Depuis la fin de l'année dernière, un nouveau concept a pris forme dans la crise post-électorale qui secoue la Côte d'Ivoire. C'est le concept du ''recomptage des voix''. Cette proposition, issue du 2nd tour de la présidentielle ivoirienne du 28 novembre dernier, a été faite par les avocats français du président Laurent Gbagbo. «Recomptons les voix», ont fait savoir Mes Jacques Vergès et Roland Dumas, lors de leur visite à leur ''client'' Laurent Gbagbo, il y a quelques jours, après avoir analysé avec lui le dossier électoral ivoirien. Cette proposition, une de plus d'ailleurs dans les différentes solutions qu'on recherche pour sortir de cette crise post-électorale ivoirienne, a été aussitôt rejetée et ce, de la façon la plus catégorique possible, par le camp du Dr Alassane Dramane Ouattara, déclaré vainqueur de ce 2nd tour de la présidentielle par le président Youssouf Bakayoko de la Commission Électorale Indépendante (CEI). Du coup, même si elle semblait être une très bonne proposition, le recomptage des voix a été mis entre parenthèses par le camp Ouattara, repoussant l'option du camp Gbagbo, qui le répète à chaque nouvel émissaire qui s'emmène à Abidjan. Que redoute-t-on, ou plutôt, que cache le recomptage des voix issues du 2nd tour de la présidentielle tel que proposé par les avocats français du président Laurent Gbagbo? Pourquoi ce refus brutal de ladite proposition par le camp Ouattara? Est-ce une proposition farfelue. A la vérité, cette proposition de recomptage des voix a de quoi à intriguer les adversaires de Laurent Gbagbo, car elle cache 2 grands risques pour le camp Ouattara et revêt un gros avantage pour le locataire du Palais d'Abidjan. Le premier gros piège qu'évite le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), dont le candidat Alassane Ouattara est le champion, en récusant cette proposition, c'est la mise à plat des résultats tels que proclamés par le président de la CEI, Youssouf Bakayoko, à l'hôtel du Golf. En effet, pour le camp Ouattara, l'acceptation de cette proposition de Jacques Vergès et de Roland Dumas revient à remettre en cause les premiers résultats tels que proclamés et qui permettent au candidat du RHDP de se targuer aujourd'hui d'être le président élu de la République de Côte d'Ivoire. Ce sont d'ailleurs ces résultats provisoires proclamés par le M. Bakayoko que le Représentant Spécial du Secrétaire général de l'ONU en Côte d'Ivoire, M. Young Choi, a certifié très rapidement pour contrer le Conseil constitutionnel du Pr. Paul Yao N'dré. Ce sont ces mêmes chiffres certifiés de la CEI qui fondent pour le président Ouattara, cette reconnaissance quasi unanime de la communauté internationale, à commencer par les USA, la France, l'Angleterre et l'Allemagne. Une remise en cause de ces chiffres de la CEI, par une acceptation du recomptage des voix, signifierait inéluctablement qu'il n'y a plus de fondement à cette reconnaissance de la communauté internationale. Mais, l'autre revers de la médaille est que l'acceptation de ce recomptage des voix aurait remis au goût du jour les 22000 PV émanant des 22 000 Bureaux de vote du pays qui ont consacré ce 2nd tour. Du coup, un certain nombre de plaintes de La Majorité Présidentielle (LMP), dont Laurent Gbagbo est le champion, aurait été acceptées de manière tacite. Par exemple, que dans 500 bureaux de vote en zones CNO (centre-nord-ouest), le candidat Gbagbo n'ait eu aucune voix, alors qu'il y avait des représentants, donnera un fondement aux recours de LMP déposés devant le Conseil Constitutionnel.
LE CONTRE-LA-MONTRE ENTRE GBAGBO ET OUATTARA...
