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Politique Publié le vendredi 7 janvier 2011 | L’expression

ADO face aux journalistes « Gbagbo va partir avant fin janvier »

Le président de la République était hier, face à la presse nationale et internationale. A cette occasion, le président Ouattara a tenu à rassurer ses militants et la communauté internationale que tout rentrera en ordre avant la fin de ce mois de janvier.
On a l’impression que la situation en Côte d’Ivoire est complètement bloquée. Malgré les négociations, on n’arrive pas à faire partir Laurent Gbagbo, Concrètement, qu’est-ce que vous comptez faire pour sortir de cette crise?
C’est vrai que les manifestations semblent bloquer. Mais il faut se donner du temps bien que le temps soit contre les intérêts de la Côte d’Ivoire et des Ivoiriens. Parce que chaque nuit, ce sont des personnes qui sont assassinées, ce sont des femmes qui sont violées par des mercenaires et miliciens de Laurent Gbagbo. Et c’est pourquoi il y a urgence à régler ce problème. Les trois présidents qui sont venus, celui du Cap vert, de la Sierra Leone et du Benin accompagnés du Premier ministre kenyan, ont posé la question à Laurent Gbagbo de savoir quand est-ce qu’il quitterait le pouvoir. Il a dit qu’il n’y avait pas de problème, mais qu’il voulait un comité d’évaluation. Nous avons indiqué à la délégation que c’était une manœuvre pour gagner du temps et qu’un comité d’évaluation n’avait aucun sens. Parce que ce processus avait été validé non seulement pas la Commission électorale indépendante où l’ancien chef d’Etat est représenté et ses représentants ont signé les procès verbaux aussi bien à la Cei centrale que dans les Cei départementales et locales. On ne voit donc pas ce qui doit être réévaluer. En deuxième lieu, la Cedeao a eu à suivre le processus, pas seulement lors du scrutin, mais pendant trois ans et demi avec l’Accord de Ouaga, puisqu’il y avait un représentant du facilitateur qui a suivi tout le processus. En troisième lieu, les Nations Unies ont suivi tout le processus avec un Représentant spécial du Secrétaire général des nations Unies qui regardé pendant trois ans et demie également depuis l’accord de Ouagadougou» Et nous nous étions tous mis d’accord qu’en raison de la suspicion légitime que nous avons à l’endroit du conseil constitutionnel, il n’était pas possible de S’arrêter là, mais qu’il fallait une certification internationale. C’est ce qui a expliqué cette certification du représentant du secrétaire général des Nations Unies. Je précise que ce dernier a certifié le premier tour de l’élection présidentielle. Parce que souvenez-vous, le président Henri Konan Bédié avait suffisamment d’éléments en main pour contester les résultats mais à l’issue de la certification par le représentant spécial des nations unies, il a dit que c’est l’engagement que nous avons pris tous ensemble à Pretoria. Je laisse aller le Président Gbagbo et le président Alassane Ouattara au second tour. Ceci étant fait, le président Laurent Gbagbo devait faire la même chose. La certification a dit clairement que la Cei avait donné les chiffres réels au Premier ministre qui a suivi le processus de bout en bout pendant trois ans et demi a eu les mêmes chiffres. Le représentant du facilitateur a eu les mêmes chiffres, ainsi que le Conseil constitutionnel. Et bien entendu Laurent Gbagbo et moi avons eu les mêmes chiffres. Du coup, il n’y a pas de nécessité pour faire un nouveau décompte et une nouvelle évaluation. Ce processus de décompte a été fait et refait par toutes les sources que j’ai citées. L’autre élément, c’est ce qu’a fait le Conseil constitutionnel. Le Conseil constitutionnel, prétextant des fraudes, a annulé les votes dans sept départements du Nord et du Centre. Mais c’était des mensonges car les préfets de ces départements ont fait des rapports disant que les élections se sont bien passées dans leurs départements. Et dans les bureaux de vote, le Cci qui comprend les militaires Fds et les Forces armées des forces nouvelles nt dit la même chose. Les