Après le Sommet des Chefs d'Etat et de gouvernement de l'UEMOA, le Premier ministre d'Alassane Ouattara, Guillaume Soro, s'est prêté aux différentes questions des journalistes. Voici un large extrait de son propos liminaire.
(...) J’ai plutôt l’âme d’un combattant qui est convaincu qu’il a engagé une lutte, qui bien entendu, espère voir le dénouement de ce combat, de cette lutte. Ce serait très égoïste de ramener ça à sa personne. Nous nous sommes battus dans ce pays pour régler la question de l’identité. Je pense aujourd’hui qu’en Côte d’Ivoire, cette question a été, en tout cas, de mon point de vue, réglée.
Puisque ceux qui devraient avoir leurs cartes d’identité, l’ont. Nous sommes en train de nous battre pour la démocratie. Ce n’est pas l’élection qui est en cause en Côte d’Ivoire. Puisque l’élection s’est déroulée devant tout le monde. Elle s'est achevée le 28 novembre. Tous ceux qui le désiraient sont allés voter. L’élection a été démocratique, transparente. Ce n’est pas le Premier ministre Guillaume Soro qui le dit. Ce sont les observateurs de la Cedeao qui y étaient, qui ont suivi de bout en bout l’élection, qui l’ont affirmé. Ce sont ceux de l’Union africaine, qui le disent, eux qui ont suivi sur l’ensemble du territoire, le déroulement des élections. Leurs déclarations sont sur internet. C’est l’Union européenne qui a envoyé deux groupes d’observateurs en Côte d’Ivoire, qui affirme que l’élection s’est déroulée dans la transparence, et qu'elle était démocratique. C’est l’Onu qui a une représentation en Côte d’Ivoire, qui a suivi sur l’ensemble du territoire-puisqu’elle avait déclaré ses troupes sur l’ensemble du territoire-qui le dit. Le centre Jimmy Carter qui a suivi l’élection-son rapport est sur internet-dit que l’élection s’est passée de la façon la plus démocratique possible, pour un pays de sortie de crise, et cela ne peut que constituer un modèle et un exemple. Donc je pense que j’ai réussi mon combat qui était de faire une bonne élection. Ce dont vous parlez, la crise actuelle est liée au déni de la démocratie. Et ça, on le voit partout. Ce n’est pas la Côte d’Ivoire seulement. Quelqu’un est élu, et il y a un président sortant qui n’accepte pas de quitter le pouvoir. M. Laurent Gbagbo sait bel et bien qu’il a perdu les élections puisque je le lui ai dit. Je me suis rendu à sa résidence, et je pense que je suis l’un des rares Ivoiriens, dans une circonstance exceptionnelle, sécuritaire dangereuse, à me rendre chez lui-c’était le 1er décembre 2010-accompagné de mes collaborateurs, pour le lui dire. Puisque j’avais les tendances. J’avais les résultats. Je le lui ai dit. Il ne peut pas dire qu’il ne sait pas qu’il a perdu l’élection. Mais enfin ! Même si on n’est pas un spécialiste de la politique, mais pour peu qu’on ait du bon sens, en Côte d’Ivoire, il y a trois forces politiques. Il y a M. Bédié qui représente une force politique. Il y a M. Gbagbo qui représente une force politique. Il y a M. Alassane Dramane Ouattara qui représente une force politique. Mais, nous tous, on sait calculer. Il y a trois forces politiques, si deux se mettent ensemble, elles ne peuvent que gagner. Il y a trois forces. A supposer même qu’on donne un tiers à chacun. Si les deux autres mettent leur un tiers ensemble, ça fait deux tiers, ils gagnent l’élection. On n’a même pas besoin de l’Onu pour savoir. Moi je souhaite, et je l’ai dit au président sortant, on n’est pas un grand homme parce qu’on est président de la République. Laurent Gbagbo, s’il avait accepté de passer pacifiquement le pouvoir en Côte d’Ivoire, il aurait pu être le père de la démocratie en Côte d’Ivoire. (…) Quel délice y a-t-il à être un président reclus dans son palais, condamné partout ? On lui dit, ‘’vous ne pouvez pas voyager’’. Il dit ‘’je ne voyageais pas avant’’. Mais, et tes enfants qui étaient étudiants aux Etats-Unis ? Et tous ses compagnons qu’il fait sanctionner ? Donc, arrêtons. Je ne suis pas un plaisantin. J’ai organisé ces élections, je sais qui a gagné. (…) La Cedeao peut intervenir au regard de ses textes. Elle est déjà intervenue militairement en Sierra Leone, il y a une jurisprudence. Parallélisme des formes donc, rien ne s’y oppose. Maintenant, je peux comprendre que des gens, pour des raisons qui leur sont propres, peuvent être inquiets. (…) C’est pourquoi je pense que dans mon pays, ce que nous cherchons, ce n’est pas de faire la guerre parce que tout vaut mieux qu’une guerre. Je le répète, tout vaut mieux qu’une guerre. Parce que si la Cedeao n’intervient pas, croyez-vous que tous ces Ivoiriens vont accepter l’arbitraire ? Hier, ils ne l’ont pas accepté dans d’autres pays africains, aujourd’hui, ils ne l’accepteront pas en Côte d’Ivoire. Une opération militaire ciblée ne peut qu’abréger et faire l’économie de vies humaines en Côte d’Ivoire.
