La journée du samedi 22 janvier a été rude et éprouvante tant pour les journalistes du monde entier, qui avaient convergé à Bamako quelques jours auparavant, que pour les chefs d'Etat et de Gouvernement qui devaient prendre des dispositions urgentes afin de mettre fin à la défiance de Laurent Gbagbo et de son équipe. L'ordre du jour était axé sur trois points fondamentaux : - nommer un Président de la Commission de l'UEMOA puisque le mandat du Malien Soumaila Cissé prendra fin en février ; secundo, trouver un Président à la présidence de la BOAD lorsque l'on sait que le Béninois Bio-Tchiané devra se présenter à la présidentielle de son pays et, enfin, mettre en place des stratégies devant arrêter les exactions contre les populations ivoiriennes et celles de la sous-région vivant dans ce pays. Aussi, la conférence devait-elle sanctionner le Gouverneur de la BCEAO pour avoir outrepassé les textes et instructions de l'Union en octroyant au mois de décembre dernier près de 100 milliards de FCFA à Laurent Gbagbo, (malgré les injonctions du conseil des ministres des Finances interdisant cela).
Après de longues heures de tête-à-tête dans la grande salle de réunion du CICB (côté ouest), dans un communiqué final lu par le Président de la Commission de l'UEMOA, M. Soumaila Cissé, face à un parterre de journalistes, " Les chefs d'Etat et de Gouvernement ont décidé à l'unanimité, compte tenu de l'urgence que suscite la crise ivoirienne avec ses assassinats et exécutions sommaires provoquant une insécurité grandissante en Côte d'Ivoire, de reconnaître M. Alassane Dramane Ouattara comme Président démocratiquement élu de la Côte d'Ivoire ". Par conséquent, " les chefs d'Etat et de Gouvernement invitent Laurent Gbagbo à respecter cette injonction et le libre choix des Ivoiriens (soit 54.10% de suffrages exprimés en faveur de ADO) ". Menées jusque-là pour ramener la paix en Côte d'Ivoire. S'agissant de la BCEAO, ils ont décidé de mettre de côté le Gouverneur de l'institution bancaire, M. Philipe Henri-Dacoury Tabley pour avoir violé les instructions des Chefs d'Etat prises lors de la réunion des Ministres des Finances de l'UEMOA tenue à Bissau le 23 décembre dernier interdisant tout décaissement de fonds en faveur de Laurent Gbagbo. La conférence demande au Président de la République de Côte d'Ivoire, M. Alassane Dramane Ouattara, de donner dans un bref délai un nom. En attendant précise le communiqué, "le vice-Gouverneur, le Burkinabé Jean Baptiste Compaoré prend la relève. Quant à la BOAD, M. Christian Adobé prend les rênes en attendant que la candidature à la présidentielle Béninoise de Abdoulaye Bio-Tchiané soit validée ". Pour ce qui est de la présidence de l'UEMOA, le Malien Amadou Toumani Touré a passé le témoin au Président Faure Gnassingbé Eyadéma. Quant à la présidence de l'UEMOA, le Malien Soumaila Cissé restera à son poste jusqu'au prochain sommet des Chefs d'Etat qui devra désigner son successeur. Présent au sommet, après s'être expliqué sur les raisons de son acte (déblocage de près de 100 milliards en faveur de Laurent Gbagbo), le Gouverneur Philipe Henri Dacoury-Tabley, a réagi à sa sortie de la salle. En présence d'une horde de journalistes, il a fustigé sa mise à l'écart par les Chefs d'Etat et de Gouvernement en ces termes : "Je suis attristé par cette décision de me démettre. Nous n'allons pas accepter cet état de fait après avoir passé plus de trente et cinq années (35 ans) de ma vie à la BCEAO.”
Rappelons que le quinzième sommet des chefs d'Etat et de Gouvernement de Bamako, était très attendu par tous les acteurs de la crise ivoirienne ( Etats membres de l'UEMOA et les politiques des deux camps). Dans son discours d'ouverture, le Président en exercice des chefs d'Etat, Amadou Toumani Touré, a prêché pour la préservation de la paix dans l'espace UEMOA. Ensuite, il a surtout invité la classe politique ivoirienne à œuvrer pour la paix. ATT a aussi parlé du fonctionnement de l'Union avec son taux de croissance qui risque de prendre un sérieux coup si rien n'est fait pour éviter le chaos qui sera préjudiciable pour les économies de la sous région ouest-africaine.
Quant au Président du Conseil des Ministres des Finances, le Bissau-guinéen, José Mario VAZ, il a vanté Bamako, capitale de l'intégration africaine pour ensuite attirer l'attention des uns et des autres sur les conséquences de la crise ivoirienne sur l'Union au cas où rien ne sera entrepris. "
Le plus vite sera le mieux ", a-t-il martelé. L'orateur s'est réjoui des performances des économies de l'Union qui avoisinaient un taux de 4% avant la crise. Mais précise-t-il, "Si rien n'est fait, ce taux retombera en dessous des 3%. La montée de l'insécurité perturbe les circuits économiques et financiers tout comme le non respect par la Côte d'Ivoire de ses engagements vis-à-vis des partenaires affectera les relations avec les investisseurs. L'application des mesures du 23 décembre s'impose. Aussi que ADO est le Président démocratiquement élu de la Côte d'Ivoire ".
