Bèyé Bernard, communément surnommé "huit mètres carrés" à Bloléquin, est retrouvé pendu derrière la plantation de cacao de son neveu. De quoi s’agit-il en fait ? Bèyé Bernard, grand militant d’un parti politique, à Bloléquin, est trouvé pendu à une cordelette en pleine brousse en amont du fleuve Gonhi à Diouya-Dokin Commune de Bloléquin. Il y a quelque temps, il était au centre d’une affaire de vente illicite de terrain. En effet, en son temps, après un interrogatoire serré, Bèyé Bernard reconnaissait avoir vendu dix (10) hectares de forêt à un premier groupe de Burkinabé. Des cinq cent mille (500.000) Frcs Cfa perçus sur un million (1.000.000), il remet cent mille à sa tante comme sa part pour le couvrir. Le reliquat est à percevoir dans le mois de décembre. Au fauteuil blanc, il répondit à ses parents, «J’ai besoin d’argent pour construire ma maison». Il entreprit les travaux mais cette somme s’avérant insuffisante pour achever les travaux, il contacte à nouveau un autre groupe de Burkinabé qui lui verse la coquette somme de huit cent mille (8.000.000) Frs Cfa pour les mêmes dix hectares. Les murmures naissent entre les membres de la famille qui se disent que «Trop, c’est trop !». L’affaire est ainsi déclenchée. Les Burkinabé viennent aux nouvelles. Bèyé Bernard voit ainsi sa vie gâchée et un avenir carcéral sombre. Pour rappel, Bèyé connaît bien cet univers carcéral de Daloa car, il y a séjourné pour avoir tiré avec son fusil calibre 12 sur son fils qui refusait de le suivre dans son parti politique. Craignant que cette affaire ne vienne salir encore l’image de la famille, elle entreprit un règlement à l’amiable. Ainsi donc, les deux groupes de Burkinabé se partagent les 10 hectares en deux. Affaire classée. Où est Bèyé ? Depuis déjà un mois, point de ses nouvelles. Surement qu’il est allé rendre visite à l’une de ses nombreuses connaissances le temps que les braises s’éteignent. Son neveu Oulaï Gabriel Senfout, ce 23 mai 2012, découvrit son oncle pendu au bout d’une cordelette. La famille, la gendarmerie et le médecin de la ville se sont rendus sur les lieux pour leur constat d’usage. C’est un corps sans vie, en état très avancé de putréfaction, attaché à un bambou de Chine, supportant à peine les 80 kilos de "8 mètres carrés" qui est découvert. Sa position suscite beaucoup d’interrogations. Assis, les pieds tendus, les bras pendants et la cordelette bien tendue dans son cou. Après examen de cette mystérieuse pendaison, beaucoup de questions se dégagent : "8 mètres carrés" s’est-il réellement pendu vu la cordelette et le point d’attache où sa main atteignait, sinon qui a pu poser un tel acte ? Est-ce un membre de la famille qui n’a pas reçu sa part ou un voleur ou un groupe de Burkinabé qui pense être grugé. L’enquête ouverte est en cours. Le premier adjoint au maire M. Kahi Dézon Léopold, dans son adresse à la jeunesse de la commune de Bloléquin, n’y est pas allé par le dos de la cuillère: «Si vous vendez une terre pour vous acheter une moto ou pour tout autre motif, demain où cultiverez-vous ? Demain, s’il y a un projet de plantation-clé en main, quelle parcelle indiquerez-vous ? C’est pourquoi, je voudrais vous lancer cet appel : Cessez de brader les parcelles de terres. Je voudrais vous dire qu’en Côte-d’Ivoire, la terre ne se vend pas, mais on la loue. La vente de terre est nulle et de nul effet, selon notre loi. Donc ces genres de transactions n’ont même pas de sens».
Une correspondance particulière de Toh Pierre
Une correspondance particulière de Toh Pierre
