Depuis la matinée d'hier mardi 4 janvier, le siège du Pdci-Rda, rebaptisé "Maison du Rhdp", n'est plus accessible aux militants de la coalition houphouétiste. Il est passé sous le contrôle des forces fidèles à Laurent Gbagbo au terme d'une opération sanglante conduite par le premier adjoint du préfet de police d'Abidjan, le commissaire principal Kouyaté Youssouf, à la tête d'environ 300 éléments issus de toutes les unités de recherches et d'intervention de la police nationale. Le motif officiel de cette opération, qui a fait au moins un mort, perquisitionner la maison du Rhdp qui serait devenue une cache d'armes. Retour sur les faits…
Selon des informations recoupées, il s'agit d'une opération planifiée avec le plus grand soin au plus haut niveau de l'Etat. Toutes les unités de police ont été impliquées dans la composition du commando. Ainsi les 6 districts de police d'Abidjan ont fourni chacun 25 hommes dont un commissaire, un officier et 23 sous-officiers. A ces 150 éléments, s'ajoutent 25 de la Crs, 25 de la Bae, une dizaine d'éléments de la direction de la police criminelle (ex-PJ) et une cinquantaine de gendarmes.
A 4 heures du matin, tous ces éléments ont été regroupés au district de police de Cocody et c'est là seulement que certains apprendront qu'ils ont été convoqués pour aller perquisitionner le siège du Pdci où l'on aurait entreposé des armes de guerre. Munis d'armes automatiques, de pistolets, de grenades lacrymogènes, le commissaire Konaté Youssouf et ses hommes investissent les locaux du siège ; il est 5 heures du matin. Les jeunes militants du Rhdp, commis à la surveillance des lieux, n'ont pas le temps de prendre connaissance des mobiles de cette intervention matinale qu'ils sont totalement cernés. Ils sont encerclés, tandis que les unités d'intervention veillent au grain dehors, les autres font savoir aux jeunes gens qu'ils sont là pour perquisitionner. Mais où est le mandat ? Les policiers n'ont pas le temps de discuter. Ils passent aux actes. Toutes les portes de bureaux sont défoncées, y compris celle du Président Bédié. Tout est mis sens dessus dessous. Pendant ce temps, les jeunes qui tentent de s'opposer à cette opération violente sont arrosés de tirs de grenades lacrymogènes et parfois de tirs à balles réelles. Vacarme assourdissant, cris stridents, étouffés comme des rats dans leur tanière, il est difficile d'échapper au dispositif de répression. D'autant plus que la Garde républicaine arrive en renfort. Massés de l'autre côté de la voie, les jeunes de la Fesci assistent avec beaucoup d'enthousiasme au spectacle digne d'un polar américain. Ordre est donné de fouiller de fond en comble tous les bureaux et d'appréhender tous les jeunes gens présents au siège du Rhdp et de les envoyer à la préfecture de police où ils seront détenus. Mais la perquisition ne donne absolument rien. Pas une seule arme à feu n'est trouvée en ces lieux. Un jeune homme connu sur le surnom de Krimo est abattu après avoir été arrosé de balles. Son corps est enlevé par les policiers avec un rouleau de tapis rouge sorti d'un bureau. Son corps est transporté vers une destination inconnue.
Paul Koudou
Selon des informations recoupées, il s'agit d'une opération planifiée avec le plus grand soin au plus haut niveau de l'Etat. Toutes les unités de police ont été impliquées dans la composition du commando. Ainsi les 6 districts de police d'Abidjan ont fourni chacun 25 hommes dont un commissaire, un officier et 23 sous-officiers. A ces 150 éléments, s'ajoutent 25 de la Crs, 25 de la Bae, une dizaine d'éléments de la direction de la police criminelle (ex-PJ) et une cinquantaine de gendarmes.
A 4 heures du matin, tous ces éléments ont été regroupés au district de police de Cocody et c'est là seulement que certains apprendront qu'ils ont été convoqués pour aller perquisitionner le siège du Pdci où l'on aurait entreposé des armes de guerre. Munis d'armes automatiques, de pistolets, de grenades lacrymogènes, le commissaire Konaté Youssouf et ses hommes investissent les locaux du siège ; il est 5 heures du matin. Les jeunes militants du Rhdp, commis à la surveillance des lieux, n'ont pas le temps de prendre connaissance des mobiles de cette intervention matinale qu'ils sont totalement cernés. Ils sont encerclés, tandis que les unités d'intervention veillent au grain dehors, les autres font savoir aux jeunes gens qu'ils sont là pour perquisitionner. Mais où est le mandat ? Les policiers n'ont pas le temps de discuter. Ils passent aux actes. Toutes les portes de bureaux sont défoncées, y compris celle du Président Bédié. Tout est mis sens dessus dessous. Pendant ce temps, les jeunes qui tentent de s'opposer à cette opération violente sont arrosés de tirs de grenades lacrymogènes et parfois de tirs à balles réelles. Vacarme assourdissant, cris stridents, étouffés comme des rats dans leur tanière, il est difficile d'échapper au dispositif de répression. D'autant plus que la Garde républicaine arrive en renfort. Massés de l'autre côté de la voie, les jeunes de la Fesci assistent avec beaucoup d'enthousiasme au spectacle digne d'un polar américain. Ordre est donné de fouiller de fond en comble tous les bureaux et d'appréhender tous les jeunes gens présents au siège du Rhdp et de les envoyer à la préfecture de police où ils seront détenus. Mais la perquisition ne donne absolument rien. Pas une seule arme à feu n'est trouvée en ces lieux. Un jeune homme connu sur le surnom de Krimo est abattu après avoir été arrosé de balles. Son corps est enlevé par les policiers avec un rouleau de tapis rouge sorti d'un bureau. Son corps est transporté vers une destination inconnue.
Paul Koudou