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Politique Publié le jeudi 6 janvier 2011 | Nord-Sud

Exactions des miliciens, affrontements inter-ethniques à l’Ouest : La guerre de Gbagbo a commencé

© Nord-Sud Par DR
Contestation du résultat des élections: Blé Goudé annonce la "libération" de l`hôtel du Golf
The leader of Ivory Coast`s Young Patriots Charles Ble Goude (R) talks with pro-Gbagbo`s western militia chief Maho Glofiehi during a rally held in Abidjan on December 29, 2010. Defiant Ivory Coast leader Laurent Gbagbo`s most notorious lieutenant today urged the strongman`s diehard supporters to launch an unarmed assault on rival Alassane Ouattara`s UN-defended base.
Laurent Gbagbo a-t-il commencé sa guerre contre la Côte d’Ivoire à partir du ‘’far west’’ ivoirien ? Tout laisse à le croire. Car, alors que les Ivoiriens lui demandent de céder le pouvoir à celui qu’ils ont élu et alors que la communauté internationale se mobilise pour lui trouver une porte de sortie honorable, l’ancien chef de l’Etat a laissé entendre que s’il quittait le pouvoir, ce serait le chaos dans le pays. C’est, visiblement, cette situation chaotique que ses partisans ont commencé à créer dans le Moyen-Cavally où, depuis lundi dernier, les populations sont impunément massacrées. Selon des témoignages concordants recueillis sur place, les affrontements qui avaient commencé sous forme de querelles inter-ethniques, ont vite pris l’allure de guerre civile, avec l’utilisation d’armes de guerre. Les populations malinké qui étaient aux prises avec les autochtones guéré ont certes reçu, des renforts de chasseurs traditionnels appelés dozos mais elles ont dû abandonner toute résistance. C’est que, selon les informations collectées auprès des habitants de la ville de Duékoué où ont commencé les affrontements, la situation vire à présent à l’épuration. Et pour cause, le renfort reçu par l’autre camp, c’est-à-dire les Guéré, serait constitué en partie de mercenaires libériens, puissamment armés et qui commettraient leurs exactions sans rechigner. Plus que ces actes de barbaries abondamment rapportés, c’est le silence troublant des cadres de la région, notamment ceux qui se réclament de La majorité présidentielle qui intrigue. Alors que ceux-ci se réunissent jour et nuit, pour « défendre les institutions de la République », c’est silence-radio sur les tueries perpétrées dans leur région. Silence coupable ou signe qu’ils ont donné leur bénédiction aux tueurs à gages qui y sévissent ? On peut aisément le croire puisque la voie officielle du Front populaire ivoirien (Fpi) le dit dans un langage très clair. « La Côte d’Ivoire est un concentré de la Cedeao. En effet, ce sont officiellement 26% d’étrangers qui vivent en Côte d’Ivoire. Mais, en réalité, le taux d’étrangers excède les 45% de la population ivoirienne. Et, cette population étrangère est essentiellement composée de ressortissants de la Cedeao. Que vont alors faire les chefs d’Etat de la Cedeao, avant d’attaquer militairement la Côte d’Ivoire ? Vont-ils prendre leurs ressortissants qui sont jusque dans les villages et campements ? Ou vont-ils les sacrifier sur l’autel des intérêts de la France ? Autant de questions qui montrent que la voie militaire n’est pas celle de la sagesse dans le règlement de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire », clame-t-on dans les rangs des partisans de l’ancien chef de l’Etat. Le chaos annoncé par Laurent Gbagbo aurait donc, selon toute vraisemblance, débuté par l’Ouest, l’objectif étant de faire peur à la communauté internationale, à travers ces massacres de populations déguisés et suscités par des affrontements inter-communautaires. Les prochains foyers sont prévus à Oumé, Divo, etc.

La responsabilité des Fds, engagée

Alors que les populations se font massacrer quotidiennement, les forces de défense et de sécurité sont absentes à Duékoué. Ceux qui sont massacrés dans cette localité sont-ils les étrangers dont parlent les ‘’frontistes’’ ? Même s’ils étaient vraiment étrangers, leur sécurité ne relève-t-elle pas des forces de défense et de sécurité ? Autant de questions que le commun des Ivoiriens se pose sur le drame qui se déroule dans le Moyen-Cavally, dans l’indifférence des Fds. La non-assistance à personne en danger est pourtant un crime passible de sanctions. Les charniers de 2002 dans le région de Daloa et ceux de Guitrozon et Petit-Duékoué, doivent édifier plus d’un.

Marc Dossa
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