Mme Boti Rosalie est la présidente de la confédération nationale des acteurs du vivrier en Côte d’Ivoire, présidente du réseau des opérateurs économiques du secteur agroalimentaire de l’Afrique de l’Ouest (Reseao) et la présidente de la Coopérative des Commerçantes du Vivrier de Cocody, dans cette interview, donne les raisons du coût élevé des denrées alimentaires avant de proposer des solutions devant mettre fin au calvaire des consommateurs.
Mme la présidente, pourquoi le marché coûte aussi cher ?
Nous savons tous, pourquoi les denrées alimentaires, surtout les produits vivriers sont si chers en Côte d’Ivoire. D’abord, nous traversons une crise aiguë. Bien avant la crise qui est en cours, le marché était déjà cher. Mais, elle a connu une hausse vertigineuse, parce que les coopératives de commercialisation de viviers et de productions de vivriers qui ont toujours montré leur bonne foi, plient sous le poids des charges et des contraintes de la loi du marché. Pour faute de véhicules, les productions pourrissent dans les zones de récolte pendant que d’autres régions du pays font la demande. Sans moyen de transport, on ne pourra rien faire contre la hausse des prix. Aujourd’hui, nous n’avons pas les moyens de notre politique. Nous avons eu la chance de visiter plusieurs pays qui travaillent et qui excellent dans le domaine. Après la décoration des acteurs du secteur, nous nous sommes rendus au Brésil. Nous avons constaté une meilleure organisation des acteurs de ce pays de la production à la commercialisation. Il faut les moyens de transport de la zone de production à la zone de consommation. Pour chaque coopérative crédible et viable, il faut les moyens de transport conséquents. Il faut que l’Etat mette en place un fond de garantie pour le secteur du vivrier qui emploie de nombreuses personnes, notamment les femmes. C’est un secteur qui contribue énormément à la lutte contre la pauvreté. Il peut également contribuer à assurer notre sécurité alimentaire.
De quelle structure attendez-vous les véhicules dont vous parlez ?
Nous attendons l’aide de l’Etat. Tant que l’Etat ne nous soutiendra pas dans ce sens, les prix des denrées alimentaires ne peuvent pas diminuer. Il faut que chaque coopérative ait son véhicule. Une fois que c’est fait, vous verrez que les prix des denrées alimentaires vont chuter sur les marchés. Depuis le déclenchement de la crise postélectorale, nombreux sont les transporteurs qui rechignent à envoyer leurs véhicules à l’intérieur du pays. Les rares qui le font, se sentent obligés de fixer des prix élevés aux commerçantes. Aujourd’hui, avec trente millions Fcfa, nous pouvons avoir des camions. Même les Kia avec les longs châssis dont le prix varie entre 13 à 15 millions peuvent faire l’affaire. Aujourd’hui, nous payons la marchandise, le transport, les frais de routes. Et comme nous ne sommes pas des philanthropes, nous répercutons ces charges sur le prix fixé au consommateur.
Est-ce que le coût élevé du prix des places sur le marché n’y est pas pour quelque chose également ?
Le prix des places sur les marchés ne saurait justifier une quelconque hausse du coût des denrées alimentaires. Les prix ne sont pas élevés. Ce sont des bailleurs de fonds qui ont construit notre marché. Mais l’échelonnement de la paie des places est de sorte que, depuis que nous sommes entrées sur le marché, le 5 septembre 2008, il y a certains commerçants qui continuent de payer leurs places. Si ta place te revient par exemple à 200.000 Fcfa, tu paies 13750 jusqu’à ce que tu finisses de payer cette somme. Nous faisons tout pour amenuiser la charge des commerçants qui viennent nous solliciter pour des places dans le marché.
Vous n’avez pas fait cas des rackets à certains barrages. Est-ce à dire que tout est rentré dans l’ordre à ce niveau ?
Les faux frais existent toujours. Mais nous sommes obligées de faire avec. Je crois qu’il y a une nette amélioration à ce niveau.
Est-ce que les autorités ont été saisies de cette situation ?
Nous avons en son temps, rencontré le chef d’Etat-Major, Philippe Mangou pour lui faire cas de nos préoccupations. C’est ce qui a baissé un tant soi peu, les faux frais. L’Etat avait été saisi des autres préoccupations soulignées plus haut, mais hélas. Avant les élections on avait eu des nouvelles qui présageaient d’une prise en considération de ces préoccupations. Mais comme vous le savez, après le second tour, le pays est aujourd’hui dans l’impasse. On attend donc la fin de cette crise pour voir.
Est-ce à dire que les prix des denrées alimentaires resteront toujours élevés alors ?
En tant qu’opérateur économique, notre souhait est que les politiques s’entendent rapidement pour que le pays retrouve la paix afin que nous puissions jouir des subventions ou des prêts qui nous permettront d’être plus efficaces sur le terrain. Sans quoi, il est fort probable que les prix continueront de grimper.
Quel message à l’endroit des consommateurs qui vous accusent de faire la surenchère ?
Aux consommateurs, nous disons que nous faisons notre travail. C’est parce que nous avons du mal à faire sortir des produits bord champs pour les zones de consommation que les prix des denrées alimentaires sont élevés. Que les consommateurs nous comprennent. Nous travaillons pour faire des bénéfices. C’est difficile pour le moment. Qu’ils prennent leur mal en patience.
