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Politique Publié le lundi 24 janvier 2011 | Soir Info

15ème sommet des chefs d’Etat de l’Uemoa à Bamako : La Bceao entre les mains de Ouattara

.Le Gouverneur Henri Dacoury Tabley contraint à la démission

.Tout sur une rencontre à suspense

Journée marathon que celle qu’ont vécu les chefs d’Eta et de gouvernement des huit pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africain (Uemoa), le samedi 22 janvier 2010 au centre international de conférence de Bamako (Cicb) au Mali. Plusieurs décisions ont été prises à l’issue de ce sommet consacré essentiellement à la crise post-électorale en Côte d’Ivoire.

Le chef de l’Etat malien Amadou Toumani Touré (Att), président en exercice de l’Uemoa, les chefs d’Etat Abdoulaye Wade du Sénégal, Blaise Compaoré du Burkina Faso, Boni Yayi du Bénin, Faure Essozimna Gnassimgbé du Togo ainsi que les premiers ministres, Guillaume Soro (représentant ivoirien du camp Alassane Ouattara), Mahamadou Danda du Niger, et Adelino Mano Queta, ministre des affaires étrangères, de la coopération internationale et de la communauté de Guinée Bissau, ont planché essentiellement sur la crise post-électorale en Côte d’Ivoire et ses conséquences sur les institutions financières ouest-africaines. Au terme des travaux qui ont duré cinq heures d’horloges (12h50-17h50), et qui se déroulés à huis clos, des décisions importantes ont été enregistrées. Il s’agit entre autres, de la reconnaissance d’Alassane Ouattara comme président de la République de Côte d’Ivoire, la démission de Philippe-Henri Dacoury Tabley du poste de Gouverneur de la Bceao, la désignation prochaine de son successeur par Alassane Ouattara. En effet, en ce qui concerne la crise politique en Côte d’Ivoire, après avoir reconnu Alassane Ouattara comme ‘’président légitimement élu de Côte d’Ivoire’’, la conférence des chefs d’Etat, s’est inquiétée de ‘’la résurgence de la violence qui continue de faire des victimes innocentes au sein de la population’’. Aussi, a-t-elle lancé ‘’un appel pressant à la classe politique ivoirienne pour le respect des droits de l’homme et la cessation des actes de violence, qui continuent d’endeuiller les familles, et l’invite à ne ménager aucun effort, pour préserver l’unité de la nation ivoirienne’’. En s’alignant donc sur les décisions de l’Organisation des nations unies (Onu), de l’Union africaine (Ua) et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedao), le président malien et ses hôtes, ont invité ‘’le président sortant, Monsieur Laurent Gbagbo, à respecter les résultats de l’élection, et à assurer une passation pacifique du pouvoir, en vue de préserver dans ce pays d’hospitalité, et dans la sous région, la paix, la sécurité et la stabilité auxquelles les populations aspirent si ardemment’’. Relativement aux comptes de la Côte d’Ivoire, logés à la Bceao, la conférence a décidé de reconnaître la signature d’Alassane Ouattara, entérinant ainsi la proposition faite par le conseil des ministres de l’Uemoa, qui s’est tenu le 23 décembre 2010 en Guinée-Bissau. En conséquence, les chefs d’Etat, qui ont reconnu que la crise ivoirienne est préjudiciable aux efforts déployés pour construire un espace économique intégré, basé sur l’intensification des échanges intracommunautaires, ont demandé instamment au gouvernement Ouattara, de ‘’veiller à la sécurité des personnes, des biens et des immeubles des organes et Institutions communautaires établis ou représentés en Côte d’Ivoire, ainsi qu’au respect des immunités et privilèges dont ils bénéficient’’. ‘’En vue d’assurer la poursuite de la construction harmonieuse de l’Union, les chefs d’Etat et de gouvernement, se sont engagés à mettre en œuvre les mesures nécessaires pour normaliser les circuits d’échanges commerciaux entre la Côte d’Ivoire et les autres pays, notamment ceux de l’hinterland, et à faciliter aux opérateurs économiques, le cas échéant, le transit des marchandises à partir des ports des pays à façade maritime’’, mentionne le communiqué final de la rencontre Uemoa, Bceao, Boad : Des changements
