Refusant la main du dialogue du Président Laurent Gbagbo, pour une option militaire pour la résolution de la crise post-électorale, le chef de la rébellion ivoirienne, Alassane Dramane Ouattara, montre à la face du monde sa profonde culture de la violence.
Dialogue constructif contre force brutale. Voilà ce à quoi se résume l’attitude d’Alassane Dramane Ouattara, président du Rdr, dans la gestion des conflits en Côte d’Ivoire depuis sa nomination à la Primature par Félix Houphouët-Boigny, premier Président du pays, jusqu’à la présente crise post-électorale. Alors que Sem. Laurent Gbagbo, vainqueur constitutionnel du scrutin du 28 novembre 2010, propose aux émissaires de la Cedeao/Ua, un comité d’évaluation international du processus électoral pour que la vérité éclate, Alassane Ouattara se raidit, refuse cette main tendue et oppose la force brutale pour faire partir son adversaire du pouvoir. «Arrêtez la médiation, passez à la phase militaire », a-t-il dit à ces émissaires.
Alassane, un dictateur dans la classe politique ivoirienne
La culture de la violence a toujours été la méthode de gouvernance ou de conquête du pouvoir d’Alassane Ouattara. Alors Premier ministre au début des années 1990, il fait gazer les musulmans dans leurs mosquées pour exprimer son opposition à la création du Conseil national islamique (Cni). Pour amener les Libanais à payer leurs impôts, il a recours à la force militaire. C’est avec cette même force, encore plus brutale, que le 18 février 1992, il réprime la marche pacifique de l’opposition et emprisonne Laurent Gbagbo, Secrétaire général du Front populaire ivoirien (Fpi) et ses camardes qui resteront gratuitement derrière les barreaux pendant six mois et demi. Au décès du Président Houphouët en 1993, au grand mépris de la loi fondamentale faisant du Président de l’Assemblée nationale, Henri Konan Bédié, le dauphin constitutionnel, Alassane Ouattara, tente de succéder au Vieux par la force. Bédié s’appuie alors sur la gendarmerie pour annoncer à la télévision nationale qu’il vient de prendre les rênes du pouvoir. La mutinerie du 24 décembre 1999, qui balaie le régime du Président Konan Bédié est l’œuvre d’Alassane Ouattara. Les Ivoiriens se souviennent que dans l’avion le ramenant de Paris à Abidjan, il est présenté par les médias français comme le futur chef de l’Etat ivoirien. Il espérait arriver au pouvoir grâce à ce putsch. Malheureusement pour lui, le Général Robert Guéi, président du Conseil national du salut public (Cnsp), chef de l’Etat, n’est pas dans sa vision et devient son adversaire. Leur opposition aboutit le 18 mai 2000 à l’éclatement du Gouvernement d’union nationale avec le départ des ministres Rdr d’Alassane Dramane Ouattara. C’est cette adversité mordante entre les deux hommes qui explique la tentative de putsch dirigée contre le Président Guéi, en septembre suivant, appelée « le complot du cheval blanc ».
Il adore la violence
Ayant perdu le soutien de la plupart des militaires et pour tenter toujours la prise du pouvoir par les armes, Alassane Ouattara fait appel aux chasseurs traditionnels Dozo. Armés de fusils calibre 12, les Dozo de Ouattara portent la terreur dans la vie publique en Côte d’Ivoire. Les 4 et 5 juillet 2000, la main d’Alassane Dramane Ouattara est encore vue dans la descente dans les rues et les actes de pillage de centaines de soldats (dans plusieurs villes) pour réclamer un « trésor de guerre » pour leur participation au coup d`Etat du 24 décembre. Coup d’Etat dans coup d`État. Le 18 septembre 2000, la résidence de Robert Gueï essuie une attaque sanglante qui entraîne le limogeage des numéros 2 et 3 de la junte, les Généraux Palenfo et Coulibaly, homme liges d’Alassane Dramane Ouattara. Le 26 octobre 2000, alors que Laurent Gbagbo, élu Président de la République, prête serment, Alassane déclare que le pouvoir est dans la rue et invite ses militants à l’y chercher. Cette énième tentative de putsch échoue. Et, désespéré, il glisse sur le terrain des Droits de l’Homme, fait fabriquer un charnier en rassemblant des cadavres et les fait filmer derrière la Maca. Nul n’ignore cette farce en Côte d’Ivoire. Malgré tout, il remet le couvert des coups de force avec la tentative de coup d’Etat des 7 et 8 janvier 2001 (complot de la Mercedes noire) dirigée cette fois-ci par son bras séculier, garde du corps avéré, le rebelle Ibrahim Coulibaly alias Ib qui avoue plus tard : «On devait renverser le pouvoir. On avait pris la radio et la télévision, à Abidjan, en moins de trente minutes, et moi, j`avais tout ratissé, depuis la frontière jusqu`à Bouaké. Mais, malheureusement, au moment où j’atteignais cette ville, j’ai appris que mes hommes avaient été délogés de la radio. Tactiquement, je ne pouvais plus avancer, parce que je ne connaissais plus la position de mes troupes à Abidjan. Et ceux de Bouaké, qui devaient venir m’attendre à l’entrée de I’agglomération, n’étaient pas au rendez-vous, à l’heure indiquée. Nous avons donc rebroussé chemin, malgré la menace des Alpha Jet de l’aviation ivoirienne.» Après tout cela, Alassane Ouattara organise le 19 septembre 2002, la plus meurtrière de ses attaques contre la République de Côte d’Ivoire. Une attaque muée en rébellion qui a occasionné la partition du pays pendant plus de huit ans.