observateurs internationaux ont dit la même chose, ainsi que les religieux et les Ong. Les Religieux que nous avons rencontrés, Mgr Ahouana à Bouaké et Mgr Dadiet à Korhogo ont dit que tout s’était bien passé. Vous voyez que ce sont des mensonges, de la manipulation. Dans ces sept départements, les élections se sont aussi bien passées au premier tour ainsi qu’au second. Soyons sérieux. Si je devais frauder, ce ne serait pas dans mon fief. Au 1er tour, j’ai fait plus de 90 % dans chacun de ces départements et Laurent Gbagbo a fait 88 % dans l’Agnéby qui est son fief. Au second tour grâce au concours des autres partis du Rhdp, notamment le Pdci, mon score était de 93 à 94%. Il n’y a donc aucune fraude, voire aucune contestation possible de ces résultats. Je le répète, Laurent Gbagbo essaie de gagner du temps. Et on sait que c’est pour importer des armes, des munitions, des mercenaires pour continuer de tuer les Ivoiriens. Je suis donc à l’aise pour dire pas de nouveau décompte, il n’en ait pas question. Le scrutin a été certifié. La Côte d’Ivoire a dépensé plus de 300 milliards de Fcfa pour ce scrutin et il n’est pas nécessaire de continuer à perdre du temps à la Côte d’Ivoire. En deuxième lieu, et c’est un point important en raison de ce que ces deux vieux avocats sont entrain d’ajouter un peu partout. Ils ne comprennent rien au processus, et c’est pourquoi ils font ces déclarations. Ce n’est pas comme dans les autres pays où le scrutin n’a pas été surveillé tout au long. Ce scrutin a été surveillé pendant trois ans et demi et il a coûté cher à tout le monde, à la Côte d’Ivoire et à la communauté internationale. Bien entendu aux Ivoiriens qui ont perdu beaucoup de ressources qui auraient pu être utilisées pour la santé et l’éducation. Ça été un gâchis considérable. Mais nous l’avons accepté pourquoi, parce que nous voulons la démocratie et une sortie pacifique de la crise. Alors ces rencontres des chefs d’Etat n’ont pas donné grande chose parce que Laurent Gbagbo a son habitude de boulanger comme on le dit, essaie de gagner du temps. Mais vous savez, il a perdu les élections. Il le sait, moi je le sais, les Ivoiriens le savent, la Cedeao l’a dit ainsi que la communauté internationale. Lui seul ne peut pas tout de même avoir raison contre le monde entier. Alors s’il aime la Côte d’Ivoire et les Ivoiriens, il doit se soumettre au verdict des urnes. Aucune institution ne peut être au dessus de la position du peuple souverain. Les Ivoiriens m’ont élut à 54,10%. C’est cela la réalité de la démocratie. Pour nous, pas de recomptage, pas de comité d’évaluation.
Que dites-vous pour l’instant d’une intervention militaire ?
Je dis que la Cedeao a pris un certain nombre d’engagements. Ils ont tout d’abord dit le 7 décembre, que je suis le président élu. Que Laurent Gbagbo devait quitter, et qu’il devait quitter sans délai. Le 24 décembre, ils ont dit la même chose, en ajoutant que s’il refusait de quitter, ils utiliseraient d’autres moyens y compris la force légitime. Moi je demande à la Cedeao de mettre en œuvre la déclaration. Et maintenant j’ai été en contact avec le président Jonathan et Plusieurs autres Présidents de la Cedeao qui m’ont indiqué qu’il y aurait une nouvelle réunion à la suite de la visite des trois chefs d’Etat et qu’une nouvelle conférence prendrait les mesures adéquates pour faire partir le Président Laurent Gbagbo. Je préfère la solution pacifique. J’espère que d’ici là, Laurent Gbagbo va se ressaisir, qu’il va se dire que l’issue est bloquée. Il ne va pas réussir cette opération contre le monde entier. Il faut qu’il s’en aille, et en ce moment là, je suis prêt à lui reconnaître un certain nombre de garanties et d’avantages, mais il faut que cela se passe vite car tous les jours qui passent sont des jours perdus pour la Côte d’Ivoire et des jours douloureux pour les Ivoiriens.
Jusqu’à présent vous n’avez pas réussi à convaincre les chefs d’État de s’engager militairement. Comment comptez-vous y prendre? D’aucuns parlent d’un troisième tour en Côte d’Ivoire. Seriez-vous partant ?