Réalisée par Aboubakar Sangaré
Légende : Mme Boti Rosalie, présidente de la confédération nationale des acteurs du vivrier de Côte d’Ivoire
Mme la présidente, pourquoi le marché coûte aussi cher ?
Nous savons tous, pourquoi les denrées alimentaires, surtout les produits vivriers sont si chers en Côte d’Ivoire. D’abord, nous traversons une crise aiguë. Bien avant la crise qui est en cours, le marché était déjà cher. Mais, elle a connu une hausse vertigineuse, parce que les coopératives de commercialisation de viviers et de productions de vivriers qui ont toujours montré leur bonne foi, plient sous le poids des charges et des contraintes de la loi du marché. Pour faute de véhicules, les productions pourrissent dans les zones de récolte pendant que d’autres régions du pays font la demande. Sans moyen de transport, on ne pourra rien faire contre la hausse des prix. Aujourd’hui, nous n’avons pas les moyens de notre politique. Nous avons eu la chance de visiter plusieurs pays qui travaillent et qui excellent dans le domaine. Après la décoration des acteurs du secteur, nous nous sommes rendus au Brésil. Nous avons constaté une meilleure organisation des acteurs de ce pays de la production à la commercialisation. Il faut les moyens de transport de la zone de production à la zone de consommation. Pour chaque coopérative crédible et viable, il faut les moyens de transport conséquents. Il faut que l’Etat mette en place un fond de garantie pour le secteur du vivrier qui emploie de nombreuses personnes, notamment les femmes. C’est un secteur qui contribue énormément à la lutte contre la pauvreté. Il peut également contribuer à assurer notre sécurité alimentaire.
De quelle structure attendez-vous les véhicules dont vous parlez ?
Nous attendons l’aide de l’Etat. Tant que l’Etat ne nous soutiendra pas dans ce sens, les prix des denrées alimentaires ne peuvent pas diminuer. Il faut que chaque coopérative ait son véhicule. Une fois que c’est fait, vous verrez que les prix des denrées alimentaires vont chuter sur les marchés. Depuis le déclenchement de la crise postélectorale, nombreux sont les transporteurs qui rechignent à envoyer leurs véhicules à l’intérieur du pays. Les rares qui le font, se sentent obligés de fixer des prix élevés aux commerçantes. Aujourd’hui, avec trente millions Fcfa, nous pouvons avoir des camions. Même les Kia avec les longs châssis dont le prix varie entre 13 à 15 millions peuvent faire l’affaire. Aujourd’hui, nous payons la marchandise, le transport, les frais de routes. Et comme nous ne sommes pas des philanthropes, nous répercutons ces charges sur le prix fixé au consommateur.
Est-ce que le coût élevé du prix des places sur le marché n’y est pas pour quelque chose également ?
Le prix des places sur les marchés ne saurait justifier une quelconque hausse du coût des denrées alimentaires. Les prix ne sont pas élevés. Ce sont des bailleurs de fonds qui ont construit notre marché. Mais l’échelonnement de la paie des places est de sorte que, depuis que nous sommes entrées sur le marché, le 5 septembre 2008, il y a certains commerçants qui continuent de payer leurs places. Si ta place te revient par exemple à 200.000 Fcfa, tu paies 13750 jusqu’à ce que tu finisses de payer cette somme. Nous faisons tout pour amenuiser la charge des commerçants qui viennent nous solliciter pour des places dans le marché.
Vous n’avez pas fait cas des rackets à certains barrages. Est-ce à dire que tout est rentré dans l’ordre à ce niveau ?
Les faux frais existent toujours. Mais nous sommes obligées de faire avec. Je crois qu’il y a une nette amélioration à ce niveau.
Est-ce que les autorités ont été saisies de cette situation ?
Nous avons en son temps, rencontré le chef d’Etat-Major, Philippe Mangou pour lui faire cas de nos préoccupations. C’est ce qui a baissé un tant soi peu, les faux frais. L’Etat avait été saisi des autres préoccupations soulignées plus haut, mais hélas. Avant les élections on avait eu des nouvelles qui présageaient d’une prise en considération de ces préoccupations. Mais comme vous le savez, après le second tour, le pays est aujourd’hui dans l’impasse. On attend donc la fin de cette crise pour voir.
Est-ce à dire que les prix des denrées alimentaires resteront toujours élevés alors ?
En tant qu’opérateur économique, notre souhait est que les politiques s’entendent rapidement pour que le pays retrouve la paix afin que nous puissions jouir des subventions ou des prêts qui nous permettront d’être plus efficaces sur le terrain. Sans quoi, il est fort probable que les prix continueront de grimper.
Quel message à l’endroit des consommateurs qui vous accusent de faire la surenchère ?
Aux consommateurs, nous disons que nous faisons notre travail. C’est parce que nous avons du mal à faire sortir des produits bord champs pour les zones de consommation que les prix des denrées alimentaires sont élevés. Que les consommateurs nous comprennent. Nous travaillons pour faire des bénéfices. C’est difficile pour le moment. Qu’ils prennent leur mal en patience.
Réalisée par Aboubakar Sangaré
Légende : Mme Boti Rosalie, présidente de la confédération nationale des acteurs du vivrier de Côte d’Ivoire