Le deuxième gros piège qu'évite le camp Ouattara dans cette proposition de recomptage des voix, c'est de permettre au ''rival'' Laurent Gbagbo de gagner encore du temps pour mieux se scotcher au pouvoir. En effet, l'un des avatars majeurs de proposition, c'est qu'elle n'est pas définie dans le temps. Entre l'acceptation de la proposition et la proclamation de nouveaux résultats nés du recomptage des voix, il y a un tout temps que le camp Ouattara estime qu'il ne profitera qu'au président Gbagbo pour mieux s'asseoir dans le fauteuil présidentiel qu'il est en train, selon eux, d'usurper. En effet, l'acceptation de la proposition entraînera immédiatement la mise sur pied effective d'un comité d'experts nationaux et internationaux chargés de voir ces fameux résultats contestés de part et d'autre (CEI tout comme Conseil constitutionnel). D'abord, il faut trouver ces experts. Ensuite, il faut s'entendre sur leur impartialité, puis constituer l'équipe de travail, les mettre à la tâche et attendre les nouveaux résultats qu'ils sortiront. Ne l'oublions pas, ce sont 22000 Procès-Verbaux de 22000 Bureaux de vote qu'on doit retrouver, rassembler et compulser en les mettant en comparaison avec les chiffes de la CEI et du Conseil constitutionnel. Puis, viendra le temps de la consolidation des résultats ''définitifs'' obtenus par les deux camps et la divulgation du tout dernier résultat. Il va de soi qu'on en aura eu pour au moins 3 à 6 mois pleins d'activités avec le risque qu'on peut sortir perdant à la fin. Pendant ce temps, que font le président Ouattara et son gouvernement? Restent-ils à l'hôtel du Golf? Abandonnent-ils l'idée de leur légitimité acquise selon la CEI et le certificateur de l'ONU, Choi Young-Jin pour laisser le fauteuil présidentiel à Laurent Gbagbo? Voilà l'autre motif du rejet de la proposition du recomptage des voix par le camp Ouattara, qui redoute ce contre-la-montre engagé entre le champion du RHDP et celui de LMP, depuis le 04 décembre 2010, date de l'investiture du candidat Gbagbo par le Conseil constitutionnel. Le recomptage des voix donne de gros avantages au camp Gbagbo de voir son champion conforter sa posture de président de la République élu, même s'il est contesté par la communauté internationale. La posture du mentor du RHDP, Alassane Ouattara, ne sera plus que celle d'un candidat à la présidentielle, défait, attendant un nouveau miracle pour rebondir. Il est clair que toute cette opération de recomptage des voix du 2nd tour se fera sous les auspices d'un Laurent Gbagbo qui ne quittera pas le fauteuil présidentiel, et que le temps permettra, à coup sur, de se faire adouber. Dès lors, pour le camp Ouattara, la cause peut être considérer comme perdue ou en perte.
JMK AHOUSSOU
LE CONTRE-LA-MONTRE ENTRE GBAGBO ET OUATTARA...
Le deuxième gros piège qu'évite le camp Ouattara dans cette proposition de recomptage des voix, c'est de permettre au ''rival'' Laurent Gbagbo de gagner encore du temps pour mieux se scotcher au pouvoir. En effet, l'un des avatars majeurs de proposition, c'est qu'elle n'est pas définie dans le temps. Entre l'acceptation de la proposition et la proclamation de nouveaux résultats nés du recomptage des voix, il y a un tout temps que le camp Ouattara estime qu'il ne profitera qu'au président Gbagbo pour mieux s'asseoir dans le fauteuil présidentiel qu'il est en train, selon eux, d'usurper. En effet, l'acceptation de la proposition entraînera immédiatement la mise sur pied effective d'un comité d'experts nationaux et internationaux chargés de voir ces fameux résultats contestés de part et d'autre (CEI tout comme Conseil constitutionnel). D'abord, il faut trouver ces experts. Ensuite, il faut s'entendre sur leur impartialité, puis constituer l'équipe de travail, les mettre à la tâche et attendre les nouveaux résultats qu'ils sortiront. Ne l'oublions pas, ce sont 22000 Procès-Verbaux de 22000 Bureaux de vote qu'on doit retrouver, rassembler et compulser en les mettant en comparaison avec les chiffes de la CEI et du Conseil constitutionnel. Puis, viendra le temps de la consolidation des résultats ''définitifs'' obtenus par les deux camps et la divulgation du tout dernier résultat. Il va de soi qu'on en aura eu pour au moins 3 à 6 mois pleins d'activités avec le risque qu'on peut sortir perdant à la fin. Pendant ce temps, que font le président Ouattara et son gouvernement? Restent-ils à l'hôtel du Golf? Abandonnent-ils l'idée de leur légitimité acquise selon la CEI et le certificateur de l'ONU, Choi Young-Jin pour laisser le fauteuil présidentiel à Laurent Gbagbo? Voilà l'autre motif du rejet de la proposition du recomptage des voix par le camp Ouattara, qui redoute ce contre-la-montre engagé entre le champion du RHDP et celui de LMP, depuis le 04 décembre 2010, date de l'investiture du candidat Gbagbo par le Conseil constitutionnel. Le recomptage des voix donne de gros avantages au camp Gbagbo de voir son champion conforter sa posture de président de la République élu, même s'il est contesté par la communauté internationale. La posture du mentor du RHDP, Alassane Ouattara, ne sera plus que celle d'un candidat à la présidentielle, défait, attendant un nouveau miracle pour rebondir. Il est clair que toute cette opération de recomptage des voix du 2nd tour se fera sous les auspices d'un Laurent Gbagbo qui ne quittera pas le fauteuil présidentiel, et que le temps permettra, à coup sur, de se faire adouber. Dès lors, pour le camp Ouattara, la cause peut être considérer comme perdue ou en perte.
JMK AHOUSSOU