« Palabre, c’est bon comme ça ! On veut vivre un peu ». Casquette bleue, à la mode, vissée sur le crâne, tee-shirts jaunes et culottes larges, un jeune homme, les yeux rivés sur les « Une » des journaux affichés par un revendeur au grand carrefour de Koumassi, crie son ras-le-bol face à l’enlisement de la crise postélectorale.
A l’image de ce garçon d’une vingtaine d’années, la plupart des Ivoiriens sont exaspérés par le blocage du pays depuis un peu plus d’un mois. Une situation créée par la volonté de Laurent Gbagbo de s’accrocher, en dépit de sa déconvenue dans les urnes (il a été sèchement battu le 28 novembre dernier, lors du second tour de la présidentielle, par Alassane Ouattara qui a raflé 54,1% des suffrages contre 45,9% pour son adversaire), par tous les moyens, y compris au péril de sa vie, à son fauteuil présidentiel.
Si les Ivoiriens sont davantage écœurés par cette énième crise, il est vrai inutile, c’est parce qu’ils savent qu’elle repose sur du faux. La souveraineté du pays, le respect de la constitution bref tous les arguments brandis par les refondateurs pour justifier leur coup d’Etat électoral ne sont aux yeux d’une grande partie de la population que des prétextes fallacieux. Car en Côte d’Ivoire, tout le monde, même les partisans du président sortant, sait que Laurent Gbagbo a perdu les élections. Et ils sont d’autant plus peinés, que le chef des frontistes leur impose un calvaire, après dix années de souffrance qu’ils ont endurées.
Les Ivoiriens sont fatigués de la crise qui dure depuis plus de dix ans ! Et c’est un euphémisme de le dire, car avant d’en arriver aux élections, Dieu seul sait combien d’accords ont été signés et de capitales ont été visités pour la recherche de la paix. Agiter aujourd’hui le chiffon rouge d’une guerre civile en Côte d’Ivoire est un leurre. A la vérité, les populations, même si elles prêtent une oreille attentive à tout ce qui se passe dans l’arène politique, ne sont plus prêtes à s’engager dans une guerre civile comme tente de le faire croire le camp Gbagbo.
Appauvris, et exténués par la flambée incessante, mais inquiétante, des prix des denrées de première nécessité, les Ivoiriens n’ont aujourd’hui qu’une seule préoccupation: comment se nourrir et se soigner et non se donner à la mort, pour une cause perdue ? Et la seule chose qu’ils attendent du « refondateur en chef », c’est qu’il reste le verdict des urnes en quittant tranquillement le pouvoir, afin que le pays retrouve sa sérénité.
Si Laurent Gbagbo et ses sbires croient qu’une intervention militaire débouchera sur une guerre civile, ils se trompent lourdement. Quand les Casques blancs débarqueront, les Ivoiriens resteront cloîtrés chez eux, en priant, comme le souhaitent beaucoup d’entre eux, pour « qu’on en finisse une fois pour toutes avec cette situation de blocage ». Seuls quelques extrémistes, entretenus par Gbagbo ou aveuglés par les thèses farfelus des refondateurs sur la souveraineté du pays, iront se battre, et s’offrir en moutons de sacrifice. Il n’est même pas sûr que certains éléments des FDS engagent le feu avec les soldats de l’ECOMOG, convaincus que Laurent Gbagbo usurpe son pouvoir. Ce n’est donc pas des civils, de surcroît en proie à des problèmes existentiels, qui livreront bataille pour un président illégitime. Laurent Gbagbo et son clan peuvent continuer de rêver…
Y. Sangaré
A l’image de ce garçon d’une vingtaine d’années, la plupart des Ivoiriens sont exaspérés par le blocage du pays depuis un peu plus d’un mois. Une situation créée par la volonté de Laurent Gbagbo de s’accrocher, en dépit de sa déconvenue dans les urnes (il a été sèchement battu le 28 novembre dernier, lors du second tour de la présidentielle, par Alassane Ouattara qui a raflé 54,1% des suffrages contre 45,9% pour son adversaire), par tous les moyens, y compris au péril de sa vie, à son fauteuil présidentiel.
Si les Ivoiriens sont davantage écœurés par cette énième crise, il est vrai inutile, c’est parce qu’ils savent qu’elle repose sur du faux. La souveraineté du pays, le respect de la constitution bref tous les arguments brandis par les refondateurs pour justifier leur coup d’Etat électoral ne sont aux yeux d’une grande partie de la population que des prétextes fallacieux. Car en Côte d’Ivoire, tout le monde, même les partisans du président sortant, sait que Laurent Gbagbo a perdu les élections. Et ils sont d’autant plus peinés, que le chef des frontistes leur impose un calvaire, après dix années de souffrance qu’ils ont endurées.
Les Ivoiriens sont fatigués de la crise qui dure depuis plus de dix ans ! Et c’est un euphémisme de le dire, car avant d’en arriver aux élections, Dieu seul sait combien d’accords ont été signés et de capitales ont été visités pour la recherche de la paix. Agiter aujourd’hui le chiffon rouge d’une guerre civile en Côte d’Ivoire est un leurre. A la vérité, les populations, même si elles prêtent une oreille attentive à tout ce qui se passe dans l’arène politique, ne sont plus prêtes à s’engager dans une guerre civile comme tente de le faire croire le camp Gbagbo.
Appauvris, et exténués par la flambée incessante, mais inquiétante, des prix des denrées de première nécessité, les Ivoiriens n’ont aujourd’hui qu’une seule préoccupation: comment se nourrir et se soigner et non se donner à la mort, pour une cause perdue ? Et la seule chose qu’ils attendent du « refondateur en chef », c’est qu’il reste le verdict des urnes en quittant tranquillement le pouvoir, afin que le pays retrouve sa sérénité.
Si Laurent Gbagbo et ses sbires croient qu’une intervention militaire débouchera sur une guerre civile, ils se trompent lourdement. Quand les Casques blancs débarqueront, les Ivoiriens resteront cloîtrés chez eux, en priant, comme le souhaitent beaucoup d’entre eux, pour « qu’on en finisse une fois pour toutes avec cette situation de blocage ». Seuls quelques extrémistes, entretenus par Gbagbo ou aveuglés par les thèses farfelus des refondateurs sur la souveraineté du pays, iront se battre, et s’offrir en moutons de sacrifice. Il n’est même pas sûr que certains éléments des FDS engagent le feu avec les soldats de l’ECOMOG, convaincus que Laurent Gbagbo usurpe son pouvoir. Ce n’est donc pas des civils, de surcroît en proie à des problèmes existentiels, qui livreront bataille pour un président illégitime. Laurent Gbagbo et son clan peuvent continuer de rêver…
Y. Sangaré