Les élections, c’est terminé ! On a dépensé 300 milliards, Laurent Gbagbo a été battu. Dire que je n’ai pas réussi à convaincre les chefs d’Etat, je dirai que je n’ai pas à les convaincre. Ils sont venus la première fois, c’était le 24 décembre, pour dire à Laurent Gbagbo qu’il a perdu les élections, et qu’il doit quitter. Et comme toujours, il a promis des choses que je ne vais pas répéter. Ils ont dû revenir le 30 décembre, mais il a souhaité qu’ils reviennent le 2 ou le 3 janvier. Laurent Gbagbo leur a alors dit le 3 janvier qu’il n’est pas contre un quelconque départ, mais il exigeait un comité d’évaluation. Et secundo, il a dit : «Si je pars, qui vous dit qu’il y aura la paix en Côte d’ivoire ? » J’ai dit au chef d’Etat qu’il y avait la paix en côte d’Ivoire. Si moi j’avais perdu, J’aurais félicité Gbagbo et tout se serait bien passé. Il a perdu, qu’il fasse la même chose. Qu’il dise je reconnais ma défaite, je quitte le pouvoir. Maintenant s’il s’entête, la Cedeao prendra les mesures nécessaires. Et ces mesures peuvent inclure la force légitime. Alors, la force légitime ce n’est pas une force contre les Ivoiriens, mais une force pour enlever Laurent Gbagbo. Et cela a été fait ailleurs en Afrique comme en Amérique Latine. Il y a des opérations spéciales de non violence qui permettent de prendre la personne indésirable et de l’emmener ailleurs. L’intérêt de Laurent Gbagbo, c’est de reconnaître ma victoire, de venir me voir et ainsi je pourrai lui dire cher frère, ce que je suis prêt à faire pour toi. Vous aurez les garanties nécessaires pour votre statut d’ancien chef d’État et ainsi de suite. Pour moi, la situation est claire. La balle est maintenant dans le camp de la conférence des chefs d’Etat de la Cedeao. J’ai eu le président Jonathan. Il va convoquer cette rencontre rapidement et là je pense qu’une décision rapide serait prise. Et si les chefs d’Etat décident d’avoir une intervention militaire comme voie ultime, ils en informeront Laurent Gbagbo si d’ici là il n’a pas donné son accord pour partir du pouvoir.
Si dans quelques semaines vous constatez que les forces militaires de la Cedeao ne sont toujours pas intervenues, que ferez-vous concrètement?
Je n’envisage pas cette hypothèse. Vous savez, je connais bien Laurent Gbagbo. En 2004, il y a eu des difficultés entre les deux armées, la faction qui le soutenait et celle qui soutenait la Général Guéï. Il se faisait transporter dans le coffre d’une voiture par Lida Kouassi pour se mettre à l’abri. Quand la Cedeao prendra donc la décision, il prendra la fuite comme beaucoup de dictateurs l’ont fait. Il faut peut-être qu’il évite ce déshonneur. Il a un comportement indigne. Il est temps qu’il quitte le pouvoir.
Si l’intervention militaire tarde, ne pensez-vous pas que les sanctions financières sont une solution?
Vous savez, tout cela est en œuvre. Le conseil des ministres de l’Uemoa a pris des décisions concernant la signature. D’ailleurs, le directeur général du trésor que j’ai nommé était au Conseil d’administration de la Bceao hier (NDLR : Mercredi). Le ministre des Finances Charles Koffi Diby était à Bamako pour le conseil des ministres demain (NDLR : Aujourd’hui) et pour la préparation du sommet des chefs d’état. Evidemment avec toutes ces mesures, la Banque centrale et les banques commerciales, comme les entreprises ne doivent plus donner droit à quelques demandes d’utilisation de ressources et d’investissement de ressources par le gouvernement fictif de Laurent Gbagbo. Si des entreprises le font, à ce moment là, elles se soumettent à des possibilités de sanctions internationales. En deuxième lieu, je voudrais préciser que ce comportement de Laurent Gbagbo est tout simplement insensé. Il fait du mal à l’économie de la Côte d’Ivoire, aux Ivoiriens. Voici quelqu’un qui a été chef d’Etat pendant 10 ans, qui n’a aucune place dans son raisonnement pour l’intérêt publique. C’est scandaleux et c’est véritablement une erreur de casting que Laurent Gbagbo ait été à la tête de la Côte d’Ivoire pendant 10 ans. Je demande qu’il s’en aille parce qu’il a fait assez de torts à notre pays pendant 10 ans. Il s’est montré indigne, il n’a fait que diviser les Ivoiriens. Il n’a servi que du mensonge aux Ivoiriens et au monde entier. Il est temps qu’il s’en aille.