Propos retranscris par Irène BATH (Envoyée spéciale à Bamako)
(...) J’ai plutôt l’âme d’un combattant qui est convaincu qu’il a engagé une lutte, qui bien entendu, espère voir le dénouement de ce combat, de cette lutte. Ce serait très égoïste de ramener ça à sa personne. Nous nous sommes battus dans ce pays pour régler la question de l’identité. Je pense aujourd’hui qu’en Côte d’Ivoire, cette question a été, en tout cas, de mon point de vue, réglée.
Puisque ceux qui devraient avoir leurs cartes d’identité, l’ont. Nous sommes en train de nous battre pour la démocratie. Ce n’est pas l’élection qui est en cause en Côte d’Ivoire. Puisque l’élection s’est déroulée devant tout le monde. Elle s'est achevée le 28 novembre. Tous ceux qui le désiraient sont allés voter. L’élection a été démocratique, transparente. Ce n’est pas le Premier ministre Guillaume Soro qui le dit. Ce sont les observateurs de la Cedeao qui y étaient, qui ont suivi de bout en bout l’élection, qui l’ont affirmé. Ce sont ceux de l’Union africaine, qui le disent, eux qui ont suivi sur l’ensemble du territoire, le déroulement des élections. Leurs déclarations sont sur internet. C’est l’Union européenne qui a envoyé deux groupes d’observateurs en Côte d’Ivoire, qui affirme que l’élection s’est déroulée dans la transparence, et qu'elle était démocratique. C’est l’Onu qui a une représentation en Côte d’Ivoire, qui a suivi sur l’ensemble du territoire-puisqu’elle avait déclaré ses troupes sur l’ensemble du territoire-qui le dit. Le centre Jimmy Carter qui a suivi l’élection-son rapport est sur internet-dit que l’élection s’est passée de la façon la plus démocratique possible, pour un pays de sortie de crise, et cela ne peut que constituer un modèle et un exemple. Donc je pense que j’ai réussi mon combat qui était de faire une bonne élection. Ce dont vous parlez, la crise actuelle est liée au déni de la démocratie. Et ça, on le voit partout. Ce n’est pas la Côte d’Ivoire seulement. Quelqu’un est élu, et il y a un président sortant qui n’accepte pas de quitter le pouvoir. M. Laurent Gbagbo sait bel et bien qu’il a perdu les élections puisque je le lui ai dit. Je me suis rendu à sa résidence, et je pense que je suis l’un des rares Ivoiriens, dans une circonstance exceptionnelle, sécuritaire dangereuse, à me rendre chez lui-c’était le 1er décembre 2010-accompagné de mes collaborateurs, pour le lui dire. Puisque j’avais les tendances. J’avais les résultats. Je le lui ai dit. Il ne peut pas dire qu’il ne sait pas qu’il a perdu l’élection. Mais enfin ! Même si on n’est pas un spécialiste de la politique, mais pour peu qu’on ait du bon sens, en Côte d’Ivoire, il y a trois forces politiques. Il y a M. Bédié qui représente une force politique. Il y a M. Gbagbo qui représente une force politique. Il y a M. Alassane Dramane Ouattara qui représente une force politique. Mais, nous tous, on sait calculer. Il y a trois forces politiques, si deux se mettent ensemble, elles ne peuvent que gagner. Il y a trois forces. A supposer même qu’on donne un tiers à chacun. Si les deux autres mettent leur un tiers ensemble, ça fait deux tiers, ils gagnent l’élection. On n’a même pas besoin de l’Onu pour savoir. Moi je souhaite, et je l’ai dit au président sortant, on n’est pas un grand homme parce qu’on est président de la République. Laurent Gbagbo, s’il avait accepté de passer pacifiquement le pouvoir en Côte d’Ivoire, il aurait pu être le père de la démocratie en Côte d’Ivoire. (…) Quel délice y a-t-il à être un président reclus dans son palais, condamné partout ? On lui dit, ‘’vous ne pouvez pas voyager’’. Il dit ‘’je ne voyageais pas avant’’. Mais, et tes enfants qui étaient étudiants aux Etats-Unis ? Et tous ses compagnons qu’il fait sanctionner ? Donc, arrêtons. Je ne suis pas un plaisantin. J’ai organisé ces élections, je sais qui a gagné. (…) La Cedeao peut intervenir au regard de ses textes. Elle est déjà intervenue militairement en Sierra Leone, il y a une jurisprudence. Parallélisme des formes donc, rien ne s’y oppose. Maintenant, je peux comprendre que des gens, pour des raisons qui leur sont propres, peuvent être inquiets. (…) C’est pourquoi je pense que dans mon pays, ce que nous cherchons, ce n’est pas de faire la guerre parce que tout vaut mieux qu’une guerre. Je le répète, tout vaut mieux qu’une guerre. Parce que si la Cedeao n’intervient pas, croyez-vous que tous ces Ivoiriens vont accepter l’arbitraire ? Hier, ils ne l’ont pas accepté dans d’autres pays africains, aujourd’hui, ils ne l’accepteront pas en Côte d’Ivoire. Une opération militaire ciblée ne peut qu’abréger et faire l’économie de vies humaines en Côte d’Ivoire.
Propos retranscris par Irène BATH (Envoyée spéciale à Bamako)