Le Conseil constitutionnel est au cœur de la crise post-électorale qui secoue le pays depuis le 28 novembre. Le sort de son président est lié à celui du chef de l`Etat sortant.
Paul Yao-N`Dré est, c`est un truisme, dans un fauteuil éjectable. Tant le président du Conseil constitutionnel s`est rendu célèbre en déclarant son ami Laurent Gbagbo vainqueur de la présidentielle de novembre dernier, contre la vérité des urnes. C`est ce verrou du conseil que le chef de l`Etat sortant brandit dans sa tentative de confiscation de la voix des Ivoiriens.
Dès que Alassane Ouattara remportera le bras de fer que lui impose Gbagbo, il va sans dire qu`il remettra le Conseil constitutionnel dans le sens de la marche. Certes, lui et son camp concentrent leurs efforts sur son installation officielle au palais. Mais, tout indique que l`après Gbagbo commence à se dessiner en ce qui concerne la plus haute juridiction nationale. Et, c`est l`émérite professeur Francis Wodié qui devrait prendre la place de Yao-N`Dré. Bien entendu, la question n`est pas abordée officiellement. Francis Kouablan, secrétaire général du Parti ivoirien des travailleurs (Pit), soutient même ne pas être « au courant ». Pour le bras droit du spécialiste en droit constitutionnel, « le plus important actuellement, c`est la résolution de la crise ». L`entourage du président élu et celui du Premier ministre observent aussi le même silence.
Mais, celui qui a défendu les couleurs du Pit lors du premier tour de la présidentielle, fait l`unanimité sur son profil. « De toutes façons, la première décision à prendre sera de nommer le premier constitutionnaliste. Cela coule de source », analyse un proche de Ouattara. « Le contraire va m`étonner, d`autant plus qu`il est en tournée dans la sous-région pour expliquer le problème que nous vivons », ajoute-t-il. Selon une autre source, ce serait sans doute un bon moyen d`indiquer que désormais, seuls les meilleurs techniciens seront choisis pour le bien du pays.
Des indices laissent croire, en effet, que le leader du Pit jouera un rôle de premier plan, dans son domaine de compétence, dès l`installation du nouveau président.
Pour le second tour de l`élection, Francis Wodié a soutenu la candidature de Ouattara, alors que sa vice-présidente rejoignait le camp Gbagbo.
Après la proclamation de résultats contradictoires par la Commission électorale indépendante (Cei) et le Conseil constitutionnel, Francis Wodié marque sa fidélité à son choix en cassant, arguments juridiques à l`appui, la décision prise par Paul Yao N`dré. «La décision du Conseil constitutionnel est contraire au droit », tranche-t-il le 21 décembre.
« Le problème a cessé d`être juridique ; il est devenu un problème essentiellement politique et moral…M. Laurent Gbagbo doit, en toute conscience et responsabilité, céder le pouvoir à M. Alassane Ouattara », insiste-t-il.
En plus de cette prise de position, le spécialiste de droit constitutionnel s`investit dans une campagne sous-régionale d`explication de la situation. C`est dans ce cadre qu`il appellera encore, le 5 janvier depuis Dakar, Gbagbo à rendre le pouvoir.
«Nous ne voulons pas d`une solution militaire car, les problèmes en matière de démocratie ne se règlent pas par des armes, mais par les urnes. Et nous espérons que, dans les minutes qui suivent, Laurent Gbagbo aura compris cela. Et s`il persiste, il faut passer à la solution ultime qu`est l`option militaire», explique-t-il à la presse.
Il faut rappeler que dans le cadre légal actuel, le Conseil constitutionnel a des prérogatives non négligeables. Ainsi, selon l`article 60 de la Constitution, « le Conseil constitutionnel statue sur l`éligibilité des candidats, la régularité et la validité des élections des députés à l`Assemblée nationale. » En sus, le président du conseil doit être consulté par le président de la République avant utilisation de l`article 48. Il a aussi son mot à dire sur la ratification des accords internationaux et traités, négociés par le président de la République.
