Ce qui relevait du miracle vient de se produire. La Tunisie vient de tourner la page de la dictature signée Zine El Abidine Ben Ali. Après plusieurs jours de manifestations qui ont fait des dizaines de morts, la rue a fini par avoir raison du successeur d’Habib Bourguiba, le fondateur du parti du néo destour. Au terme de 24 années d’un pouvoir sans partage, dirigé avec des gants de velours, Ben Ali a fui le pays, chassé et conspué par son peuple. Le vendredi dernier, « la révolution du Jasmin » a eu raison de l’ancien homme fort de Tunis. Et pourtant, certains observateurs croyaient en la capacité du despote de reprendre les choses en main, surtout l’initiative politique. Manifestement, le ver était dans le fruit, rendant le changement irréversible. Le peuple, seul et unique détenteur exclusif du pouvoir, a pris ses responsabilités et est descendu dans la rue. Il est vrai que des Tunisiens sont tombés sous les balles assassines des cerbères de l’ancien régime mais le changement attendu depuis des décennies est en voie de se réaliser. La grande leçon à retenir de l’exemple tunisien sait de comprendre que le dernier mot revient toujours au peuple. Autre espace, mais même continent ! Chez nous en Côte d’Ivoire, le second tour de l’élection présidentielle a rendu son verdict depuis le 28 novembre, avec le triomphe du Président Alassane Ouattara. Cependant, ce qui aurait pu être perçu comme la victoire de la démocratie, a vite tourné au vinaigre. Par la faute d’un homme, un modèle achevé de dictature, Laurent Gbagbo, qui refuse d’admettre sa défaite, tout en mettant en péril la vie nationale. Depuis plus d’un mois, il fait de la résistance, refusant de céder les rênes du pouvoir. En dépit de tous les appels à la raison et de toutes les médiations, l’homme fait la sourde oreille. Pendant ce temps, son peuple inaugure le temps des souffrances et de la traversée du désert. Vivement que le peuple, à l’instar de celui de la Tunisie, prenne ses responsabilités pour déloger le despote sans éclairage. Car il est impensable d’admettre qu’un individu puisse imposer ses pulsions et désirs à toute une nation Bakary Nimaga
Politique Publié le lundi 17 janvier 2011 | Le Patriote