(voir intégralité du discours). Enfin, le sommet de Bamako a permis de constater sans ambages la victoire diplomatique du régime d'ADO face à un Laurent Gabgbo en perte vitesse. Le Premier Ministre Guillaume Soro a été la vedette du sommet. D'ailleurs, il sera longuement ovationné dans la salle bondée lorsqu'il a été présenté au public. Certes, l'option militaire n'a pas été évoquée au cours de ce sommet mais selon nos informations, les grands préparatifs pour le débarquement de plus de 3 000 militaires est en cours sur le terrain. Bouaké devrait, au moment où nous bouclons cette édition, recevoir la visite des experts de la Force en attente de la CEDEAO.
Une correspondance particulière
à Bamako de Bokari Dicko
Après de longues heures de tête-à-tête dans la grande salle de réunion du CICB (côté ouest), dans un communiqué final lu par le Président de la Commission de l'UEMOA, M. Soumaila Cissé, face à un parterre de journalistes, " Les chefs d'Etat et de Gouvernement ont décidé à l'unanimité, compte tenu de l'urgence que suscite la crise ivoirienne avec ses assassinats et exécutions sommaires provoquant une insécurité grandissante en Côte d'Ivoire, de reconnaître M. Alassane Dramane Ouattara comme Président démocratiquement élu de la Côte d'Ivoire ". Par conséquent, " les chefs d'Etat et de Gouvernement invitent Laurent Gbagbo à respecter cette injonction et le libre choix des Ivoiriens (soit 54.10% de suffrages exprimés en faveur de ADO) ". Menées jusque-là pour ramener la paix en Côte d'Ivoire. S'agissant de la BCEAO, ils ont décidé de mettre de côté le Gouverneur de l'institution bancaire, M. Philipe Henri-Dacoury Tabley pour avoir violé les instructions des Chefs d'Etat prises lors de la réunion des Ministres des Finances de l'UEMOA tenue à Bissau le 23 décembre dernier interdisant tout décaissement de fonds en faveur de Laurent Gbagbo. La conférence demande au Président de la République de Côte d'Ivoire, M. Alassane Dramane Ouattara, de donner dans un bref délai un nom. En attendant précise le communiqué, "le vice-Gouverneur, le Burkinabé Jean Baptiste Compaoré prend la relève. Quant à la BOAD, M. Christian Adobé prend les rênes en attendant que la candidature à la présidentielle Béninoise de Abdoulaye Bio-Tchiané soit validée ". Pour ce qui est de la présidence de l'UEMOA, le Malien Amadou Toumani Touré a passé le témoin au Président Faure Gnassingbé Eyadéma. Quant à la présidence de l'UEMOA, le Malien Soumaila Cissé restera à son poste jusqu'au prochain sommet des Chefs d'Etat qui devra désigner son successeur. Présent au sommet, après s'être expliqué sur les raisons de son acte (déblocage de près de 100 milliards en faveur de Laurent Gbagbo), le Gouverneur Philipe Henri Dacoury-Tabley, a réagi à sa sortie de la salle. En présence d'une horde de journalistes, il a fustigé sa mise à l'écart par les Chefs d'Etat et de Gouvernement en ces termes : "Je suis attristé par cette décision de me démettre. Nous n'allons pas accepter cet état de fait après avoir passé plus de trente et cinq années (35 ans) de ma vie à la BCEAO.”
Rappelons que le quinzième sommet des chefs d'Etat et de Gouvernement de Bamako, était très attendu par tous les acteurs de la crise ivoirienne ( Etats membres de l'UEMOA et les politiques des deux camps). Dans son discours d'ouverture, le Président en exercice des chefs d'Etat, Amadou Toumani Touré, a prêché pour la préservation de la paix dans l'espace UEMOA. Ensuite, il a surtout invité la classe politique ivoirienne à œuvrer pour la paix. ATT a aussi parlé du fonctionnement de l'Union avec son taux de croissance qui risque de prendre un sérieux coup si rien n'est fait pour éviter le chaos qui sera préjudiciable pour les économies de la sous région ouest-africaine.
Quant au Président du Conseil des Ministres des Finances, le Bissau-guinéen, José Mario VAZ, il a vanté Bamako, capitale de l'intégration africaine pour ensuite attirer l'attention des uns et des autres sur les conséquences de la crise ivoirienne sur l'Union au cas où rien ne sera entrepris. "
Le plus vite sera le mieux ", a-t-il martelé. L'orateur s'est réjoui des performances des économies de l'Union qui avoisinaient un taux de 4% avant la crise. Mais précise-t-il, "Si rien n'est fait, ce taux retombera en dessous des 3%. La montée de l'insécurité perturbe les circuits économiques et financiers tout comme le non respect par la Côte d'Ivoire de ses engagements vis-à-vis des partenaires affectera les relations avec les investisseurs. L'application des mesures du 23 décembre s'impose. Aussi que ADO est le Président démocratiquement élu de la Côte d'Ivoire ".
(voir intégralité du discours). Enfin, le sommet de Bamako a permis de constater sans ambages la victoire diplomatique du régime d'ADO face à un Laurent Gabgbo en perte vitesse. Le Premier Ministre Guillaume Soro a été la vedette du sommet. D'ailleurs, il sera longuement ovationné dans la salle bondée lorsqu'il a été présenté au public. Certes, l'option militaire n'a pas été évoquée au cours de ce sommet mais selon nos informations, les grands préparatifs pour le débarquement de plus de 3 000 militaires est en cours sur le terrain. Bouaké devrait, au moment où nous bouclons cette édition, recevoir la visite des experts de la Force en attente de la CEDEAO.
Une correspondance particulière
à Bamako de Bokari Dicko