Coup d’Etat électoral
Durant ces longues années, Alassane Dramane Ouattara tente de prendre toujours le pouvoir en multipliant les actes de violence à travers ses rebelles du Mpci, du Mpigo et du Mjp devenus Forces nouvelles dirigés par Guillaume Soro. L’élection présidentielle de 2010 constitue pour lui, un prétexte pour remettre en selle sa rébellion. Alors que le premier tour de cette consultation s’est déroulé sans incident, ses hommes planifient la violence dans tout le pays, particulièrement dans la partie Nord occupée par son armée. Après le scrutin du 28 novembre 2010, Alassane Dramane Ouattara se fait proclamer, hors délai, Président de la République, par Yung Jin Choï, un fonctionnaire international de l’Onu en Côte d’Ivoire et refuse de reconnaître les résultats donnés par le Conseil constitutionnel. Cette situation crispe de nouveau la sortie de crise et replonge le pays dans l’incertitude. Ainsi pour ramener la paix, le Président Laurent Gbagbo lui tend la main du dialogue dans son message à la Nation du 21 décembre dernier. De même à la faveur de la médiation africaine (Cedeao-Ua), le numéro 1 ivoirien a réitéré cette main tendue. Devant les Présidents Sierra-leonais, béninois, cap-verdien et le Premier ministre kényan, il a proposé un comité d’évaluation international du processus électoral. Un comité qui comprendrait des représentants de la Cedeao, de l’Uemoa, de la Ligue Arabe, des Nations unies, des Etats-Unis, de l’Union européenne, de la Russie et de la Chine. Malheureusement, le président du Rdr refuse cette proposition et prône au contraire l’option militaire : « Arrêtez la médiation, passez à la phase militaire». Comme on le constate, la violence est présente de façon permanente dans le comportement et l’attitude Alassane Dramane Ouattara.
En refusant la main tendue de Laurent Gbagbo pour le règlement pacifique de la présente crise post-électorale, Alassane Ouattara montre qu’il demeure le dictateur que la Côte d’Ivoire a évité depuis plus d’une décennie.
Germain Séhoué
Dialogue constructif contre force brutale. Voilà ce à quoi se résume l’attitude d’Alassane Dramane Ouattara, président du Rdr, dans la gestion des conflits en Côte d’Ivoire depuis sa nomination à la Primature par Félix Houphouët-Boigny, premier Président du pays, jusqu’à la présente crise post-électorale. Alors que Sem. Laurent Gbagbo, vainqueur constitutionnel du scrutin du 28 novembre 2010, propose aux émissaires de la Cedeao/Ua, un comité d’évaluation international du processus électoral pour que la vérité éclate, Alassane Ouattara se raidit, refuse cette main tendue et oppose la force brutale pour faire partir son adversaire du pouvoir. «Arrêtez la médiation, passez à la phase militaire », a-t-il dit à ces émissaires.
Alassane, un dictateur dans la classe politique ivoirienne
La culture de la violence a toujours été la méthode de gouvernance ou de conquête du pouvoir d’Alassane Ouattara. Alors Premier ministre au début des années 1990, il fait gazer les musulmans dans leurs mosquées pour exprimer son opposition à la création du Conseil national islamique (Cni). Pour amener les Libanais à payer leurs impôts, il a recours à la force militaire. C’est avec cette même force, encore plus brutale, que le 18 février 1992, il réprime la marche pacifique de l’opposition et emprisonne Laurent Gbagbo, Secrétaire général du Front populaire ivoirien (Fpi) et ses camardes qui resteront gratuitement derrière les barreaux pendant six mois et demi. Au décès du Président Houphouët en 1993, au grand mépris de la loi fondamentale faisant du Président de l’Assemblée nationale, Henri Konan Bédié, le dauphin constitutionnel, Alassane Ouattara, tente de succéder au Vieux par la force. Bédié s’appuie alors sur la gendarmerie pour annoncer à la télévision nationale qu’il vient de prendre les rênes du pouvoir. La mutinerie du 24 décembre 1999, qui balaie le régime du Président Konan Bédié est l’œuvre d’Alassane Ouattara. Les Ivoiriens se souviennent que dans l’avion le ramenant de Paris à Abidjan, il est présenté par les médias français comme le futur chef de l’Etat ivoirien. Il espérait arriver au pouvoir grâce à ce putsch. Malheureusement pour lui, le Général Robert Guéi, président du Conseil national du salut public (Cnsp), chef de l’Etat, n’est pas dans sa vision et devient son adversaire. Leur opposition aboutit le 18 mai 2000 à l’éclatement du Gouvernement d’union nationale avec le départ des ministres Rdr d’Alassane Dramane Ouattara. C’est cette adversité mordante entre les deux hommes qui explique la tentative de putsch dirigée contre le Président Guéi, en septembre suivant, appelée « le complot du cheval blanc ».
