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Politique Publié le mardi 11 janvier 2011 | L’expression

Chu de Treichville/ Marche du Rhdp : Des blessés sans soins ni nourriture

© L’expression Par DR
Protestation contre la confiscation des médias d`état: les militants du RHDP marchent sur la maison de la télévision
Jeudi 16 décembre 2010. Abidjan
Les victimes de la marche du Rhdp du 16 décembre vivent un calvaire aux services de traumatologie et clinique du Chu de Treichville.

Ils étaient une dizaine au départ. Aujourd’hui, il n’en reste que cinq. Couchés sur leur lit d’hôpital aux services de traumatologie et clinique du Centre hospitalier et universitaire (Chu) de Treichville sans soin ni nourriture, ils partagent regret, souffrance et amertume en plus d’inspirer pitié et désolation. Eux, ce sont les ‘’heureuses’’ victimes de la répression de la marche du 16 décembre.

Pourtant, ces braves jeunes venus de Divo, Yopougon, Yamoussoukro et Attécoubé avaient mis à exécution le mot d’ordre de leur parti en prenant d’assaut les différentes artères de leurs communes pour obliger le ‘’Machiavel des lagunes’’ à se décramponner du pouvoir qu’il a perdu dans les urnes. A en croire un parent de malade qui a requis l’anonymat, «tout allait bien pendant les premiers jours qui ont suivi notre arrivée. Les médecins s’occupaient bien de nous et les malades ont été opérés. Mais depuis l’opération, nous ne comprenons plus rien. Les malades sont livrés à eux-mêmes. Ils n’ont plus accès ni aux soins post opératoires ni même à la nourriture.

Pensez-vous qu’un malade, qui a perdu suffisamment de sang comme les blessés de la marche et qui de surcroit ne mange pas, puisse survivre », s’interroge-t-il les yeux humectés de larmes.

Entre deux sanglots, il poursuit : « Alors qu’on nous avait rassurés qu’un certain Diaby s’occuperait d’eux. Mais jusque-là, nous l’avons appelé en vain. Personne n’est venu souhaiter même un prompt rétablissement. Ils ont lutté pour une cause noble, ils ne méritent pas ce mépris», a t-il ajouté. Des propos que corrobore Samassi Mamadou, le patient. « C’est au niveau de Yopougon sable que les corps habillés ont tiré sur nous. Les balles ont d’abord transpercé ma jambe droite avant d’atteindre la jambe gauche. J’ai fait le Chu de Cocody. Comme on ne s’occupait pas de moi, nous sommes venus ici (ndlr : Chu Treichville) le 20 décembre. Mais depuis le 27 décembre, on n’a plus d’assistance. Les ordonnances s’accumulent de jour en jour sans qu’on puisse les régler. On compte sur Dieu maintenant », soutient le malade. Comme lui, tous les malades que nous avons visités ce vendredi sont dans le dénuement total et n’ont personne vers qui se tourner. Un manque de prise en charge qui a amené le gérant des chambres à expulser ce jour le patient Coulibaly Yssouf précédemment logé à la chambre 7 du premier étage du service clinique. C’est à la surprise générale que son départ de l’hôpital a été annoncé à ses parents. Lui dont les balles n’ont été extraites de ses cotes que le 1er janvier. Cet infortuné part à la maison sans la moindre compresse, ni antibiotique. «Ils se sont débarrassés de nous », lance dame Coulibaly, la mère du patient, en pleurs. Pour le moment, une association caritative logée au sein de la mosquée du Chu dénommée ‘’Al muwassat’’ fait des pieds et des mains pour prendre en charge le déjeuner des malades et régler quelques ordonnances. Cela avec l’aide de généreux bienfaiteurs. Mais si la situation reste en l’état, on peut affirmer que les jours de ces courageux jeunes gens, qui ont bandé leurs muscles contre la forfaiture, sont comptés.

Jean Jacques Guédé
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