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Politique Publié le samedi 6 avril 2013 | Notre Voie

Crimes contre l’humanité, exactions… : Duncan confirme l’impunité pour les pro-Ouattara

© Notre Voie Par Atapointe
Le Premier ministre Duncan face à la presse
Jeudi 04 avril 2013, Abidjan. Le Premier ministre Kablan Duncan anime une conférence de presse en présence de plusieurs membres du gouvernement.
La justice des vainqueurs avec son corolaire d’impunité pour les criminels du camp Ouattara a encore de beaux jours devant elle. Lors de la conférence de presse qu’il a animée, jeudi dernier, le Premier ministre, Daniel Kablan Duncan a chanté à son tour l’hymne de l’impunité du régime tel que conçu par Alassane Ouattara. A la question des journalistes de savoir pourquoi seuls les partisans de Laurent Gbagbo sont en prison alors qu’aucun partisan de Ouattara n’est inquiété, voilà ce qu’a répondu Kablan Duncan. « On parle de justice à deux vitesses ou la justice des vainqueurs (...). Ce sont des dossiers très complexes. Il y a des gens qui ont atteint à la sécurité de l’Etat, des gens ont commis des crimes de guerre, d’autres des crimes économiques. Il y a ces différenciations à faire. Pour arrêter des gens, il faut des preuves. C’est le président qui a demandé qu’une commission d’enquête nationale puisse être mise en place. Beaucoup étaient sceptiques sur ce dossier, mais le rapport a indexé chacune des deux parties. La commission a transmis en aout 2012 les éléments à la justice qui doit à son tour faire des enquêtes. C’est dans ce cadre qu’on déterre les morts actuellement dans l’ouest. Pour juger les gens, il faut des preuves tangibles ». A écouter le Premier ministre qui n’a fait que reprendre la litanie du régime, la justice a besoin de temps et de preuves pour arrêter les criminels du camp Ouattara. En revanche, cette même justice que le chef du gouvernement présente comme indépendante n’avait pas besoin de preuves pour arrêter à la pelle les pro-Gbagbo. Ces derniers ont déjà été déclarés coupables sans enquêtes et sans preuves. Et Duncan a aisément rappelé les chefs d’accusation collectifs retenus contre eux. A savoir, « atteinte à la sureté de l’Etat, crimes économiques et crimes de guerre ». Cette sortie malencontreuse du chef du gouvernement et la perception complètement renversée qu’il a du fonctionnement de la justice de son pays, confirme si besoin en était encore la volonté du régime Ouattara de continuer d’exercer la justice des vainqueurs. Le pouvoir refuse toujours de poursuivre les criminels de son camp qui ont exterminé des milliers de civils sans défense avant, pendant et après la guerre postélectorale. Ces crimes abominables, dont le massacre des populations wê dans l’ouest du pays, ont été ouvertement dénoncés par plusieurs organisations de défense des droits humains qui ont pris soins d’en indiquer les principaux auteurs et leurs parrains. Même la commission nationale d’enquête mis sur pied par le chef de l’Etat a clairement indiqué, depuis le 08 août 2012, que les forces pro-Ouattara ont tué au moins 727 personnes en Côte d’Ivoire. Pourquoi le régime estime qu’il faut faire des enquêtes pendant plusieurs années, déterré des corps et obtenir des preuves tangibles pour arrêter un seul pro-Ouattara là où plus de 500 pro-Gbagbo croupissent dans les mouroirs depuis deux ans sans qu’il y ait eu enquête et sans que la justice ait brandi la moindre preuve de leur culpabilité ? Seule la justice des vainqueurs peut expliquer une telle étrangeté judicaire.

Jean Khalil Sella
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