Ne pensez-vous pas que les sanctions financières vont plus gêner les Ivoiriens que Laurent Gbagbo. Cela ne va-t-il pas se retourner contre vous ?
Pour le moment, ce ne sont pas des sanctions économiques. Ce sont des sanctions individuelles, gel des visas, interdiction de déplacement. Dans les prochaines étapes, il serait question de faire en sorte que ces sanctions s’appliquent surtout aux personnes ainsi qu’à leurs familles. Troisième chose, il s’agira de geler les avoirs des personnes ainsi que ceux de leurs familles. Quatrième chose, la Cedeao l’a comme une mesure importante, c’est l’interdiction de voyager dans tous les pays de la Cedeao et du continent africain. Cinquième chose, c’est le gel des avoirs et des déplacements. Moi je suis pour des actions ciblées contre les personnes responsables de cette situation. Laurent Gbagbo, avec une bande de prédateurs, ce sont ceux-là qui doivent être jugés. Et nous veillons scrupuleusement qu’il en soit ainsi. J’en profite pour dire aux fonctionnaires qui je considère que c’est peut être par peur ou pour d’autres motifs, qu’ils collaborent avec ce régime fantoche, car après la crise, je prendrai mes responsabilités. Les uns et les autres connaissent ma rigueur dans la gestion. Je l’ai démontré de 1990 à 1993. J’ai dis à tous les fonctionnaires qu’ils ne doivent pas collaborer avec ces hors-la-loi. Et que s’ils le font, ils le font à leur risque et péril, au risque de perdre leur emploi, un risque pénal devant les tribunaux. Et donc des séjours de longue durée en prison. Je n’aimerais pas en arriver là. Je souhaite que chacun se conforme à la loi de la République et aux accords internationaux.
Si les troupes de l’Ecomog ne viennent pas, avez-vous un plan B ?
Je ne suis pas d’accord. Si vous suivez les mouvements comme nous le suivons, les personnes qui soutiennent Laurent Gbagbo où qui l’ont soutenu partent en grand nombre. Tous les hôtels à la frontière Ghanéenne sont occupés par ce que nous appelons les refondateurs. La plus part ont commencé par prendre la fuite, ils partent tous les jours par dizaine par avion vers les destinations Dubaï, etc. Ça commence à se désintégré. Je peux même dire que de nombreux militaires, gendarmes et policiers de hauts rangs nous ont contacté pour dire : «Nous sommes encerclés par des tueurs ; nos familles sont en danger, mais nous vous soutenons. Prenez soin de vous, nous sommes à votre disposition. C’est par la terreur, par la peur que Laurent Gbagbo a encore un certain soutien. Mais vous savez, à un moment donné, la peur quitte les comportements. Et Laurent Gbagbo sera surpris, car à un moment donné, il n’aura plus de soutient. Et si à ce moment là il a envie d’aller plus loin, il en subira les conséquences. Moi je ferai tout pour que les Ivoiriens soient épargnés par toute opération d’enlèvement de Laurent Gbagbo. J’ajoute que les mercenaires travaillent pour de l’argent. Ils ne travaillent pas par affection pour quelqu’un. Pensez-vous que le jour où les forces de la Cedeao diront que c’est tel jour que nous viendrons pour chercher Laurent Gbagbo ? Et que ce jour là ces mercenaires continueront de le protéger au risque de leur vie ? Ils ne seront plus là, ils partiront, ils fuiront comme des rats. J’insiste pour dire à Laurent Gbagbo que S’il n’a aucun intérêt pour sa personne, qu’il pense à l’intérêt supérieur de la Côte d’Ivoire et qu’il quitte le pouvoir le plus tôt possible, car son comportement est non seulement indigne, mais il cause du tort aux Ivoiriens et au pays.




Depuis quelques jours vous parlez de Cour pénale internationale. Votre gouvernement a-t-il écrit à cette cour pour demander une mission ici en Côte d’Ivoire ? A Duekoué, nous avons des conflits inter-ethnique. En tant que Président de la République, quel est le message que vous adressé aux ivoiriens ?
