperçu dans les environs de l’ancien terminus du bus 76. Des jeunes qui y tenaient des barrages d’auto-défense ont pu constater une attitude suspecte chez les passagers de ce véhicule. « Il y avait des hommes encagoulés et en arme à bord. Ils parlaient un français ponctué d’accent anglais. Quand ils nous ont vus, ils ont commencé à tirer dans l’air. C’est ainsi que nous avons sifflet pour avertir tout le quartier de leur présence », a relaté l’un des témoins de la scène. Quand ils ont entendu les sifflets qui fusaient de toute part, ils ont pris le large. Non sans tirer des coups de feu dissuasifs. Selon la grande majorité des habitants de ce sous-quartier d’Abobo, Pk 18 est dans le collimateur des escadrons de la mort. « Depuis la marche du Rhdp visant à récupérer la télévision nationale, le quartier s’est vidé du 1/3 de sa population. Chaque fois, nous recevons des menaces et des descentes des hommes en armes », ont dénoncé nos interlocuteurs. Deux faits expliqueraient cet acharnement contre ce quartier. Il s’agit de son fort taux de militants de Rhdp. D’ailleurs, lors de la présidentielle du 28 novembre dernier, le candidat du Rhdp Alassane Ouattara a enregistré un bon score face à Laurent Gbagbo. Comme deuxième motif, la quasi-totalité des habitants parle de la mort d’un élément des Fds qui a été calciné lors de la marche du Rhdp. « Nous clamons notre innocence. Malgré ce fait, ils avaient promis se venger le 23 décembre dernier. Mais grâce aux éléments de l’Onuci qui ont été déployés avec deux cargos et la mobilisation de la population, le pire a été évité. Cela dit, ils n’ont pas encore renoncé. C’est pourquoi, ils sont revenus le dimanche dernier », a expliqué une dame. Pour ces riverains, il n’est pas question de baisser la garde. « Tant que la situation du pays restera ainsi, nous tiendrons nos barrages d’auto-défense », ont-ils promis. Il revient aux forces de l’ordre d’assurer la sécurité de cette population en renforçant la vigilance aux barrages du carrefour Agripac et de N’Dotré.
Aboubakar Sangaré
Aboubakar Sangaré
