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Art et Culture Publié le mardi 11 janvier 2011 | Nord-Sud

Ambassadeur Agalawal, humoriste-chanteur - “Si on arrête Toukpê, ce sera dommage”

La situation post-électorale agace de nombreux créateurs. L’Ambassadeur Agalawal, avec beaucoup d’humour, revient sur la crise, la suspension de l’émission Toukpê et ses projets futurs.


l Comment vous portez-vous ?
Je vais bien. Actuellement, il y a deux républiques, donc je suis au milieu. Et, j’ai du mal à me décider. Mon embarras vient de là. Mais, il y a le président Gueu Droh (président du parti communiste de Côte d’Ivoire dont il est le représentant à l’émission Toukpê de la radio nationale) qui m’a demandé de trouver un hôtel où il sera investi. Et moi, je serai le Premier ministre.

l Quels sont vos projets actuels ?
Comme tout artiste humoriste, nous essayons de dédramatiser la situation comme on peut. A cet effet, j’ai mis à la disposition de la population ivoirienne un album de 10 titres dans lequel elle pourra trouver l’humour qui a été perdu avec cette histoire d’élection.

l Agalawal qui passe de l’humour à la chanson, n’est-ce pas…
Vous voulez parler de dichotomie ?

l On peut le dire…
Non. Nous avons déjà consolidé, les autres ont validé, on attend les personnes qui doivent certifier. Mais, je pense qu’il n’y a pas de problème, ça passe.

l Avez- vous les aptitudes pour vous lancer à la chanson ?
Est-ce que chanter est-il difficile aujourd’hui ? Je chante même en anglais. Ce qui veut dire que ce n’est pas aussi compliqué que ça. Vous entendez tout ce que les gens disent dans les chansons (il imite les atalaku des Dj), ce ne sont pas des choses difficiles à faire. Vous allez voir. Je vous promets d’être le représentant de la Côte d’Ivoire au prochain Kora awards. Pour vous dire que je suis un bon chanteur.

l De quelle trempe ?
Comme vous voulez le savoir, je ne me compare pas à Alpha Blondy. Je suis de la trempe de Johnny La Fleur et de ces artistes qui sont très sérieux.

l Pour être sérieux, que pensez-vous de l’engagement des artistes créateurs auprès des hommes politiques ?
Je pense que c’est leur choix. Pour moi, un artiste est celui qui est au milieu, qui est impartial. En quelque sorte un équilibriste. C’est celui là-même qui observe les deux parties et essaie de trouver un point commun aux différents camps. Les exhorter à se retrouver au pied de cet intérêt commun. C’est ce rôle que j’incarne. C’est-à-dire, faire en sorte que les gens se retrouvent et que les hostilités cessent.

l De nombreux créateurs ont reçu des menaces de mort à cause de leur engagement. Qu’en pensez-vous ?
Cela va de soi. C’est le contraire qui m’aurait étonné. Vous savez comment la politique évolue sous nos tropiques. Les politiciens eux-mêmes sont difficiles. Dès l’instant qu’un créateur s’engage derrière un politicien, automatiquement, on le con­fond avec ce dernier. De ce fait, le public ne fait plus de distinction. On ne te voit plus comme un artiste mais comme un partisan. Quand c’est comme ça, on ne peut pas en vouloir aux autres de nous reprocher des choses. C’est une évidence qu’ils reçoivent des menaces. Mais, au-delà de ce que je viens de dire, ce n’est pas normal. Car, c’est cela aussi la démocratie. A savoir, la liberté de choix. Parfois ceux qu’on persécute pour leur choix, c’est souvent dû à une coïncidence entre leur vision et des positions politiques.

l En parlant de l’humour perdu que les Ivoiriens doivent retrouver. Que devient l’émission ‘’Tou­kpê’’ de radio Côte d’Ivoire ?
C’était une très bonne initiative. Mais, compte tenu de la situation sociopolitique, on nous a fait comprendre qu’il y a des émissions patriotiques qui doivent se substituer au programme jusqu’à ce que la situation se rétablisse. Nous sommes obligés de le constater. Nous ne som­mes que des acteurs. Si on nous appelle, on sera au rendez-vous. Nous sommes des soldats.

Que pensez-vous de cette décision ? Car l’émission réussissait à réunir tous les Ivoiriens ?
Vraiment ce serait dommage s’il arrivait qu’on mette fin à cette émission. Moi, je serai impuissant face à cela, car n’étant pas un décideur. Si les gens estiment que ce n’est pas une émission qui est d’actualité ou qui serait en déphasage avec la situation, c’est vraiment dommage. On ne peut ignorer que tous les dimanches, certains Ivoiriens manquaient d’aller à la messe à cause de cette émission. Je suis sûr que la population ne serait pas contente si cette émission venait à disparaître.

Quel est votre appel à l’endroit des Ivoiriens face à cette impasse politique ?
Je demanderai aux Ivoiriens de rester sereins. Nous sommes tous en Côte d’Ivoire, chacun avec ses devoirs. Ce que nous pouvions faire en tant que population, c’était d’aller aux urnes. Nous avons voté. Du moment qu’on a fini de le faire, le reste appartient à ceux qui doivent décider. La jeunesse ivoirienne doit se ressaisir. Il ne faudrait pas qu’elle se livre aux balles. Quoiqu’on dise, il faudra des martyrs, c’est vrai. Mais, c’est l’espoir d’une famille qui aura sacrifié sa vie. Je demande aux Ivoiriens de cultiver la paix et de rester modérés. Qu’on fasse ce qui est dans l’intérêt et l’avenir de la Côte d’Ivoire.

Entretien réalisé par Sanou A.
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