Que va-t-il se passer maintenant que Dakoury Philippe Henri, gouverneur en poste, à été contraint à la démission du poste de gouverneur de la Bceao par le dernier sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Uemoa ? Les Ivoiriens s’interrogent et interrogent les experts qui rassurent.
Il ne faut pas céder à la panique. Toutes les dispositions sont prises par le gouvernement du Premier ministre Aké N’Gbo, pour assurer le fonctionnement régulier du système bancaire ivoirien.
Je dis bien le système bancaire ivoirien. Après les assises de Bamako, il y a de quoi à s’inquiéter ? Surtout qu’une délégation officielle de la Côte d’Ivoire dirigée par le Président Gbagbo qui tient les rênes du Pouvoir n’a pas participé à cette «messe de requiem», pour le repos de l’âme du Fcfa et de l’Uemoa. Les Ivoiriens s’interrogent et interrogent bien d’experts en monétique sur le fait que le dernier sommet des chefs d’Etat reconnaît désormais Ouattara, à qui «il demande de désigner un nouveau gouverneur dans trois mois». Pour la plupart de ces experts, l’heure est venue pour la Côte d’Ivoire, de battre sa propre monnaie. Mais en attendant, les explications qu’ils donnent rassurent. Non sans faire en premier lieu des observations. D’abord, qu’on le veuille ou non, la Côte d’Ivoire, considérée comme la locomotive de l’espace Uemoa, est plus que jamais affaiblie et la Côte d’Ivoire n’a plus d’acteur majeur dans la gouvernance de la Bceao. Le temps de trouver un successeur à Dakoury, un vice- gouverneur, en l’occurrence le Burkinabé Jean-Baptiste Compaoré (un frère du beau Blaise ?), va assurer l’intérim durant trois mois. Qui sait si avec l’appétit venant en mangeant, l’intérimaire ne peut aller jusqu’à un an, comme cela s’est passé avec le Burkinabé Justin Barro Damo, après la nomination de Charles Konan Banny comme Premier ministre de Côte d’Ivoire ? Ensuite, la Côte d’Ivoire qui ne se sentira plus concernée par une décision prise par ce gouverneur intérimaire ou celui désigné par Ouattara «va fonctionner en toute indépendance en maintenant un minimum de lien avec la banque d’émission pendant au moins trois mois. C’est de là que les effets se feront sentir. Par ailleurs, au niveau des exportations où la Bceao est délégataire des compensations, il va falloir créer au niveau de la direction nationale un marché de compensation et le Fcfa qui est la monnaie de la Côte d’Ivoire va continuer à circuler sans incident sur le réseau bancaire ivoirien. Jusqu’à ce qu’on arrive au point où l’accord qui fait que le Cfa ivoirien soit convertible dans les autres pays de l’Union soit rompu par la Bceao et que celle-ci décide de ne plus reconnaître le Cfa ivoirien», précise un expert en monétique et en banque. Toutefois, sur le long terme, il va se poser un problème au niveau des devises, celles de l’Etat de Côte d’Ivoire, 50% de ses avoirs extérieurs étant séquestrés au Trésor français. «Pour passer ce goulot d’étranglement, l’Etat de Côte d’Ivoire au niveau des échanges devra trouver une formule adéquate avec son réseau de partenaires banquiers et au niveau de l’import-export, pour obtenir des prêts en devises. Sur ce point, il convient de préciser que la Côte d’Ivoire a des atouts en la matière, avec une grande capacité d’exportation et un tissu industriel performant et dense», ajoute notre interlocuteur. Ce qui lui donne sa position de leader dans l’espace Uemoa où elle détient près de 60% des exportations. Basées entre autres sur le café, le cacao, le coton, le caoutchouc, le pétrole et le gaz très prisés sur le marché mondial. Enfin, sur le long terme, il va falloir songer à battre monnaie, certainement avec la création d’une banque centrale qui va commander les planches à billets. En l’état actuel des choses, c’est la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) dont le rôle est de réguler le marché communautaire, qui passe les commandes.