Kesy B. Jacob
Paul Yao-N`Dré est, c`est un truisme, dans un fauteuil éjectable. Tant le président du Conseil constitutionnel s`est rendu célèbre en déclarant son ami Laurent Gbagbo vainqueur de la présidentielle de novembre dernier, contre la vérité des urnes. C`est ce verrou du conseil que le chef de l`Etat sortant brandit dans sa tentative de confiscation de la voix des Ivoiriens.
Dès que Alassane Ouattara remportera le bras de fer que lui impose Gbagbo, il va sans dire qu`il remettra le Conseil constitutionnel dans le sens de la marche. Certes, lui et son camp concentrent leurs efforts sur son installation officielle au palais. Mais, tout indique que l`après Gbagbo commence à se dessiner en ce qui concerne la plus haute juridiction nationale. Et, c`est l`émérite professeur Francis Wodié qui devrait prendre la place de Yao-N`Dré. Bien entendu, la question n`est pas abordée officiellement. Francis Kouablan, secrétaire général du Parti ivoirien des travailleurs (Pit), soutient même ne pas être « au courant ». Pour le bras droit du spécialiste en droit constitutionnel, « le plus important actuellement, c`est la résolution de la crise ». L`entourage du président élu et celui du Premier ministre observent aussi le même silence.
Mais, celui qui a défendu les couleurs du Pit lors du premier tour de la présidentielle, fait l`unanimité sur son profil. « De toutes façons, la première décision à prendre sera de nommer le premier constitutionnaliste. Cela coule de source », analyse un proche de Ouattara. « Le contraire va m`étonner, d`autant plus qu`il est en tournée dans la sous-région pour expliquer le problème que nous vivons », ajoute-t-il. Selon une autre source, ce serait sans doute un bon moyen d`indiquer que désormais, seuls les meilleurs techniciens seront choisis pour le bien du pays.
Des indices laissent croire, en effet, que le leader du Pit jouera un rôle de premier plan, dans son domaine de compétence, dès l`installation du nouveau président.
Pour le second tour de l`élection, Francis Wodié a soutenu la candidature de Ouattara, alors que sa vice-présidente rejoignait le camp Gbagbo.
Après la proclamation de résultats contradictoires par la Commission électorale indépendante (Cei) et le Conseil constitutionnel, Francis Wodié marque sa fidélité à son choix en cassant, arguments juridiques à l`appui, la décision prise par Paul Yao N`dré. «La décision du Conseil constitutionnel est contraire au droit », tranche-t-il le 21 décembre.
« Le problème a cessé d`être juridique ; il est devenu un problème essentiellement politique et moral…M. Laurent Gbagbo doit, en toute conscience et responsabilité, céder le pouvoir à M. Alassane Ouattara », insiste-t-il.
En plus de cette prise de position, le spécialiste de droit constitutionnel s`investit dans une campagne sous-régionale d`explication de la situation. C`est dans ce cadre qu`il appellera encore, le 5 janvier depuis Dakar, Gbagbo à rendre le pouvoir.
«Nous ne voulons pas d`une solution militaire car, les problèmes en matière de démocratie ne se règlent pas par des armes, mais par les urnes. Et nous espérons que, dans les minutes qui suivent, Laurent Gbagbo aura compris cela. Et s`il persiste, il faut passer à la solution ultime qu`est l`option militaire», explique-t-il à la presse.
Il faut rappeler que dans le cadre légal actuel, le Conseil constitutionnel a des prérogatives non négligeables. Ainsi, selon l`article 60 de la Constitution, « le Conseil constitutionnel statue sur l`éligibilité des candidats, la régularité et la validité des élections des députés à l`Assemblée nationale. » En sus, le président du conseil doit être consulté par le président de la République avant utilisation de l`article 48. Il a aussi son mot à dire sur la ratification des accords internationaux et traités, négociés par le président de la République.
Kesy B. Jacob