Il adore la violence
Ayant perdu le soutien de la plupart des militaires et pour tenter toujours la prise du pouvoir par les armes, Alassane Ouattara fait appel aux chasseurs traditionnels Dozo. Armés de fusils calibre 12, les Dozo de Ouattara portent la terreur dans la vie publique en Côte d’Ivoire. Les 4 et 5 juillet 2000, la main d’Alassane Dramane Ouattara est encore vue dans la descente dans les rues et les actes de pillage de centaines de soldats (dans plusieurs villes) pour réclamer un « trésor de guerre » pour leur participation au coup d`Etat du 24 décembre. Coup d’Etat dans coup d`État. Le 18 septembre 2000, la résidence de Robert Gueï essuie une attaque sanglante qui entraîne le limogeage des numéros 2 et 3 de la junte, les Généraux Palenfo et Coulibaly, homme liges d’Alassane Dramane Ouattara. Le 26 octobre 2000, alors que Laurent Gbagbo, élu Président de la République, prête serment, Alassane déclare que le pouvoir est dans la rue et invite ses militants à l’y chercher. Cette énième tentative de putsch échoue. Et, désespéré, il glisse sur le terrain des Droits de l’Homme, fait fabriquer un charnier en rassemblant des cadavres et les fait filmer derrière la Maca. Nul n’ignore cette farce en Côte d’Ivoire. Malgré tout, il remet le couvert des coups de force avec la tentative de coup d’Etat des 7 et 8 janvier 2001 (complot de la Mercedes noire) dirigée cette fois-ci par son bras séculier, garde du corps avéré, le rebelle Ibrahim Coulibaly alias Ib qui avoue plus tard : «On devait renverser le pouvoir. On avait pris la radio et la télévision, à Abidjan, en moins de trente minutes, et moi, j`avais tout ratissé, depuis la frontière jusqu`à Bouaké. Mais, malheureusement, au moment où j’atteignais cette ville, j’ai appris que mes hommes avaient été délogés de la radio. Tactiquement, je ne pouvais plus avancer, parce que je ne connaissais plus la position de mes troupes à Abidjan. Et ceux de Bouaké, qui devaient venir m’attendre à l’entrée de I’agglomération, n’étaient pas au rendez-vous, à l’heure indiquée. Nous avons donc rebroussé chemin, malgré la menace des Alpha Jet de l’aviation ivoirienne.» Après tout cela, Alassane Ouattara organise le 19 septembre 2002, la plus meurtrière de ses attaques contre la République de Côte d’Ivoire. Une attaque muée en rébellion qui a occasionné la partition du pays pendant plus de huit ans.
Coup d’Etat électoral
Durant ces longues années, Alassane Dramane Ouattara tente de prendre toujours le pouvoir en multipliant les actes de violence à travers ses rebelles du Mpci, du Mpigo et du Mjp devenus Forces nouvelles dirigés par Guillaume Soro. L’élection présidentielle de 2010 constitue pour lui, un prétexte pour remettre en selle sa rébellion. Alors que le premier tour de cette consultation s’est déroulé sans incident, ses hommes planifient la violence dans tout le pays, particulièrement dans la partie Nord occupée par son armée. Après le scrutin du 28 novembre 2010, Alassane Dramane Ouattara se fait proclamer, hors délai, Président de la République, par Yung Jin Choï, un fonctionnaire international de l’Onu en Côte d’Ivoire et refuse de reconnaître les résultats donnés par le Conseil constitutionnel. Cette situation crispe de nouveau la sortie de crise et replonge le pays dans l’incertitude. Ainsi pour ramener la paix, le Président Laurent Gbagbo lui tend la main du dialogue dans son message à la Nation du 21 décembre dernier. De même à la faveur de la médiation africaine (Cedeao-Ua), le numéro 1 ivoirien a réitéré cette main tendue. Devant les Présidents Sierra-leonais, béninois, cap-verdien et le Premier ministre kényan, il a proposé un comité d’évaluation international du processus électoral. Un comité qui comprendrait des représentants de la Cedeao, de l’Uemoa, de la Ligue Arabe, des Nations unies, des Etats-Unis, de l’Union européenne, de la Russie et de la Chine. Malheureusement, le président du Rdr refuse cette proposition et prône au contraire l’option militaire : « Arrêtez la médiation, passez à la phase militaire». Comme on le constate, la violence est présente de façon permanente dans le comportement et l’attitude Alassane Dramane Ouattara.
En refusant la main tendue de Laurent Gbagbo pour le règlement pacifique de la présente crise post-électorale, Alassane Ouattara montre qu’il demeure le dictateur que la Côte d’Ivoire a évité depuis plus d’une décennie.
Germain Séhoué