Si ce n'est pas le désamour entre les banques et leurs clients, cela y ressemble fortement. Depuis l'éclatement de la crise post-électorale, nombreux sont les habitués des banques qui nourrissent de la méfiance à l'endroit des institutions financières. M.L. commerçant au"marché du château" d'Abengourou et ressortissant du Ghana voisin, que nous avons rencontré, dit préférer le risque de garder ses avoirs sur lui à domicile plutôt que de les déposer dans une banque. La raison de cette méfiance est selon le jeune ghanéen, liée à la situation de confusion ambiante autour des institutions financières. Le jeune vendeur dénonce également le fait que les retraits des sommes déposées en banque deviennent de plus en plus difficiles. "Je préfère m'exposer aux voleurs en gardant mon argent à la maison. Les bruits qui nous parviennent sont tels que les institutions financières peuvent être contraintes à utiliser notre argent pour le paiement des salaires des fonctionnaires par exemple", explique-t-il. Comme lui, beaucoup de particuliers prennent leurs distances à l'endroit des banques et plus particulièrement celles présentées comme collaborant avec le gouvernement Aké Ngbo. Bien plus, des clients qui se sont discrètement confiés ont affirmé prendre des dispositions pour retirer leur argent sécurisé dans ces banques. Pour eux, les banques ne sont plus sûres. Toute chose qui est prise à rebrousse-poil par O.I, un banquier :"Je crois que malgré la situation délétère, les banques restent sûres car les clients qui y ont leurs dépôts seront dans tous les cas remboursés", tente-t-il de justifier avant d'ajouter :"je puis comprendre toutefois la méfiance des clients qui peuvent rencontrer des problèmes pour des retraits d'espèces urgents en vue de régler quelques problèmes".
Armand Déa, correspondant
Armand Déa, correspondant