Yolande Bahi
Il ne faut pas céder à la panique. Toutes les dispositions sont prises par le gouvernement du Premier ministre Aké N’Gbo, pour assurer le fonctionnement régulier du système bancaire ivoirien.
Je dis bien le système bancaire ivoirien. Après les assises de Bamako, il y a de quoi à s’inquiéter ? Surtout qu’une délégation officielle de la Côte d’Ivoire dirigée par le Président Gbagbo qui tient les rênes du Pouvoir n’a pas participé à cette «messe de requiem», pour le repos de l’âme du Fcfa et de l’Uemoa. Les Ivoiriens s’interrogent et interrogent bien d’experts en monétique sur le fait que le dernier sommet des chefs d’Etat reconnaît désormais Ouattara, à qui «il demande de désigner un nouveau gouverneur dans trois mois». Pour la plupart de ces experts, l’heure est venue pour la Côte d’Ivoire, de battre sa propre monnaie. Mais en attendant, les explications qu’ils donnent rassurent. Non sans faire en premier lieu des observations. D’abord, qu’on le veuille ou non, la Côte d’Ivoire, considérée comme la locomotive de l’espace Uemoa, est plus que jamais affaiblie et la Côte d’Ivoire n’a plus d’acteur majeur dans la gouvernance de la Bceao. Le temps de trouver un successeur à Dakoury, un vice- gouverneur, en l’occurrence le Burkinabé Jean-Baptiste Compaoré (un frère du beau Blaise ?), va assurer l’intérim durant trois mois. Qui sait si avec l’appétit venant en mangeant, l’intérimaire ne peut aller jusqu’à un an, comme cela s’est passé avec le Burkinabé Justin Barro Damo, après la nomination de Charles Konan Banny comme Premier ministre de Côte d’Ivoire ? Ensuite, la Côte d’Ivoire qui ne se sentira plus concernée par une décision prise par ce gouverneur intérimaire ou celui désigné par Ouattara «va fonctionner en toute indépendance en maintenant un minimum de lien avec la banque d’émission pendant au moins trois mois. C’est de là que les effets se feront sentir. Par ailleurs, au niveau des exportations où la Bceao est délégataire des compensations, il va falloir créer au niveau de la direction nationale un marché de compensation et le Fcfa qui est la monnaie de la Côte d’Ivoire va continuer à circuler sans incident sur le réseau bancaire ivoirien. Jusqu’à ce qu’on arrive au point où l’accord qui fait que le Cfa ivoirien soit convertible dans les autres pays de l’Union soit rompu par la Bceao et que celle-ci décide de ne plus reconnaître le Cfa ivoirien», précise un expert en monétique et en banque. Toutefois, sur le long terme, il va se poser un problème au niveau des devises, celles de l’Etat de Côte d’Ivoire, 50% de ses avoirs extérieurs étant séquestrés au Trésor français. «Pour passer ce goulot d’étranglement, l’Etat de Côte d’Ivoire au niveau des échanges devra trouver une formule adéquate avec son réseau de partenaires banquiers et au niveau de l’import-export, pour obtenir des prêts en devises. Sur ce point, il convient de préciser que la Côte d’Ivoire a des atouts en la matière, avec une grande capacité d’exportation et un tissu industriel performant et dense», ajoute notre interlocuteur. Ce qui lui donne sa position de leader dans l’espace Uemoa où elle détient près de 60% des exportations. Basées entre autres sur le café, le cacao, le coton, le caoutchouc, le pétrole et le gaz très prisés sur le marché mondial. Enfin, sur le long terme, il va falloir songer à battre monnaie, certainement avec la création d’une banque centrale qui va commander les planches à billets. En l’état actuel des choses, c’est la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) dont le rôle est de réguler le marché communautaire, qui passe les commandes.
Yolande Bahi