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Société Publié le jeudi 6 janvier 2011 | Le Mandat

District Abidjan /Insalubrité - De gros risques de choléra, de fièvre typhoïde et de dengue

Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire est très sale. Surtout depuis le déclenchement de la crise postélectorale. Une situation qui fait planer un spectre de graves épidémies alors que les populations sont déjà en proie à d’énormes difficultés financières liées à la crise provoquée par le brigandage électoral de Gbagbo et LMP.
On ne cessera jamais de le dire, la décision de Laurent Gbagbo de se maintenir au pouvoir conduit inéluctablement la Côte d’Ivoire vers une catastrophe humanitaire. Les signaux sont au rouge dans tous les domaines. Le cadre de vie dans la capitale économique du pays est sérieusement dégradé. Abidjan, “La perle des lagunes”, est très sale. Et une grave menace d’épidémie de cholera, de Fièvre Typhoïde et de dengue se profile à l’horizon. Pour s'en rendre compte, faites une petite balade dans les différentes communes de la capitale économique. Vous verrez sans doute des poubelles placées aux différents endroits des lieux de ramassage, des principales artères croupir sous le poids exorbitant des immondices, avec leurs cortèges d'essaim de mouches et d'odeurs suffocantes à vous couper l'appétit. Aucune commune n’échappe à ce triste décor. La palme d’or est détenue par les communes à forte concentration démographique telles qu’Adjamé, Abobo, Port-Bouet, Koumassi…. A voir les abords des marchés de ces grandes communes, c’est à se demander où va la Côte d’Ivoire. Tellement les tas d’immondices et leur corollaire d’essaims de grosses mouches et d’odeurs nauséabondes coupent le souffle aux riverains. Au niveau de l’échangeur faisant frontière entre la commune de Marcory et celle de Treichville, les ordures ont quasiment arraché le bitume aux véhicules. Le même décor est perceptible au niveau de la voie d’accès au quartier de Marcory-Anoumabo. C’est une montagne de plusieurs mètres d’ordures qui occupe cet espace. La “sensuelle” odeur qui en émane édifie l’odorat le plus rebelle.
La grosse crainte des Abidjanais
Selon Mamadou B., un jeune pré collecteur d’ordures ménagères, cet espace tient lieu de centre de groupement d’ordures. « Mais depuis le déclenchement de la crise postélectorale, aucune opération de ramassage de ces ordures pour un site plus approprié n’a été exécutée. Ce qui donne cette forte odeur, ces colonies de pique-bœufs et d’essaims de grosses mouches que vous constatez », a-t-il révélé. Cette situation cause d’énormes préjudices aux riverains qui habitent à quelques encablures de ce tas d’immondices. « J’ai été obligée de conduire mes enfants chez ma sœur qui habite vers le carrefour de l’ancienne Bâche Bleue. La forte odeur perturbe considérablement notre respiration. Nos maisons sont envahies de grosses mouches. Les ordures sont des vecteurs de maladies et d’épidémies. Et après, on est étonné que le choléra, la fièvre typhoïde et la dengue élisent domicile chez nous. Si rien n’est fait dans l’immédiat ce sera la catastrophe », a craint dame Bernadette, dont la façade de la clôture était occupée par des mouches de toutes sortes. A sa suite, M. Yoboué M. s’est voulu très amer : « On a l'habitude d'entendre l'adage "un esprit sain dans un corps sain". Comment voulez-vous que dans un pays où la morale a foutu le camp, où l'État n'existe que de nom, où la corruption est devenue la règle d'or, qu'on puisse penser à la propriété? Jamais, mon pays n'est tombé aussi bas. Même les simples ordures ne peuvent être ramassées dans les quartiers. Pauvre Côte d’Ivoire ... ».
Les marchés et la voirie obstrués par les ordures
L’automobiliste qui a le malheur de passer par cette voie est confronté à un embouteillage. Dans la soirée du mardi 04 janvier dernier, une équipe de collecte essayait tant bien que mal à amoindrir la souffrance des riverains. Avec un machine Caterpillar et quelques camions, ils ont commencé à ramasser les ordures. « C’est une opération qui va s’étendre sur plusieurs jours. La quantité d’ordures est vraiment considérable. Il faut que les riverains prennent leur mal en patience » nous a expliqué un membre de cette équipe. A la question de sa savoir ce qui aurait occasionné une telle situation déplorable, notre interlocuteur a répondu en ces termes : « Vous savez, le transfert des ordures des centres de groupage aux décharges d’Akouédo et autres endroits appropriés, sont du fait du district d’Abidjan. Avec la situation de crise que traverse le pays, les responsables de la société de collecte d’ordures craignent de ne pouvoir être payé à temps. Surtout qu’on ne sait pas qui des deux gouvernements contrôle le Trésor ». Dans la commune d’Adjamé, les abords du forum des marchés est constamment transformé en décharge publique. Même le parking du District d’Abidjan n’est pas épargné. « C'est honteux. Regardez dans la commune de Cocody censé être la cité des personnes nanties. A côté de la mairie de cette commune, il y a une grosse benne d'ordures qui déborde. Quand ils sont en campagne ils vous promettent des quartiers paradisiaques. Une fois en place, ils s'enrichissent sur le dos de leurs administrés. Quel drame pour la Côte d’Ivoire » a déploré, M. Oulaye Privat, fonctionnaire à la retraite. Pour M. K. Jacques Parfait, médecin au chu de Treichville, il faut rapidement débarrasser Abidjan de ses ordures. Sinon, « les efforts d’éradication de l’épidémie de fièvre jaune et de dengue, entrepris en cours, risque d’être sérieusement compris. »
Aboubakar Sangaré
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