Daloa - Les élèves paralysent l’école

Les élèves du secondaire ont encore débrayé hier à Daloa. Si cette ville refuse de mourir par la volonté des opérateurs économiques et transporteurs qui refusent de suivre le mot d’ordre de « pays mort » lancé par le Rhdp, l’école quant à elle a connu une paralysie totale dans tous les établissements secondaires de Daloa. Les cours ont été interrompus avant 9 heures quand la Fesci a sifflé pour mettre les élèves dehors. Aussitôt les nombreux élè­ves ont déserté les salles de classe pour investir les rues. Renseignement pris, les élèves de Daloa manifestent pour réclamer la libération de leur camarade Touré Moussa, élève en 3e 8 au collège moderne de Daloa. Le lundi 10 janvier 2011, l’élève Touré Moussa a été arrêté avec 3 autres élèves suite à une manifestation de la Fesci qui avait entraîné la paralysie des cours ce jour. Si ces camarades d’infortune ont été heureux par la suite en recouvrant la liberté, Moussa, reconnu comme un meneur, n’a pas eu cette chance. Il sera même mis à la disposition de la justice pour répondre de ses actes. Ce qui lui vaut son séjour depuis quelques jours à la maison d’arrêt et correctionnel de Daloa, en attendant son procès. Comparu le mardi 18 janvier dernier devant le juge, il est reproché à Moussa des faits dont le trouble à l’ordre public, saccage des biens matériels, coups et blessures. Le verdict est attendu le mardi 25 janvier. Pour ses camarades, Touré Moussa ne mérite pas le sort à lui réservé en ce moment. Pour se faire entendre, ils ont bloqué les cours hier dans tous les établissements de Daloa. Pour le porte-parole des élèves, Moussa est dans une classe d’examen et son séjour carcéral aura une incidence sur son résultat de fin d’année. « Il était dans la manifestation comme bien d’autres élè­ves », a-t-il fait savoir tout en réclamant sa libération. Quant à l’o­pé­ration «pays mort» lancée par le Rhdp, Daloa tarde à embarquer dans le train. Alors que la date d’hier mercredi 19 janvier 2011 avait été choisie pour faire exécuter ce mot d’ordre, la vie a tourné à son rythme habituel. Ni le transport, ni le commerce, ni l’administration n’a suivi le mot d’ordre. Depuis la veille, Sylla Mamadou, président du syndicat des taxis-ville, avait fait savoir que les taxis n’allaient pas suivre cette fois-ci le mouvement. Cela s’est matérialisé aussi au niveau des autres véhicules de transport interurbains où on n’a connu aucune perturbation. Seulement l’accès aux villes telles que Vavoua, Man, Abidjan et autres Gagnoa n’étaient pas possible. Les marchés, les magasins, les commerces sont restés ouverts et ont connu l’animation habituelle.
Bayo Fatim à Daloa