Les violences en Côte d'Ivoire, laquelle est plongée dans une grave crise politique depuis la présidentielle du 28 novembre, ont fait deux cent dix morts depuis la mi-décembre, a annoncé hier jeudi, un responsable de l'ONU à Abidjan. Alors que le précédent bilan daté du 30 décembre faisait état de cent soixante-dix-neuf morts, il y a eu "trente et une personnes décédées" depuis lors, portant le bilan à "deux cent dix morts", a déclaré, lors d'un point presse, Simon Munzu, chef de la division des droits de l'homme de l'opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci). Ce bilan comprend les quatorze morts enregistrées en début de semaine à la suite de violences intercommunautaires à Duékoué, ville situé dans l'ouest du pays, a-t-il précisé. "Nous estimons que ce qui s'est passé à Duékoué est le reflet de la tendance vers des tensions, des violences intercommunautaires", a indiqué M. Munzu. Alors que le camp d'Alassane Ouattara, a accusé les forces de son adversaire Laurent Gbagbo de conduire un "génocide" contre ses partisans, le responsable onusien a répondu :"On est loin du génocide". "Il y a des tensions intercommunautaires mais il y en a toujours eu", a-t-il expliqué, ajoutant que le conflit à Duékoué est "un énième" cas du genre. Dans le Sud, resté sous contrôle du régime de Laurent Gbagbo, après le coup d'Etat manqué de 2002 qui avait vu le Nord tombé aux mains d'une rébellion, Duékoué est située à la limite de la zone tampon instaurée entre les anciens belligérants. L'Ouest ivoirien, frontalier du Liberia et la Guinée, est une région réputée pour son insécurité et connaît régulièrement des violences meurtrières entre ses diverses communautés, parfois en lien avec des problèmes fonciers. A la fin de décembre, le gouvernement Gbagbo avait affirmé que les violences depuis la présidentielle du 28 novembre avaient fait cinquante-trois morts, dont quatorze parmi les forces de l'ordre.
Le monde.fr
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