La conférence des Chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), en sa 15ème session extraordinaire de Bamako, Mali, tenue le samedi 22 janvier 2011, vient de trancher sur la question du détenteur de la signature de la Côte d'Ivoire sur les comptes logés à la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO). La conférence des Chefs d'Etat a, en effet, entériné l'ensemble des décisions prises par le Conseil des ministres, lors de sa session extraordinaire du 23 décembre 2010 à Bissau, en Guinée-Bissau et qui reconnaît Alassane Dramane Ouattara et son gouvernement comme les autorités légales de la Côte d'Ivoire et seuls détenteurs de la signature sur les comptes de la BCEAO. Déplorant, par ailleurs, l'impact de la non application effective des décisions du Conseil des ministres du 23 décembre 2010 à Bissau, sur la stabilité du système économique, financier et monétaire de l'Union, les Chefs d'Etat ont jugé recevable et pris acte de la démission de Philippe-Henri Dacoury-Tabley de ses fonctions de gouverneur de la BCEAO. La conférence a demandé à Alassane Ouattara de proposer pour la prochaine session extraordinaire, prévue avant la fin du premier trimestre de l'année 2011, à Lomé, une candidature au poste de gouverneur de la Banque centrale, pour achever le mandat au titre de la Côte d'Ivoire. Le vice-gouverneur de la Banque centrale, Jean-Baptiste Compaoré, a été désigné par la Conférence pour assurer, pendant cet intervalle, l'intérim de M Dacoury-Tabley. Pour préserver les Organes et Institutions de l'UEMOA des effets des crises politiques survenant dans les pays de l'Union, comme c'est le cas en Côte d'Ivoire, les Chefs d'Etat et de gouvernement ont convenu de la nécessité de prendre des mesures appropriées. Ils ont encore réitéré leur invitation à Gbagbo à ''respecter les résultats de l'élection et à assurer une passation pacifique du
pouvoir, en vue de préserver en Côte d'Ivoire et dans la sous-région, la paix, la sécurité et la stabilité''. Plusieurs autres décisions importantes ont sanctionné la réunion de Bamako. Notamment, la prorogation du mandat du président et des membres de la Commission de l'UEMOA, jusqu'à la session extraordinaire de Lomé; la nomination de Christian Adovelande, en qualité de président de la Banque ouest africaine de développement (BOAD) pour l'achèvement du mandat au titre du Bénin, à compter de la validation de la candidature de l'actuel président Abdoulaye Bio-Tchané, comme candidat à l'élection présidentielle du Bénin, par la Cour constitutionnelle dudit pays. La présidence en exercice de la Conférence des Chefs d'Etat et de gouvernement a été confiée à SEM Faure Essozimna Gnassingbé, président du Togo. La Conférence, il faut le noter, a été le lieu pour les Chefs d'Etat et de gouvernement d'exprimer des préoccupations quant aux conséquences négatives de la crise ivoirienne sur la mise en œuvre des chantiers du processus d'intégration et sur la situation économique, monétaire et financière de l'Union. Une crise qui, ont-ils déploré, cause préjudice aux efforts déployés pour construire un espace économique intégré, basé sur l'intensification des échanges intracommunautaires et la libre circulation des personnes, des biens et services. Pour construire cette Union, les Chefs d'Etat se sont engagés à mettre en œuvre les mesures nécessaires pour normaliser les circuits d'échanges commerciaux entre la Côte d'Ivoire et les autres pays. En somme, ce sommet aura été fructueux pour le camp Ouattara, qui vient de marquer un précieux point sur son adversaire Laurent Gbagbo dans le bras de fer qui les oppose autour du fauteuil présidentiel.
Irène BATH (Envoyée spéciale à Bamako)
pouvoir, en vue de préserver en Côte d'Ivoire et dans la sous-région, la paix, la sécurité et la stabilité''. Plusieurs autres décisions importantes ont sanctionné la réunion de Bamako. Notamment, la prorogation du mandat du président et des membres de la Commission de l'UEMOA, jusqu'à la session extraordinaire de Lomé; la nomination de Christian Adovelande, en qualité de président de la Banque ouest africaine de développement (BOAD) pour l'achèvement du mandat au titre du Bénin, à compter de la validation de la candidature de l'actuel président Abdoulaye Bio-Tchané, comme candidat à l'élection présidentielle du Bénin, par la Cour constitutionnelle dudit pays. La présidence en exercice de la Conférence des Chefs d'Etat et de gouvernement a été confiée à SEM Faure Essozimna Gnassingbé, président du Togo. La Conférence, il faut le noter, a été le lieu pour les Chefs d'Etat et de gouvernement d'exprimer des préoccupations quant aux conséquences négatives de la crise ivoirienne sur la mise en œuvre des chantiers du processus d'intégration et sur la situation économique, monétaire et financière de l'Union. Une crise qui, ont-ils déploré, cause préjudice aux efforts déployés pour construire un espace économique intégré, basé sur l'intensification des échanges intracommunautaires et la libre circulation des personnes, des biens et services. Pour construire cette Union, les Chefs d'Etat se sont engagés à mettre en œuvre les mesures nécessaires pour normaliser les circuits d'échanges commerciaux entre la Côte d'Ivoire et les autres pays. En somme, ce sommet aura été fructueux pour le camp Ouattara, qui vient de marquer un précieux point sur son adversaire Laurent Gbagbo dans le bras de fer qui les oppose autour du fauteuil présidentiel.
Irène BATH (Envoyée spéciale à Bamako)