Comme c'est étrange ! Depuis le début de la grave crise née de la volonté de confisquer un pouvoir qu'il a perdu dans les urnes, Laurent Gbagbo, par la voix de son ministre (sans visa) de l'Intérieur, a toujours nié l'existence des violations massives des droits de l'homme commises par ses mercenaires libériens sur les militants du Rhdp dont le seul crime est d'avoir voulu exercer un droit reconnu et garanti par la constitution de leur pays. En effet, du 16 au 31 décembre 2010, selon le haut commissariat aux droits de l'homme de l'Onu, " 210 personnes ont été tuées à Abidjan par les forces de l'ordre restées loyales à l'ancien chef d'Etat ". Mais, au cours d'une conférence de presse organisée en réaction, le ministre (sans visa) de l'Intérieur de Laurent Gbagbo a réfuté ces accusations et donné, selon lui, les vrais chiffres des pertes en vie humaine qu'il y a eu dans cette période. Selon lui, il n'y a eu que 22 morts dont 12 policiers et 10 agresseurs (appellation des militants du Rhdp). De son côté, le gouvernement légitime et reconnu de Côte d'Ivoire, par la voix de son porte-parole, le ministre Patrick Achi, a exprimé son intention de saisir la Cpi pour qu'elle vienne enquêter sur les crimes commis par le régime illégal de Laurent Gbagbo sur les populations ivoiriennes depuis la proclamation des résultats du 2e tour de l'élection. Paniqué, à l'idée de se voir épingler par la Cpi et de finir sa vie comme voisin de Charles Taylor, Laurent Gbagbo a décidé, comme à son habitude, de prendre tout le monde de vitesse. En effet, depuis avant-hier, par décret, il a créé, non pas une commission d'enquête nationale, mais une commission d'enquête internationale, dont tous les membres ont été choisis par lui. Si ce n'est pas une comédie, ça y ressemble étrangement. Car, alors qu'il demande un comité d'experts internationaux désignés par l'Onu, l'UA, l'UE, la Cedeao, les USA, etc. pour venir recompter les voix, il prend son stylo pour créer sa propre commission d'enquête internationale sans inviter les structures qui pourraient lui donner son statut de commission internationale. Il pense qu'il suffit de nommer trois amis non ivoiriens dans cette commission pour qu'elle soit internationale. Une vraie comédie. " Au titre des experts non nationaux : M. Willy Rubey, M. Robert Charvin, M. Jean Martin, M. Bemba ". C'est la présence de ces trois illustres inconnus qui n'appartiennent à aucune organisation internationale, qui permet à Gbagbo de penser que sa commission est internationale. Comme on le voit, Laurent Gbagbo continue de vivre dans sa bulle. Qui va s'éclater bientôt…
Daniel Sovy
Daniel Sovy
