Les employés de l’hôtel du golf n’ont plus le sommeil tranquille. Les miliciens de l’ancien président, Laurent Gbagbo, ont décidé de leur faire voir des vertes et des pas mûres. Leur seul tort est d’être dans les effectifs des employés du quartier général du président élu, Alassane Ouattara. Ce réceptif hôtelier fait, en effet, l’objet d’un blocus de la part du chef de la junte militaire d’Abidjan depuis plus d’un mois et tous ceux qui s’y rendent même pour exercer leur profession sont pris comme ennemis par les mercenaires postés aux alentours. Ainsi, les travailleurs et autres ouvriers sont à chaque entrée et sortie violentés avant d’être menacés par les Angolais et les Libériens recrutés par l’ancien régime au pouvoir pour semer la mort au sein des populations abidjanaises. «Le jeudi passé, à ma descente, j’ai été arrêtée par des éléments d’une force bizarre. Ils m’ont accusée de collaboration avec les rebelles. Ils n’ont violentée pendant plusieurs heures. Avant de me laisser entrer chez moi, ils ont menacé d’avoir notre peau si nous continuons de nous rendre au travail», raconte une employée sous l’anonymat jointe hier au téléphone. Et d’ajouter : «Aujourd’hui, c’est un réel risque pour nous d’aller au travail. A chaque passage, ils (les miliciens) sont masqués dans la broussaille et sont prêts à ouvrir le feu à la moindre occasion». Décidés à durcir le blocus sur le Golf, les Fds et les miliciens fidèles à l’ancien locateur du palais du Plateau ne se donnent plus de limites. Un camion de vivres de l’Onuci qui tentait, la semaine dernière, de ravitailler l’hôtel, a été pris pour cible et pillé. La barbarie continue avec cette fois-ci les travailleurs qui sont empêchés de retrouver leur site de travail au quel cas ils s’exposent à des menaces même de mort.
Lacina Ouattara
Lacina Ouattara