Sur la Cour pénale internationale, le 1er janvier j’ai eu une demi-heure d’entretien avec le Secrétaire général des nations Unies. Nous avons parcouru toutes ces questions. Et Je lui ai demandé expressément d’envoyer une mission de la Cpi pour des investigations. Je lui ai réitéré ma demande par écrit avant-hier (mardi dernier). Dans quelques jours donc, nous aurons une mission de la Cpi. Quant au développement à Duékoué, bien évidement cela est la traduction du comportement de Laurent Gbagbo. Je le rends donc responsable de tous ces crimes, où que cela se passe sur tout le territoire national. C’est son refus de quitter le pouvoir qui emmène le désordre en Côte d’Ivoire. Ce qui est inacceptable pour un ancien chef d’Etat et par conséquent le ministre de l’Intérieur suit cette affaire de très près. Nous essayons de faire en sorte que la Croix rouge et d’autres organismes internationaux apportent leur soutient aux populations éprouvées. J’en profite pour présenter mes condoléances aux familles des personnes qui ont été tuées. Il y a déjà eu 12 hommes. C’est 12 morts de trop. La Côte d’Ivoire n’a pas besoin de continuer dans cette voie. Ces élections devaient être des élections de sortie de crise. Et là nous sommes dans une crise plus profonde que celle que nous avions auparavant. C’est tout de même détestable.
Quel sera le sort des militaires qui sont avec Laurent Gbagbo ? votre adversaire conditionne aussi la levée du blocus par le départ des 300 soldats Forces nouvelles. Que pensez-vous de cela?
Laurent Gbagbo est un hors-la-loi, vous êtes d’accord avec ça ? Alors si le hors la loi recrute des gens sans emploi, le moment venu, les uns et les autres seront sanctionnés. Nous n’avons pas d’inquiétude à ce sujet. C’est vrai la jeunesse a été manipulée par Laurent Gbagbo, il n’a rien fait pour les jeunes pendant 10 ans de pouvoir, il n’a pas construit une seule université. Or moi en trois ans, sous la présidence du Président Félix Houphouët Boigny, j’ai pu construire trois universités. Laurent Gbagbo a trompé la jeunesse. J’ai hâte de me mettre au travail pour leur donner un avenir. Je leur demande de ne pas se soumettre à ses propositions. Bien entendu, y en a qui sont égarés. J’ai un programme, j’ai suivi de très près ce que l’Anc a fait pour les jeunes à l’arrivée du président Mandela en Afrique du Sud. En ce qui concerne votre première question concernant une rencontre avec Laurent Gbagbo, c’est vrai le Premier ministre Kenyan Odinga qui ne maîtrisait pas bien la situation avait pris Laurent Gbagbo au sérieux quad il lui a dit qu’il était prêt à me rencontrer sans condition, que j’étais son frère. Je suis son frère, on s’est appelé de temps en temps. J’ai dit à Odinga que je connais Laurent Gbagbo depuis 20 ans, et qu’il est un menteur. Je lui ai dit qu’il ne respectera rien. Laurent Gbagbo a toujours demandé une réunion, un report pour ne rien appliqué. Il n’a jamais respecté ses engagements. Je dis au Premier ministre kenyan que nous avons eu un report des élections six fois, du fait de Laurent Gbagbo. Dans les réunions que nous avions eues avec les présidents Bédié et Compaoré, le Premier ministre Soro, il était toujours d’accord. Et nous avons reconduit ces réunions 10 fois en trois ans. A chaque fois, c’était parfait. Et un mois après, tout était remis en cause. Et nous avons tout accepté parce que nous voulons et la Démocratie, et la paix. J’ai dit à Odinga que je ne rencontrerai Laurent Gbagbo que lorsqu’il aura reconnu que j’ai gagné les élections, et que je suis le président légitime. Une rencontre avec lui voudra dire qu’il reconnait sa défaite. En ce moment là, je suis prêt à lui reconnaître un certain nombre d’avantages et de garanties parce qu’en définitive, en tant que président des Ivoiriens, je dois faire de sorte que tous les Ivoiriens vivent dans la paix et non se retrouver en exil comme moi-même je l’ai été à plusieurs occasions. Je tiens donc à la protection de tous les ivoiriens sans distinction. Que ce soient les Ivoiriens du sud, du Nord, du Centre, etc. Et je vous dis que c’est une conviction ultime que j’ai, la Côte d’Ivoire a besoin qu’on protège les Ivoirien et les minorités. Mon objectif était de clore cette page d’incompréhensions. Mais je ne peux pas être avec quelqu’un qui refuse la réalité, qui divise et tue les ivoiriens, qui utilise des mercenaires et des miliciens étrangers. Où est sa fibre patriotique ? Ça n’a pas de sens. Je dis donc aux Ivoiriens que leur retenue est à féliciter. Que cela se poursuive, que les ivoiriens soient protégés.