L’une des décisions majeures du sommet de Bamako, est la succession à la tête de l’Uemoa, du président en exercice, Amadou Toumani Touré. C’est désormais le président Togolais, Faure Essozimna Gnassingbé qui assure la présidence de l’Union. La conférence a rendu hommage au président sortant. La décision très attendue au cours de ce sommet, était sans conteste, le sort réservé au Gouverneur de la Bceao, Philippe-Henri Dacoury -Tabley qui avait été proposé par le président Laurent Gbagbo. Les chefs d’Etat et de Gouvernement l’ont tout simplement contraint à la démission, même sur les termes du communiqué final sont diplomatiques. ‘’La conférence a pris acte de la démission de Monsieur Philippe-Henri Dacoury-Tabley de ses fonctions de Gouverneur de la Bceao. La conférence a félicité Monsieur Philippe-Henri Dacoury-Tabley pour son action à la tête de la Bceao, depuis sa nomination aux fonctions de Gouverneur, en 2008’’, indique le communiqué. Henri Dacoury Tabley, nous a confirmé au sortir de la rencontre, que les chefs d’Etat et de gouvernement, lui ont demandé de démissionner. La conférence, selon des sources proches de l’Uemoa, n’a pas en réalité, admis que l’ex-Gouverneur de la Bceao ait autorisé récemment la sortie des caisses de la Banque, d’un peu plus de 80 milliards de Fcfa pour le compte du Gouvernement Gbagbo. Alors que le conseil des ministres de l’Uemoa avait proposé la suspension de tout mouvement financier en direction de la Côte d’Ivoire. D’ailleurs, le communiqué le dit de façon voilée en ces termes : ‘’La conférence s’est préoccupée de l’impact de la non application effective de ces décisions sur la stabilité du système économique, financier et monétaire de l’Union’’. Dacoury Tabley qui a été entendu sur l’application des décisions du conseil des ministres de l’Uemoa, du 23 décembre 2010, a donc rendu le tablier sous la pression. Son intérim, en attendant la prochaine session extraordinaire de l’Union, sera assuré par le vice-Gouverneur, le Burkinabé Jean-Baptiste Compaoré. ‘’La conférence a demandé à Monsieur Alassane Dramane Ouattara, président de la République de Côte d’Ivoire, de proposer pour sa prochaine session extraordinaire, une candidature au poste de Gouverneur, pour achever le mandat au titre de la Côte d’Ivoire’’, précise le communiqué. En ce qui concerne la Commission de l’Uemoa, les mandats du président Soumaïla Cissé et des membres de la Commission, sont arrivés à échéance. Mais la conférence des chefs d’Etat, eu égard à l’excellent travail abattu, a décidé de prolonger leurs mandats respectifs jusqu’à sa prochaine session extraordinaire. Quant à la Banque ouest-africaine de développement, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Uemoa, ont procédé à
la nomination à la tête de cette Institution, de Christian Adovelande qui remplace ainsi Abdoulaye Bio-Tchané qui est candidat à l’élection présidentielle au Bénin. Notons qu’ont pris part aux travaux de la conférence, Soumaïla Cissé (Président de la Commission de l’Uemoa, Philippe-Henri Dakoury-Tabley (Gouverneur de la Bceao), Bio-Tchané (Président de la Boad) et Léné Segbo (Président du conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers). La conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Uemoa, tiendra sa prochaine session extraordinaire avant la fin du premier trimestre de l’année 2011, ‘’pour l’évaluation des mesures prises’’.

BAMBA Idrissa
(Envoyé spécial à Bamako)
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