Vous êtes ici sous blocus, vos militants sont traqués dehors, la venue de l’Ecomog n’est pas partagée par certains de vos pairs de la Cedeao. Sur quoi comptez-vous pour prendre ce pouvoir et que pouvez-vous dire pour rassurer vos militants dont certains n’y croient plus ?
Ce que vous venez de me dire confirme bien que Laurent Gbagbo n’a aucune crédibilité. Il a annoncé aux chefs d’Etat qu’il allait lever ce blocus. Et vous m’avez dit tout à l’heure que vous avez passé une demi-heure et que c’est sur intervention que finalement vous avez pu venir. Voici quelqu’un qui est toujours prêt à prendre des engagements pour ne pas les respecter. Vous savez, je suis le premier à souffrir. Ceci étant, la situation que vivent mes militants et les Ivoiriens en général, car ce ne sont pas seulement des militants du Rhdp, ce sont tous les Ivoiriens qui vivent cette situation, nous allons y arriver, j’en ai la conviction. Je travaille à cela et je puis vous dire que chaque fois que je me suis appesanti pour régler un problème, je l’ai réglé. A la fin du mois de janvier, Laurent Gbagbo ne sera plus au pouvoir. Il partira d’une manière ou d’une autre. Il a fait assez de torts à la Côte d’Ivoire et il faut qu’il s’en aille. Je souhaite qu’il le fasse de manière pacifique. Qu’il renonce à cet entêtement. Il ne peut pas être seul contre le monde entier, il le sait bien. Peut-être qu’il traverse un période de folie. Il n’arrive pas à discerner le vrai du faux, au quel cas, il subira les conséquences.
Est-ce qu'à votre connaissance, M. Laurent Gbagbo aura les moyens de payer les salaires des fonctionnaires ce mois-ci ?
Ecoutez, je vous dis que Laurent Gbagbo partira avant la fin du mois de janvier. J'ai toute une série de mesures en cours qui vont faire qu'il va tomber comme un fruit pas mûr mais un fruit pourri. Gbagbo dit qu'il ne lèvera le blocus que quand les soldats des Forces nouvelles qui sont au moins 300 personnes avec des armes lourdes regagneront Bouaké. Excusez-moi de le dire, c'est un menteur ! Vous avez été ici, est-ce que vous avez vu 300 soldats avec des armes lourdes ? C'est quand même pitoyable. Mais pourquoi, ils prennent des engagements sachant qu'ils ne pourront pas les respecter ? Guillaume Soro était Premier ministre de M. Laurent Gbagbo. Et à ce titre, il avait une sécurité mixte, Forces de défense et de sécurité. Forces nouvelles. Mais ce sont ces mêmes éléments qui sont avec lui. Rien n'a été renforcé. Moi en tant que président d'institution, j'ai une sécurité qui est avec moi ici. Le président Bédié, en tant que président d'institution, a une sécurité qui est avec lui. Voilà ce qu'il y a comme sécurité. Il n'y a rien de vrai dans ce qu'il raconte. Alors, faire des promesses, sachant bien qu'on ne va pas les tenir est indigne d'un homme d'Etat. Et je leur demande d'arrêter de mentir à la face du monde. Cela nous fait honte. Cela fait honte à la Côte d'Ivoire. Il est temps d'arrêter ces mensonges que je vois dans leurs interviews. La terre entière sait que Laurent Gbagbo a perdu les élections à commencer par lui-même. Qu'il épargne à la Côte d'Ivoire de nouvelles violences. Chers amis, je sais que vous devez prendre un hélicoptère, ce qui est la preuve que les barrages n'ont pas été levés. Je vous souhaite une bonne année et je vous garantis que 2011, après le mois de janvier, sera une très bonne année pour la Côte d'Ivoire et les Ivoiriens. Je vous remercie.

Propos retranscrits par Touré Yelly et Napargalè Marie
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